Fermer sites icon close
Search form

Recherchez un site de pays.

Profil du pays

Site web du pays

Tchad : violences interethniques

Points de presse

Tchad : violences interethniques

10 Novembre 2006 Egalement disponible ici :

Dans l'est du Tchad, nos équipes rapportent que la récente vague d'attaques sur des villages par des hommes armés se déplaçant à cheval s'est aussi étendue à la région de Koukou, au sud-est de la ville de Goz Beida. Hier, dans un communiqué de presse, l'UNHCR faisait part de précédentes informations au sujet d'attaques sur des villages dans la région de Kerfi, au sud-ouest de Goz Beida, pendant lesquelles plus de 200 personnes auraient été tuées, forçant des centaines d'autres à fuir.

Hier, une mission inter agence comprenant l'UNHCR, l'UNICEF, l'UNDSS (UN Department of Safety and Security), OCHA, ECHO et Oxfam s'est rendue dans la région de Koukou où elle a trouvé des villages brûlés selon le même mode opératoire. Le village de Louboutigue, situé à quelque 35 kilomètres de Goz Beida, a été attaqué mercredi matin et entièrement brûlé. La veille, les villageois avaient entendu des tirs dans le village de Djorlo qui avait été attaqué et ils ont donc décidé de fuir Louboutigue craignant une nouvelle attaque. Ils ont fui vers un site pour personnes déplacées à Habile près de Koukou, à environ 10 kilomètres. Les personnes vulnérables, comme les personnes âgées, se sont cachées dans la brousse. Certains d'ailleurs se cachent toujours.

Sur la route de Louboutigue vers le site d'Habile, la mission conjointe a vu des dizaines de personnes fuyant avec leurs quelques biens - leurs ânes transportant des sacs contenant des réserves de nourriture. Certaines personnes sont également accompagnées de leur bétail. A Habile, les nouveaux arrivants ont commencé à construire des abris de fortune. Le site accueille déjà 3 500 personnes de précédents déplacements et a atteint sa capacité maximum. Nous sommes en cours de pourparlers avec les autorités pour trouver un autre site temporaire pour les nouveaux arrivants. La plupart des nouveaux déplacés nous disent qu'ils veulent rentrer chez eux aussi rapidement que possible car la saison des moissons commence. Cependant, ils disent qu'ils ne pourront rentrer chez eux seulement si ils s'y sentent en sécurité. Les personnes déplacées nous ont dit que beaucoup d'autres villages ont été attaqués incluant Abondy, Kreta, Am Haraz, Dourty et Djami la-Assit.

Pour aider les nouveaux arrivants, nous avons fourni des biens de secours de base tels que des bâches en plastique, des matelas, des couvertures et des médicaments. Nous oeuvrons également pour augmenter le nombre de points d'eau.

Dans la région de Kerfi, des attaques ont également eu lieu ces derniers jours. Le village de Tamadjoul, à 35 kilomètres au sud du village de Kerfi a été attaqué, saccagé et brûlé mercredi matin par ce que les villageois ont décrit comme des « arabes à cheval ». Selon de précédentes informations, deux personnes ont été tuées et quatre autres blessées. Les blessés ont été évacués jeudi matin vers l'hôpital de Goz Beida. On estime à 300, le nombre de personnes déplacées de Tamadjoul. Elles se sont regroupées autour de plusieurs points d'eau près du camp de réfugiés de Djabal - qui accueille 15 000 réfugiés du Darfour.

De précédentes informations indiquent que les habitants des villages de Abshour et Sanour fuient aussi vers Goz Beida. Nous sommes en contact avec le chef du canton de Goz Beida pour trouver un site supplémentaire pour accueillir les nouveaux arrivants. La ville reçoit déjà 11 000 personnes déplacées sur le site de Gouroukoun qui sont arrivées en mars dernier après les attaques près de la frontière entre le Tchad et le Soudan.

Nous sommes extrêmement inquiets quant à la détérioration de la situation sécuritaire dans la région et l'effet que cela pourrait avoir sur notre opération humanitaire. Hier, l'UNHCR a rencontré les représentants des réfugiés dans le camp de Goz Amer, à quelque 10 kilomètres du village de Koukou, qui nous ont dit qu'ils se sentaient menacés et craignaient pour leur sécurité après les dernières attaques contre des villages tchadiens. Quelques renforts militaires commencent tout juste à arriver dans la région de Goz Beida pour sécuriser les camps de réfugiés de la zone.

On estime actuellement à 63 000, le nombre de déplacés internes dans l'est du Tchad. L'UNHCR et ses partenaires assistent 218 000 réfugiés du Darfour dans 12 camps de l'est du Tchad.