Tchad : Transfert d'un site de réfugiés plus loin de la frontière avec le Soudan
Tchad : Transfert d'un site de réfugiés plus loin de la frontière avec le Soudan
Le manque d'eau, la proximité avec la frontière soudanaise et la détérioration de la situation sécuritaire contraignent l'UNHCR à transférer plus de 16 000 réfugiés soudanais du site d'Am Nabak dans l'est du Tchad vers un camp de réfugiés situé plus loin de la frontière.
Le premier transfert de quelque 3 000 réfugiés soudanais vers le camp de Mile est prévu pour la fin du mois. Les 13 000 réfugiés restants devraient être transférés ultérieurement vers un site qui reste à établir. Am Nabak est situé à seulement 27 kilomètres de la frontière entre le Tchad et le Soudan. Pour assurer la sécurité et la protection des réfugiés, l'UNHCR recommande généralement que les camps ou les sites soient localisés à une distance « raisonnable » des frontières internationales ainsi que des autres zones potentiellement « sensibles ». Nous souhaitons être certains que le caractère strictement humanitaire des camps de réfugiés est respecté.
Le site d'Am Nabak est en fait une installation spontanée qui date de juin 2004 quand des milliers de Soudanais fuyant la violence au Darfour ont franchi la frontière pour trouver asile. La proximité du site avec la frontière et l'absence d'eau ont constitué des problèmes récurrents et importants. L'eau potable doit être transportée par camion citerne vers le site, ce qui représente une opération très coûteuse. De plus, la sécurité sur les routes d'accès à Am Nabak s'est nettement détériorée, avec le détournement récent de plusieurs véhicules humanitaires, rendant encore plus difficile pour l'UNHCR et ses partenaires la fourniture d'assistance aux réfugiés.
Nous menons actuellement une campagne de sensibilisation à Am Nabak afin que les réfugiés comprennent les raisons de ce transfert. Ils sont bien installés dans le site avec leurs huttes de terre, leurs écoles et leurs marchés et certains d'entre eux pourraient éprouver quelque réticence à partir. La population totale des réfugiés dans le camp d'Am Nabak est de 16 512 personnes.
Nos négociations avec les autorités tchadiennes sur la réinstallation d'un premier groupe de 3 000 réfugiés dans le camp de Mile avancent bien. Ce camp abrite déjà une population de 13 419 personnes mais peut facilement accueillir 3 000 réfugiés supplémentaires. Le reste de la population d'Am Nabak devra être déplacée vers un site qui est en cours d'identification près d'Iriba, à 60 kilomètres de la frontière entre le Tchad et le Soudan.
L'accès à l'eau étant absolument crucial pour tout nouveau site dans cette région désertique et hostile de l'est du Tchad, nous avons déjà commencé à chercher des sources en eau suffisantes autour d'Iriba. La quantité d'eau potable recommandée par personne et par jour s'élevant à 15 litres, répondre aux besoins des 204 000 réfugiés vivant dans les 12 camps de l'est du Tchad demeure un des plus importants défis posés à l'UNHCR et à ses partenaires.
Jeudi, l'UNHCR et le gouvernement tchadien ont signé un accord pour augmenter la présence sécuritaire dans et autour des 12 camps dans l'est du Tchad afin d'améliorer la sécurité des réfugiés, des populations locales, du personnel et du matériel humanitaires. Ces nouvelles dispositions prévoient notamment l'élargissement du périmètre de sécurité autour des camps (5 kilomètres) ainsi que l'augmentation des forces de sécurité à l'intérieur des camps, le nombre de gendarmes devant passer de 180 à 235.
Les officiers de police tchadiens déployés dans le cadre de cet accord suivront une formation spéciale sur la gestion des crises humanitaires, le droit international et l'assistance humanitaire.