République centrafricaine : Le HCR rejoint une mission conjointe vers les régions isolées du nord-est

Ce week-end, l'UNHCR a dirigé une mission conjointe Nations Unies/ONG dans la région de Birao, dans la partie isolée du nord-est de la République centrafricaine. La région avait été la scène d'attaques d'un groupe paramilitaire, l'Union des Forces Démocratiques pour le Rasssemblement (UFDR), au début du mois de mars ainsi qu'en octobre dernier. Après l'attaque du mois de mars dans la ville de Birao, presque la quasi-totalité des 14 000 personnes a fui. Les combats avaient été intenses et dévastateurs pour les habitants de Birao. Plus de 700 maisons ont été brûlées, détruisant des stocks vitaux de nourritures et de graines pour la prochaine saison agricole.

La mission conjointe a noté que quelques habitants de la ville rentrent peu à peu et commencent à reconstruire leur maison, toutefois d'autres ont trop peur pour rentrer. Quelques habitants on fui vers Am Dafok à la frontière avec le Soudan et quelque 2 000 à 3 000 habitant de la région ont déjà trouvé refuge dans la région soudanaise du Darfour, où ils ont commencé à être aidé avec des articles de base fournis par l'équipe conjointe UNHCR/ONG.

Environ 212 000 personnes ont ainsi quitté leur village en République centrafricaine. Un autre groupe de 70 000 a fui vers le Cameroun, le Tchad et maintenant également vers le Soudan. La plupart d'entre eux ont fui depuis septembre 2005, alors que la ville de Markounda située au nord-ouest a été attaquée par un autre groupe rebelle. Incendier les maisons est une pratique courante dans la région allant depuis la préfecture de Ouham-Pendé au nord-ouest du pays à la préfecture de Vakaga au nord-est.

L'UNHCR mène une campagne de sensibilisation auprès des autorités des zones touchées par le conflit et sensibilise les membres de sécurité et les forces armées sur les droits basiques des personnes déplacées internes. Cinq groupes de travail ont déjà été organisés avec d'autre agences humanitaires dans la capitale, Bangui, et les villes du nord-ouest de Bossangoa et Bozoum. L'UNHCR, ainsi que les ONG travaillant en République centrafricaine, distribuent des vêtements, des moustiquaires et quelques articles de base aux déplacés. Toutefois, il existe des difficultés logistiques majeures dans l'assistance à ces personnes dans la mesure où la plupart d'entre elles sont dispersées dans des villages ou dans la brousse.

Afin d'assister les survivants à cette violence, l'UNHCR met en place un système pour fournir une aide psycho-sociale et un suivi médical, y compris pour les victimes de violence sexuelle dans la préfecture de Nana Grébizi, au centre de la République centrafricaine. A travers un réseau d'observateurs humanitaires au nord-ouest, nous suivons de près la situation des droits de l'homme et les mouvements de déplacement. D'autres organisations humanitaires présentes en République centrafricaine telles que l'UNICEF, l'OMS, le PAM, la FAO, le Comité International de Secours, Solidarités, Caritas, MSF et COOPI sont impliqués dans la fourniture de soins de santé, d'eau potable, d'éducation et de nourriture, pour faire face aux besoins urgents de la population déplacée.