Népal : une offre généreuse des Etats-Unis pour la réinstallation de réfugiés bhoutanais pourrait aider à mettre fin à l'impasse

Eu début de semaine à Genève, Ellen Sauerbrey, la Secrétaire d'Etat adjointe américaine, chef du bureau du département d'Etat chargé des questions liées à la population, aux réfugiés et à la migration, a annoncé que son pays proposait la réinstallation sur son territoire de quelque 60 000 réfugiés du Bhoutan, qui vivent dans des camps à l'est du Népal depuis 16 ans. Cette offre extrêmement bienvenue et généreuse, ainsi que l'intérêt également démontré par le Canada et l'Australie pour résoudre la situation de ces réfugiés, pourraient aider à mettre fin à l'impasse qui, depuis des années, empêche de trouver une solution positive et durable à leur sort Nous considérons que toutes les options devraient rester ouvertes pour apporter une solution globale à la situation de ces réfugiés.

La situation de plus de 106 000 réfugiés du Bhoutan, qui vivent dans sept camps à l'est du Népal depuis le début des années 90, est l'une plus anciennes d'Asie. Des années de négociations bilatérales entre le Népal et le Bhoutan ont peu avancé dans la résolution de cette question. Cette opportunité de réinstallation à grande échelle suscite donc un réel espoir.

Nous savions depuis quelque temps que plusieurs pays de réinstallation envisageaient d'accueillir des réfugiés du Bhoutan, mais cette annonce des Etats-Unis est la première offre concrète.

La suite des événements demeure complexe. Tout d'abord, et c'est le plus important, il revient aux réfugiés eux-mêmes de décider s'ils veulent être réinstallés. Beaucoup sont accrochés à l'idée de retourner au Bhoutan et pourraient ne pas souhaiter être réinstallés. Leur décision sera respectée. Mais récemment, nous avons remarqué qu'un plus grand nombre de réfugiés souhaitaient être réinstallés et commencer une nouvelle vie. Les jeunes adultes et les enfants, qui sont nés dans les camps, y ont grandi et qui ne connaissent le Bhoutan qu'à travers les récits de leurs parents, sont comme les autres jeunes dans le monde - ils ont des rêves et des ambitions professionnelles qu'ils ne pourront réaliser en restant dans un camp de réfugiés. Les réfugiés vulnérables, qui trouvent les conditions de vie dans les camps particulièrement dures, seront également heureux d'avoir l'opportunité de mener une vie moins difficile et moins contraignante dans un pays de réinstallation.

Nous espérons que le Gouvernement népalais saisira l'opportunité proposée par les pays désireux d'aider à la résolution de cette situation prolongée.