Le Tchad délivre les premières cartes d'identité aux réfugiés du Darfour
Le Tchad délivre les premières cartes d'identité aux réfugiés du Darfour
Près de 110 000 réfugiés soudanais âgés de plus de 18 ans dans l'est du Tchad vont recevoir des cartes d'identité dans le cadre d'un nouveau programme ayant débuté hier. Ces cartes d'identité sont équivalentes à un « passeport de réfugié » qui permettent la liberté de mouvement au sein du pays d'accueil et fournissent l'accès à certains services essentiels en accord avec la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés.
Le HCR a distribué les 10 premières cartes d'identité lors d'une cérémonie symbolique hier (lundi) dans le camp de réfugiés de Gaga, près d'Abéché, avec les autorités locales et la Commission nationale pour l'accueil et la réinsertion des réfugiés (CNAR), une organisation gouvernementale tchadienne.
Les réfugiés se sont félicités de ces cartes d'identité, qui sont imprimées par le HCR et délivrées par le Gouvernement du Tchad. Les réfugiés ont déclaré se sentir désormais protégés et pleinement acceptés au Tchad.
Les préparatifs de cette initiative conjointe sont en cours depuis la fin 2006. Les activités de vérification d'âge et d'identité dans les 12 camps de l'est du Tchad accueillant près de 250 000 réfugiés originaires de la région soudanaise du Darfour devaient initialement débuter en 2008. Cependant, en raison de l'insécurité persistant dans l'est du Tchad, ces activités n'ont commencé qu'en avril 2009. Jusqu'à présent, nous avons traité les cas de près de 37 000 réfugiés dans les camps de Gaga et de Farchana.
Nous prévoyons de distribuer au total 110 000 cartes d'identité d'ici la fin de l'année, sous réserve que le processus de vérification ne soit pas interrompu à nouveau. Depuis la dernière incursion des rebelles tchadiens le 4 Mai, notre accès quotidien régulier aux camps de réfugiés est toujours problématique en raison de restrictions sécuritaires. Par exemple, les convois humanitaires vers le camp de réfugiés d'Ouré Cassoni situé près de Bahaï ont dû être temporairement suspendus vendredi dernier après qu'un avion militaire ait bombardé une zone située à 2 kilomètres du camp, qui est proche de la frontière soudanaise.
Dans le même temps, des réfugiés centrafricains continuent d'arriver par petits groupes dans le village de Daha, dans la région de Salamat au sud-est du Tchad, ainsi qu'aux alentours de Danamadji dans le sud du Tchad. Ils fuient par peur de nouveaux affrontements entre des groupes rebelles et l'armée de la République centrafricaine.
Près de 17 000 réfugiés originaires de la République centrafricaine ont trouvé refuge dans six sites spontanés dans les villages de Daha et de Massambagne depuis mi-janvier. Dans le sud du Tchad, nous portons désormais assistance à près de 73 000 réfugiés accueillis dans cinq camps de réfugiés et six sites spontanés. Nos équipes présentes dans cette zone du Tchad fournissent une protection et une aide d'urgence. Nous continuons de distribuer du matériel d'abri (des bâches en plastique) et des articles domestiques à toutes les familles nouvellement arrivées - principalement des femmes et des enfants en bas âge. Le HCR soutient également le travail du centre de santé local.
En collaboration avec nos agences partenaires, nous avons assuré l'accès des réfugiés à l'éducation ainsi qu'à l'eau potable et nous avons construit des latrines. Nous préparons des rations alimentaires suffisantes pour une période de six mois. Avec le début de la saison des pluies à la mi-juin, les réfugiés centrafricains dans le sud-est du Tchad seront pratiquement coupés de toute assistance puisqu'il sera physiquement impossible de se rendre auprès d'eux.