Le HCR est préoccupé par les combats au Darfour
Le HCR est préoccupé par les combats au Darfour
L'UNHCR est extrêmement inquiet quant à l'intensité des combats qui ont eu lieu au Darfour samedi entre l'armée soudanaise et les rebelles soudanais à seulement quelques kilomètres du camp de réfugiés d'Ouré Cassoni du côté tchadien de la frontière. Bien que personne dans ou autour du camp n'ait été touché, les réfugiés et les travailleurs humanitaires étaient très inquiets en entendant les coups de feu et les bombardements juste à la frontière. Cet accrochage est une preuve supplémentaire de la déstabilisation qui touche actuellement la région et au sujet de laquelle le Haut Commissaire António Guterres a plusieurs fois lancé des avertissements.
La détérioration actuelle de la situation sécuritaire au Darfour et l'insécurité croissante à l'est du Tchad mettent en évidence le besoin urgent de transférer les réfugiés soudanais présents au camp d'Ouré Cassoni plus loin de la frontière. Alors que la plupart des 12 camps gérés par l'UNHCR dans l'est du Tchad sont localisés à au moins 50 kilomètres de la frontière, Ouré Cassoni est seulement à cinq kilomètres de la frontière avec le Soudan. Un autre camp, Am Nabak, est à 18 kilomètres de la frontière. Ces deux camps accueillent respectivement 26 300 et 16 500 réfugiés originaires du Darfour.
Nous avons reçu l'autorisation du Gouvernement tchadien et des autorités locales pour étudier la possibilité d'installer un camp de réfugiés sur un terrain disponible près de la ville de Biltine, dans le département de Wadi Fira. Nous avons eu plusieurs discussions ces deux dernières années avec les autorités tchadiennes sur le transfert des réfugiés d'Ouré Cassoni et d'Am Nabak, non seulement à cause de la proximité de la frontière, mais également à cause d'importantes difficultés pour apporter de l'assistance, particulièrement pour l'approvisionnement en eau dans ces lieux désertiques. L'identification de sites appropriés avec de l'eau en quantité suffisante et du bois de chauffage dans l'est du Tchad désolé constitue un défi majeur. Les transferts proposés ont également fait l'objet d'une certaine résistance de la part des autorités locales, des populations locales et des réfugiés eux-mêmes.
Avec la détérioration de la situation sécuritaire, il est maintenant urgent que ce transfert ait lieu et nous travaillons dans cet objectif. Nous devrons mettre en place certaines mesures d'urgence, comme le transfert des réfugiés vers des camps existants ou des lieux de transit temporaires avant qu'un nouveau site soit fin prêt. L'ouverture d'un nouveau site pourrait prendre plusieurs mois. Parallèlement, l'UNHCR et ses partenaires continuent leurs activités normalement dans les camps avec toutefois certains restrictions, notamment la nécessité de voyager vers les camps sous escorte armée.
La semaine dernière, nous avons rapporté que 40 véhicules appartenant à des agences humanitaires ont été volés depuis novembre 2005 - la moitié d'entre eux seulement a été retrouvé. Depuis vendredi, deux véhicules supplémentaires ont été volés.