L'aide est acheminée d'urgence aux réfugiés soudanais arrivés récemment en République centrafricaine
L'aide est acheminée d'urgence aux réfugiés soudanais arrivés récemment en République centrafricaine
BANGUI, République centrafricaine, 12 juin (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés et d'autres agences de l'ONU acheminent l'aide d'urgence à 2 650 réfugiés soudanais arrivés récemment et vivant dans des conditions déplorables dans le nord-est de la République centrafricaine.
Dimanche, dans le cadre du convoi humanitaire des Nations Unies en provenance de la capitale, Bangui, l'UNHCR a envoyé du matériel pour abris comprenant 600 bâches en plastique, des vêtements, du savon et 600 jerrycans pour aider les réfugiés à Sam Ouandja se trouvant près de la frontière avec le Soudan. Les camions du Programme alimentaire mondial vont parcourir un trajet de plus de 900 kilomètres pour acheminer les articles de secours vers la zone où sont les réfugiés, ce qui prendra environ dix jours.
Les réfugiés, qui ont survécu en mangeant principalement des mangues, ont commencé à arriver à Sam Ouandja fin mai, après avoir fui les attaques contre leurs maisons à Dafak et dans des villages environnants, au sud du Darfour. Ils ont déclaré que leurs maisons avaient été bombardées par des avions et des hélicoptères et qu'ils avaient été attaqués par des hommes en tenue militaire.
Plus de la moitié des réfugiés sont des enfants âgés de moins de 18 ans. La majorité de la population adulte est composée de femmes, dont 64 sont enceintes et 147 sont des mères de nouveaux-nés.
« L'arrivée de plus de 2 600 réfugiés soudanais du sud Darfour en République centrafricaine montre à quel point les situations dans les deux pays sont liées », a déclaré Bruno Geddo, le délégué de l'UNHCR en République centrafricaine.
Selon une mission d'évaluation interorganisations de l'ONU menée à Sam Ouandja la semaine dernière, les réfugiés vont rapidement manquer de nourriture et ne disposent que d'un ruisseau pour s'approvisionner en eau ; par conséquent, certains réfugiés souffrent de diarrhées et d'autres ont contracté la malaria. « La situation est de plus en plus urgente », a dit Bruno Geddo, en ajoutant : « Nous sommes en train de réagir rapidement en coopération avec l'équipe de pays des Nations Unies. »
Le Programme alimentaire mondial (PAM), l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Fond des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ont envoyé, avec l'aide de l'UNHCR acheminée par le convoi de dimanche, 80 tonnes de nourriture, de graines et d'outils agricoles pour 1 000 familles, des kits de purification d'eau, des fournitures médicales et d'autres articles de base.
Toutefois, vu que les besoins sont urgents, le PAM a prévu de livrer jeudi à Bangui 15 tonnes de biscuits hyper-protéinés, qui seront ensuite acheminés par avion à Sam Ouandja. Un médecin de l'Organisation mondiale de la santé est déjà sur les lieux et deux infirmières devraient partir aujourd'hui pour cette zone.
Au cours des prochains jours, l'UNHCR a prévu de détacher une petite équipe à Sam Ouandja pour enregistrer les réfugiés arrivés récemment, assurer leur sécurité en coopération avec les autorités locales et organiser la distribution d'aide. Un spécialiste de la planification devrait également arriver rapidement depuis Genève pour améliorer l'infrastructure du site.
L'assistance, qui comprend les semences et les outils agricoles, sera également distribuée à la population locale de Sam Ouandja, qui a souffert récemment du conflit et du déplacement. En novembre 2006, la ville a été capturée par un groupe rebelle et occupée durant des semaines, puis reprise, mais des centaines de personnes sont toujours déplacées.
Malgré les ressources limitées, la population locale et les autorités ont accueilli les réfugiés, leur accordant un site pour construire des abris temporaires et leur apportant la nourriture qu'ils avaient pu économiser.
La République centrafricaine accueille quelque 10 000 réfugiés, principalement du Tchad, du Soudan et de la République démocratique du Congo. Dans la partie nord du pays, on compte également plus de 212 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays.
Par Nicolas Rost à Bangui, République centrafricaine