Le HCR est préoccupé par la présence de Palestiniens à la frontière entre l'Iraq et la Jordanie
Le HCR est préoccupé par la présence de Palestiniens à la frontière entre l'Iraq et la Jordanie
Nous sommes très inquiets pour le groupe de 89 Palestiniens, dont 42 enfants, deux personnes âgées et trois personnes souffrant de problèmes médicaux, qui ont décidé, le week-end dernier, de quitter Bagdad. Estimant que leur situation devenait de plus en plus difficile dans la capitale iraquienne, ils ont pris la direction de la frontière iraqo-jordanienne. Le groupe était accompagné de deux employés internationaux d'une ONG internationale basée en Irak qui a facilité leur transfert vers la frontière.
Bien que nous ayons pleinement conscience des difficultés auxquelles doivent faire face les Palestiniens et beaucoup d'autres personnes en Iraq, nous pensons que quitter une situation très dangereuse, comme celle qui règne à Bagdad, pour une situation extrêmement précaire à la frontière iraqo-jordanienne, revient à exposer le groupe et les nombreux enfants qui en font partie à d'autres souffrances à venir.
L'UNHCR a plusieurs fois rappelé aux représentants palestiniens à Bagdad la décision prise par le Gouvernement jordanien de fermer ses frontières aux réfugiés. En mai 2005, le camp, qui se trouvait dans le no man's land entre l'Iraq et la Jordanie et où de si nombreuses personnes ont souffert pendant plus de deux ans en tentant d'entrer en Jordanie, a été fermé. Quelque 200 Kurdes iraniens demeurent dans la partie iraquienne du no man's land mais l'UNHCR n'a que peu de possibilités de leur venir en aide.
L'ONG impliquée dans ce déplacement vers la frontière est consciente de cet état de fait. Elle s'est néanmoins proposée pour escorter ce groupe de l'Iraq à la frontière. Depuis le dimanche 19 mars, le groupe de 89 personnes est bloqué dans cet environnement désertique très inhospitalier du no man's land entre l'Iraq et la Jordanie. Nous savons que le groupe ne dispose que d'abris de fortune et de maigres réserves en nourriture. La capacité pour l'UNHCR de protéger et d'assister ces réfugiés est extrêmement limitée, car nous n'avons qu'un accès restreint à la zone frontière.
L'UNHCR s'inquiète beaucoup de la situation de quelque 34 000 Palestiniens qui vivent actuellement en Iraq. Nous sommes intervenus à maintes reprises pour demander une amélioration de leur situation. Au cours des derniers mois, l'UNHCR a lancé de nombreux appels au Gouvernement iraquien pour lui rappeler son obligation de protéger les réfugiés. Dans une lettre adressée au Président iraquien Jalal Talibani, le Haut Commissaire a récemment demandé une meilleure protection pour cette population réfugiée, qui se trouve dans une situation extrêmement risquée, et réclamer l'accélération du processus permettant de leur délivrer des permis de séjour et des pièces d'identité. Cela permettrait à cette population, dont la majorité est née et a toujours vécu en Iraq, d'obtenir un statut juridique plus fiable et bien établi en Iraq.
Environ 34 000 Palestiniens se trouvent actuellement en Iraq, dont 23 000 ont été enregistrés par l'UNHCR à Bagdad. Les réfugiés palestiniens sont arrivés en Iraq lors de trois vagues successives : 1948, 1967 et 1991. Ils ont reçu protection et assistance de l'ancien régime et jouissaient d'un traitement plutôt favorable, que certaines couches de la population iraquienne considéraient comme injuste. Il en résulte que ces dernières années, les Palestiniens ont subi des expulsions, des menaces et du harcèlement.