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Le déplacement interne en Iraq

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Le déplacement interne en Iraq

1 Avril 2008 Egalement disponible ici :

Selon le rapport publié la semaine dernière par le groupe de travail sur les déplacés internes en Iraq, on estime que plus de 2,77 millions de personnes sont actuellement déplacées à l'intérieur du pays. Parmi elles, 1,2 million l'ont été avant 2006 et plus de 1,5 million entre 2006 et 2007.

La plupart des déplacés d'après 2006 sont originaires de Bagdad et de Diyala. Moins d'un pour cent ont été déplacés en 2008. La différence importante entre le nombre actuel par rapport aux derniers chiffres datant de décembre 2007 - soit une augmentation d'environ 300 000 personnes - est due en grande partie à l'amélioration de l'enregistrement des données relatives aux déplacés, dans la base de données centrale du ministère des Déplacements et des Migrations (MoDM).

Le groupe de travail utilise des données de suivi rassemblées par le MoDM, le Gouvernement régional du Kurdistan (KRG), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l'UNHCR, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), d'autres agences des Nations Unies et des organisations non gouvernementales.

La majorité des déplacés d'avant 2006 l'ont été dans les trois gouvernorats du nord (53 pour cent) et dans ceux du sud (pour 33 pour cent). Mais 58 pour cent des déplacés post-2006 l'ont été dans les six gouvernorats situés au centre du pays, 27 pour cent dans le sud et 15 pour cent dans les trois gouvernorats du nord. Plus de 560 000 déplacés vivent actuellement dans le gouvernorat de Bagdad.

Le rapport révèle que les nouveaux déplacements continuent à un rythme bien moins soutenu qu'au cours des deux années précédentes. Ceci est en partie dû à une plus grande homogénéité des communautés, des districts et des quartiers, à des campagnes d'information massive dans les médias, à une diminution des incidents sécuritaires, à la restriction de la liberté de mouvement dans de nombreux gouvernorats iraquiens et l'épuisement des ressources de plusieurs familles.

Toutefois, il a été fait état de nouveaux déplacements secondaires à Bagdad. La plupart des Iraquiens qui ont décidé de rentrer en Iraq à la fin de l'année dernière - souvent après avoir épuisé leurs ressources - se sont retrouvés de nouveau déplacés à Bagdad car leurs propriétés avaient été détruites, pillées ou occupées. Au total, 40 pour cent des déplacés interrogés à Bagdad ont fui en raison de menaces directes et d'éviction forcée de leur propriété, alors qu'entre 10 et 17 pour cent ont fui en raison de la violence généralisée et de la peur.

Le rapport établit qu'à présent, il n'est pas fait état de mouvements de retours à grande échelle et que le nombre actuel de déplacés internes et des réfugiés rapatriés demeure incertain. Selon les dernières estimations publiées par le MoDM, près de 6 000 familles de déplacés sont rentrées à ce jour (soit deux pour cent des déplacés post-2006), alors qu'approximativement 45 000 réfugiés iraquiens (individuels) sont rentrés de Syrie en 2007. La dégradation des conditions dans les zones de déplacement, le manque de ressources adéquates ou l'épuisement des économies, la réconciliation tribale et les informations faisant état d'une amélioration de la sécurité dans les régions d'origine figurent parmi les raisons du retour.

Les rapatriés vont généralement vers les quartiers / districts / gouvernorats, où leur communauté est majoritairement présente qui, souvent, ne sont pas leur lieu d'habitation d'origine. A ce jour, seules quelques familles sont rentrées dans des zones contrôlées par d'autres communautés. Aucun membre de groupes minoritaires (par exemple, les Chrétiens, les Sabéens-Mandéens et les Yézides) ne serait rentré.

Selon les estimations actuelles, le nombre de déplacés ayant besoin d'un abri et de nourriture s'élève maintenant à plus d'un million. Par ailleurs, plus d'un million de déplacés n'ont pas de revenu régulier. Près de 300 000 personnes n'ont pas accès à l'eau potable et ont besoin d'une assistance juridique pour accéder à d'autres services de base.

En janvier, l'UNHCR a lancé un appel de 261 millions de dollars en faveur des réfugiés iraquiens et des personnes déplacées internes. A ce jour, nous n'avons reçu qu'un tiers de ce montant. Venir en aide à tous les déplacés est extrêmement difficile en raison de l'insécurité dans le pays. Une grande partie du travail de l'UNHCR à l'intérieur de l'Iraq est menée par du personnel local en coordination avec des agences humanitaires iraquiennes. Cette année, nous mettons l'accent sur l'assistance de près de 400 000 déplacés les plus vulnérables en Iraq. Les programmes incluent la protection et l'aide juridique à travers le réseau des Centres de Protection et d'Assistance, le soutien psychologique, la fourniture d'articles domestiques et d'abris, l'aide dans les camps accueillant des personnes déplacées et des projets de réhabilitation des infrastructures pour augmenter la capacité des communautés locales luttant pour faire face à l'afflux de populations déplacées internes.