HCR : le retour des personnes déplacées dans l'est de la RDC devrait être volontaire
HCR : le retour des personnes déplacées dans l'est de la RDC devrait être volontaire
Le HCR est vivement préoccupé par la fermeture soudaine d'un camp accueillant des personnes déplacées internes dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo. Le 2 décembre dernier, quelque 2 300 personnes vivant au camp de déplacés de Kiwanja à Rutshuru ont dû soudainement quitter le camp et rentrer chez elles. En une journée, tous les déplacés ont été contraints de quitter le site et leurs abris de fortune ont été réduits en cendres. La plupart des personnes déplacées n'ont pas de maison où rentrer et s'inquiètent de ne pas être en sécurité dans leurs villages. De plus, beaucoup de déplacés auraient voulu récolter le produit de leurs cultures avant de partir.
Nous reconnaissons que l'amélioration de la situation de sécurité dans certaines régions de la province du Nord-Kivu a permis le retour volontaire des déplacés accueillis dans des sites de déplacés autour de Goma. Toutefois, nous réitérons que le transfert ou le retour des personnes déplacées devraient se dérouler sur une base volontaire, en conformité avec le droit humanitaire international et les législations sur les droits de l'homme. De tels mouvements doivent s'effectuer dans la sécurité et la dignité, en respectant l'unité de la famille et les besoins spécifiques. Le HCR appelle à une stratégie claire et approuvée sur le retour des personnes déplacées.
En juillet 2014, la RDC a ratifié la Convention de l'Union africaine sur la protection et l'assistance aux personnes déplacées en Afrique. Cette année, les agences humanitaires à Goma ont publié des lignes directrices sur le retour des personnes déplacées au Nord-Kivu. Celles-ci visent à garantir que les mouvements de retour sont volontaires, en tenant compte des vulnérabilités spécifiques aux populations concernées et de la situation de sécurité, dans les zones de retour, qui doit être propice à un retour durable et sûr.
Plus de 40 000 personnes déplacées ont volontairement quitté les camps de déplacés depuis la fin 2013. Le HCR reste engagé à poursuivre le dialogue avec les autorités congolaises pour aider à trouver des solutions durables au bénéfice des personnes déplacées. De même, le HCR s'est engagé à renforcer les capacités des institutions gouvernementales afin de mieux prévenir et répondre aux déplacements internes.
Pour les personnes déplacées qui ne souhaitent pas ou ne veulent pas rentrer dans leurs villages d'origine en raison de l'insécurité, le HCR recommande des mesures pour les aider, et notamment l'accès à des moyens d'existence là où vivent les déplacés. L'objectif est de réduire la dépendance à l'aide humanitaire et d'aider à fournir des perspectives d'avenir plus positives pour les populations affectées. D'autres solutions, comme l'intégration locale là où vivent les déplacés, devraient également être considérées.
A ce jour, quelque 890 000 personnes au total demeurent déplacées à travers toute la province du Nord-Kivu, y compris 212 054 déplacés internes qui sont accueillis dans 60 sites.