Des milliers de personnes déplacées et bloquées par les combats dans le Nord du Yémen
Des milliers de personnes déplacées et bloquées par les combats dans le Nord du Yémen
Nous sommes de plus en plus inquiets du sort de milliers de civiles yéménites pris dans l'escalade des combats entre les rebelles d'Al Houthi et les forces gouvernementales dans les montagnes du Nord du Yémen. Rien qu'au cours des deux dernières semaines, on estime que les affrontements autour de la ville de Saada ont déplacé quelque 35 000 personnes.
D'après les personnes qui ont fui cette partie reculée et inaccessible de la province de Saada, la situation serait critique dans la ville de Saada et plus au Nord dans le district de Addahar ainsi qu'à El Sufyan dans le gouvernorat voisin d'Amran, Les routes pour le Gouvernorat de Saada sont bloquées et il n'y pas d'accès aérien aux zones de combats. Beaucoup des personnes en fuite prennent de gros risques et doivent souvent payer des passeurs.
Depuis 2004, les affrontements entre les rebelles d'Al Houthi et les troupes gouvernementales dans le gouvernorat de Saada ont affecté environ 120 000 personnes.
Le camp d'Al-Talh, un des quatre camps pour personnes déplacées internes (PDI) dans la ville de Saada qui est géré par le Croissant-Rouge du Yémen, continue de recevoir un flux constant de familles déplacées. Quelque 5 250 PDI ont fui vers ce camp en provenance du camp voisin d'Al Anad qui s'est transformé en champ de bataille au cours des derniers jours. Les civils fuient également vers le Nord et l'Ouest vers la frontière avec l'Arabie Saoudite à Baqim et Mandaba. D'autres vont vers l'Est, cherchant refuge dans les faubourgs de Dhahian et du district de Sahar. Beaucoup cherchent à rejoindre le camp d'Al-Talh.
Dans le gouvernorat voisin d'Hajjah au Sud-Ouest de Saada, en raison des milliers de PDI éparpillés le long de la route, les autorités ont établi une zone de transit entre les villes de Haradh et de Malaheet. Là, plusieurs agences de l'ONU et du gouvernement enregistrent les PDI et leur apportent une aide. Au cours des derniers jours, quelque 8 400 PDI se sont rendues auprès du centre d'enregistrement pour solliciter une aide.
Le HCR, dans le cadre d'une équipe des Nations Unies, est présent dans le gouvernorat d'Hajjah depuis la semaine dernière pour évaluer rapidement la situation. Notre personnel a rencontré plusieurs familles qui ont abandonné leurs maisons ou zones de déplacement antérieures pour rejoindre les réfugiés dans le Sud. Elles ont besoin d'abris, d'eau potable et d'équipements sanitaires de base. Les autorités yéménites ont informé le HCR qu'elles prévoient d'ouvrir un camp dans cette zone pour accueillir les PDI qui affluent.
Avec d'autres agences, le HCR effectue plusieurs autres missions d'évaluation dans des régions de déplacement y compris les gouvernorats d'Hajjah, Amran et Al-Jawf. Nous commençons à distribuer du matériel de secours, y compris des tentes, des bâches en plastique, des couvertures et des jerricans aux PDI dans le gouvernorat d'Hajjah pour lequel nous avons reçu l'autorisation d'accès. La distribution de notre aide aux PDI à Saada a été suspendue en raison des combats.
Nous demandons un cessez-le-feu qui permettrait à la population civile de fuir les combats et aux travailleurs humanitaires de poursuivre la fourniture de l'aide humanitaire.
Nous demandons aux donateurs cinq millions de USD supplémentaires pour être en mesure de répondre à cette urgence. Ces fonds urgents permettraient au HCR d'organiser la coordination et la gestion des camps, d'élargir les opérations d'enregistrement et de protection des PDI et d'apporter les tentes pour les abris et autre aide humanitaire si nécessaire pour les quatre prochains mois.
Depuis 2007, le HCR a soutenu 100 000 personnes affectées par les combats dans le Nord. Le HCR offre également protection et aide à quelque 150 000 réfugiés et demandeurs d'asile qui ont traversé à leurs risques le Golfe d'Aden pour rejoindre le Yémen. Le budget annuel pour les opérations du HCR au Yémen est de 22 millions de USD.