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Le HCR appelle le Burundi à cesser les rapatriements forcés

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Le HCR appelle le Burundi à cesser les rapatriements forcés

Quelque 5 000 demandeurs d'asile ont été rapatriés du Burundi : pour le HCR, ces retours peuvent être qualifiés de forcés et représentent donc une violation du principe de non-refoulement. L'agence pour les réfugiés exprime sa préoccupation au sujet des 2 000 Rwandais se trouvant toujours au Burundi et des 7 000 Burundais encore au Rwanda.
14 Juin 2005
Ces Rwandais du camp de Mugano, dans le nord-est du Burundi, font partie des 2000 personnes qui pourraient être renvoyées prochainement dans leur pays par les autorités.

GENEVE, 14 juin (UNHCR) - Quelque 5 000 demandeurs d'asile ont été rapatriés du Burundi : pour l'UNHCR, ces retours peuvent être qualifiés de forcés et représentent donc une violation du principe de non-refoulement. L'agence pour les réfugiés exprime sa préoccupation au sujet des 2 000 Rwandais, se trouvant actuellement au Burundi, qui vont peut-être renvoyés dans leur pays aujourd'hui.

En tout, 4 787 Rwandais arrivés au Burundi depuis le mois de mars, fuyant les intimidations et craignant les tribunaux gacaca de leur pays, ont été rapatriés dans leurs villages ce matin. Ces deux derniers jours (dimanche et lundi), ils avaient été transférés du camp de transit de Songore, au nord du Burundi, et avaient passé la nuit dans un stade et dans des baraquements militaires à Butare, dans le sud du Rwanda.

Ces retours résultent d'une décision prise le week-end dernier par les autorités burundaises et rwandaises : elles ont requalifié « d'immigrants clandestins » les réfugiés et les demandeurs d'asile qui se trouvent sur leur territoire, bien que leur demande d'asile n'ait fait l'objet d'aucun traitement individuel. Un communiqué conjoint des deux gouvernements a déclaré que « toutes les mesures seraient prises pour s'assurer que ces personnes seraient rapatriées sans délai » vers leurs pays d'origine respectifs.

Ce dimanche, l'équipe de l'UNHCR a assisté au départ de 800 Rwandais qui quittaient le centre de transit de Songore après une campagne de sensibilisation menée par les autorités, mais n'a pas été témoin d'actes de violence physique contre les demandeurs d'asile. Néanmoins, ce lundi, l'agence pour les réfugiés et d'autres organisations non gouvernementales se sont vu refuser l'accès au camp et n'ont donc pas pu vérifier le caractère volontaire des retours. Le centre, qui, jusqu'à la semaine dernière, hébergeait 6 000 Rwandais, était désert lundi après-midi.

« L'accès aux personnes en danger est une partie intégrante du mandat de l'UNHCR. Sans cet aspect de notre mission, nous ne pouvons assurer notre rôle de protection », a déclaré le porte-parole de l'agence, Ron Redmond, lors d'un point-presse, à Genève, ce mardi.

Il a ajouté : « Les circonstances dans lesquelles l'opération de rapatriement a été menée ainsi que les exemples de ces dernières semaines permettent de conclure que les demandeurs d'asile n'avaient pas d'autre option que de rentrer dans leur pays. Par conséquent, l'UNHCR ne peut considérer que leur retour était volontaire. Cette opération constitue donc une violation du principe de non-refoulement, qui est un des éléments essentiels de la Convention relative au statut des réfugiés de 1951, traité que le Burundi et le Rwanda ont tous les deux signée. »

L'UNHCR s'inquiète également au sujet des quelque 2 000 réfugiés et demandeurs d'asile rwandais qui se trouvent encore actuellement dans trois camps au Burundi : les autorités locales ont déclaré qu'ils seraient, eux aussi, renvoyés au Rwanda aujourd'hui.

A cause de l'accord bilatéral entre les deux pays, environ 7 000 réfugiés burundais se trouvant actuellement au Rwanda pourraient subir le même sort. « Nous lançons un signal fort au Rwanda pour qu'il s'abstienne de suivre une telle initiative. Nous exigeons que les réfugiés aient droit à un traitement correct, conformément à la Convention de 1951 et à la Convention de l'OUA de 1969 », a déclaré R. Redmond.