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Eram AL HEREK, lauréate de la troisième promotion de l’Académie

Eram AL HEREK, lauréate de la troisième promotion de l’Académie

Eram AL HEREK

Quel est votre parcours professionnel ?

Je m’appelle Eram AL HEREK, et je suis Syrienne. J’ai fait mes études en archéologie, domaine dans lequel je n’ai jamais pratiqué. A l’âge de 22 ans j’ai décidé de me lancer dans l’entrepreneuriat et de créer ma marque de loisirs créatifs avec l’aide d’un incubateur.
Un an plus tard, la révolution a commencé en Syrie, je suis descendue dans la rue pour protester, et j’ai été contrainte de mettre mon projet en standby.

En 2012, j’ai eu l’opportunité de travailler avec l’UNHCR sur un projet qui soutient des femmes réfugiées en Syrie via l’entrepreneuriat. J’ai par la suite travaillé au sein d’ONG internationales dans la gestion de projet sur des thématiques diverses (entrepreneuriat, soutien psychosocial pour des enfants ayant subi des traumatismes de guerre et l’éducation des filles adolescentes).

Du fait de la révolution en Syrie, j’ai été contrainte à l’exil en 2013, et je suis passée par l’Algérie et la Turquie avant de rejoindre la France et de m’installer à Lyon.

Les 14 premiers mois en France pendant ma demande d’asile, j’avais le droit à très peu de choses, notamment l’impossibilité de travailler faute d’autorisation. Heureusement que j’ai pu faire du bénévolat !

A mon arrivée en France, j’ai suivi les cours de français. J’ai voulu poursuivre mes études en m’inscrivant à l’Université, mais je n’avais pas le niveau requis en Français (C1). J’ai alors décidé de me tourner vers le marché de l’emploi. Grâce à une première expérience de bénévolat chez Singa au sein du pôle entreprenariat, j’ai pu m’implanter sur le marché du travail et ainsi trouver une offre d’emploi chez BGE qui est un réseau national d’accompagnement à la création d’entreprise et j’ai débuté mon job en plein confinement. Cela fait plus de 4 ans que j’ai rejoint l’entreprise. Je suis aujourd’hui la responsable territoriale du département du Rhône.

 

De quelle manière êtes-vous engagé auprès des personnes exilées en France et quels sont vos champs d’expertise ?

S’engager auprès des associations, avant tout, était un besoin afin d’être entourée par des personnes bienveillantes.

A mon arrivée à Lyon, j’ai découvert l’association « Alwane » qui soutient des projets en Syrie afin de lutter contre la déscolarisation des enfants de familles déplacées. Une petite communauté entre personnes locales et des réfugiés, qui permet de sortir de la solitude, rencontrer des personnes nouvellement arrivées et les aider dans les démarches administratives. Depuis 2018, je suis membre du Conseil d’administration, ce qui m’a permis de participer activement à la prise de décision et m’a motivé à poursuivre cela lors de l’Académie. .

Parallèlement, j’ai été bénévole chez Amnesty International, où j’ai rejoint le groupe Relais Personnes Déracinées et je faisais partie du groupe EDH Education aux Droits Humains qui intervenait au sein des établissements scolaires. J’ai pu témoigner de mon parcours, sensibiliser les jeunes à la question de l’asile et les difficultés rencontrées en France.

La période de 6 mois chez SINGA, en tant que chargée d’accompagnement d’entrepreneurs m’a permis non seulement d’être en contact avec des réfugiés qui cherchent à entreprendre, mais aussi de me rendre compte que lors de  « l’insertion professionnelle » le terme (difficile) ne décrira jamais les difficultés rencontrées par un immigré en France, par un réfugié encore pire !

 

Qu’est-ce que la participation des personnes réfugiées pour vous et comment pourrait-on aller plus loin ?

Malgré la diversité des offres d’accompagnement sur le territoire français, elles ne favorisent pas suffisamment les personnes réfugiées. Suite aux années d’expériences dans l’entreprenariat, la formation et en tant que femme, réfugiée, je porte un projet d’insertion professionnelle via l’entrepreneuriat en vue de la réforme du RSA pour les bénéficiaires réfugiés, cette réforme nécessite de coupler plusieurs dispositifs ensemble pour leur donner les moyens de devenir acteurs. Justement faire remonter ces éléments aux parties prenantes, tenter de trouver le juste milieu entre cette politique et la réalité…. contribuer à la mise en œuvre de cette réforme d’une manière progressive et mesurée, C’est ce qui signifie ma participation..

Le moment où j’ai lu l’appel à candidature ça m’a rappelé une phrase qui a été dite dans des contextes divers…

 Nothing about us… without us*

* Rien à notre sujet… ne peut se faire sans nous