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Elyas Mouhoubi, lauréat de la troisième promotion de l’Académie

Elyas Mouhoubi, lauréat de la troisième promotion de l’Académie

Elyas

Quel est votre parcours professionnel ?

Je m’appelle Elyas Mouhoubi et je suis Algérien.  J’ai obtenu le statut de réfugié en 2022, et je vis actuellement à Paris.

En Algérie, j’ai effectué des études dans le domaine de l’électromécanique. Une fois en France, pendant ma demande d’asile, je me suis formé en thérapie brève, j’ai ainsi obtenu des certifications dans le domaine de l’hypnose thérapeutique et la programmation neuro linguistique. Je suis aujourd’hui masseur, thérapeute et coach. J’exerce en tant que libéral dans mon spa et cabinet parisien.

Je suis à l’origine d’un projet qui a pour ambition de faciliter l’accès au bien-être et mettre l’accent sur la prise en compte de la santé mentale pour favoriser l’autonomie, le rétablissement ou accompagner les publics fragilisés.

J’ai créé l’association Système BE, ancrée sur Paris et Montreuil, qui œuvre depuis un an à rassembler des professionnels du bien-être et de la santé mentale pour monter des permanences, des groupes de parole et des ateliers axés sur le soin auprès de bénéficiaires de structures et associations accompagnant des publics sensibles.

Lors de ma demande d’asile, je n’ai pas rempli les conditions matérielles d’accueil, et je n’avais donc aucun droit d’hébergement ou d’aide financière. Il m’a fallu près de deux ans pour trouver un emploi. J’ai donc connu durant cette période l’insécurité, l’anxiété et des états que je n’aurais crus possible. Pour moi cette période fut une énorme perte de temps et une bataille pour ma survie.

Cependant, étant de nature optimiste et déterminé, j’ai su aller chercher de l’aide auprès de mes amis et de professionnels et j’ai su l’accepter. J’ai saisi les opportunités qui se sont présentées à moi pour me former, me rétablir et me redonner le droit de rêver.

Aujourd’hui, je constate l’importance de toutes ces rencontres et l’accompagnement reçu qui m’ont aidé à guérir, avancer et agir.

 

De quelle manière êtes-vous engagé auprès des personnes exilées en France et quels sont vos champs d’expertise ?

Mon engagement est teinté par mon expérience personnelle. Mon but est d’apporter aux personnes en situation de vulnérabilité les outils et les opportunités pour qu’elles se remettent d’un vécu douloureux et ainsi trouver la ressource en elles pour avancer. Je suis engagé auprès de tous les publics sensibles : personnes souffrant d’isolement, de traumatismes, avec des conditions économiques difficiles, victimes de violences et de persécutions.

Les personnes réfugiées constituent un public sensible et riche en ressources personnelles. Personne ne naît réfugié, on le devient après un lourd parcours.

Je suis engagé dans l’association « Way to Healing » qui accompagne des femmes et adolescent(es) à surmonter le traumatisme du déplacement forcé et de la guerre. Nous organisons des parcours d’accompagnement d’une durée de 3 mois, avec des rencontres, des groupes de paroles et des moments de convivialité.

Avec l’association système Bien-Etre, nous mettons en place des permanences bien-être avec une association d’accompagnement des demandeurs d’asile. Nous voulons multiplier les collaborations avec les acteurs de l’intégration pour donner un accès aux personnes le désirant, un accompagnement sur des problématiques psychologiques, psychosomatiques et émotionnelles pour arriver aux solutions.

Mes champs d’expertise sont dans le domaine de l’accompagnement, le domaine associatif, l’entrepreneuriat et la mise en place de projets.

 

Qu’est-ce que la participation des personnes réfugiées pour vous et comment pourrait-on aller plus loin ?

Pour moi, la participation des réfugiés relève de la légitimité d’exister dans la société française, où ils vivent, travaillent et évoluent.

Il me paraît nécessaire d’avoir une représentation des personnes bénéficiaires de la protection internationale auprès des instances politiques.

Les demandeurs d’asile et réfugiés sont souvent confrontés à un manque d’information au sujet des procédures et démarches à réaliser. Ce manque d’information est un frein à la bonne intégration de ces publics et peut représenter une perte de ressource pour les administrations.

Pour aller plus loin, il faudrait investir sur les BPI pour en faire un public autonome et ainsi renforcer leur contribution à l’économie et la société française.

Le droit au travail et l’apprentissage du français dès la demande d’asile paraît vital pour une intégration humaine et réussie.

Plus que quelques jours!

Jusqu’à 75% de vos dons sont déductibles de vos impôts avant le 31 décembre 2024 à minuit. Aidez-nous à protéger les personnes déracinées.

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