Tanzanie : des réfugiés burundais vont être réinstallés aux Etats-Unis

Quelque 8 500 réfugiés burundais, qui ont fui leur pays en 1972, vont être réinstallés aux Etats-Unis cette année ; le premier groupe de 88 personnes est parti par avion ce matin du camp de Kibondo dans l'ouest de la Tanzanie vers la capitale kenyane Nairobi en route pour leur nouveau foyer aux Etats-Unis.

Quelque 3 000 de ces « réfugiés burundais de 1972 » - environ 35 pour cent du nombre accepté pour la réinstallation - devraient quitter Kibondo pour Nairobi et ensuite partir vers différentes villes américaines telles qu'Atlanta et Phoenix, au cours des quatre prochains mois. L'ensemble du processus sera achevé d'ici la fin de l'année.

L'opération est organisée par le Gouvernement américain, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'UNHCR. Avant leur départ de Nairobi, les réfugiés suivront un atelier d'orientation organisé par l'OIM, qui aidera à les préparer à leur nouvelle vie aux Etats-Unis et à faciliter leur intégration.

« Les Burundais de 1972 » constituent l'une des plus anciennes situations de réfugiés au monde et la réinstallation est la seule solution possible et durable pour la plupart d'entre eux. Des centaines de milliers de Burundais ont fui vers les pays voisins pendant des années pour échapper aux violences ethniques qui ont causé la mort d'environ 200 000 personnes. Les enfants de ces réfugiés, qui sont nés en exil, sont également inclus dans ce programme de réinstallation aux Etats-Unis.

Certains des réfugiés ont été déplacés plusieurs fois dans la région des Grands Lacs. En 1972, des milliers de Burundais ont fui vers la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Mais ils ont dû à nouveau fuir vers la Tanzanie lorsque le conflit a débuté dans ces pays dans les années 90. Au même moment, certains Burundais rentraient dans leur pays après plusieurs années d'exil mais ils ont dû à nouveau chercher refuge dans les pays voisins, lorsqu'une nouvelle vague de violences a frappé leur pays.

Bien que le rapatriement des réfugiés burundais demeure une priorité, nous pensons qu'un rapatriement et une réintégration réussis de ce groupe particulier n'est pas possible. Après presque 35 ans d'exil, ils pourraient faire face à des questions complexes et non résolues de propriété. De plus, certains réfugiés estiment qu'ils sont considérés comme des étrangers et qu'ils ne pourraient jamais s'intégrer complètement au Burundi. Ceux qui sont nés en exil ont des liens forts avec leur pays d'accueil, la Tanzanie, qui ne peut pas leur donner la possibilité d'une intégration locale.

La Tanzanie accueille toujours quelque 276 000 réfugiés, principalement originaires du Burundi et de RDC.