Sud du Tchad : Contact finalement établi avec les Centrafricains récemment arrivés

L'UNHCR a finalement réussi à établir un contact avec les représentants des 2 000 réfugiés de République centrafricaine, présents en nombre dans 12 localisations aux alentours du village de Bekam au sud du Tchad. Bekam est un village pratiquement inaccessible par la route en raison des pluies incessantes qui ont inondé la région. Comme l'UNHCR n'a pu les atteindre, 5 représentants des réfugiés et quelques responsables locaux de Bekam ont voyagé par canoë et à pied le week-end dernier pour rencontrer le personnel de l'UNHCR présent dans le village de Bedoumia. Celui-ci se trouve à 10 kilomètres de Bekam. Ils ont également rencontré des officiers de la CNAR (Commission nationale tchadienne des réfugiés) et la Croix-Rouge tchadienne.

C'est la première fois que nous avons un contact direct avec ce groupe depuis que - trois semaines auparavant - les réfugiés ont franchi la frontière au sud du Tchad en provenance de la République centrafricaine. Les réfugiés ont indiqué avoir fui leur village du nord de la République centrafricaine, principalement du canton de Bedan dans la région Papoua, en raison d'une situation de sécurité dégradée. Ils ont fait savoir que les attaques étaient non identifiées, des groupes lourdement armés et des éleveurs de troupeaux qui faisaient paître leurs animaux dans leurs champs.

La relocalisation de 2 000 réfugiés sera extrêmement difficile et va nécessiter l'utilisation de canoës car Bekam est devenue maintenant une île. En ce moment, un seul canoë de 10 places est disponible à Bekam, alors nous recherchons d'autres possibilités pour louer des bateaux dans la région centrale de Goré, à 15 km de Bedoumia. Le transfert des réfugiés est d'autant plus urgent qu'ils dépendent actuellement de la générosité des villageois de Bekam. Les problèmes d'hygiène sont aussi une préoccupation.

Une fois transférés de Bekam à Bedomia par bateau, les réfugiés sont temporairement accueillis dans le camp d'Amboko jusqu'à ce qu'un nouveau site soit identifié. Le gouvernement tchadien a donné son accord pour la construction d'un nouveau camp dans le sud et l'UNHCR a proposé le site de Bedamara, à 10 km du site déjà existant à Amboko. Amboko accueille déjà 23 000 réfugiés centrafricains et approche de sa capacité maximum d'accueil qui est de 27 000 réfugiés. Un employé de l'UNHCR en charge de la planification se rendra à Goré cette semaine pour commencer les travaux préparatoires à Bedamara.

On estime entre 40 000 et 45 000 le nombre de réfugiés originaires de République centrafricaine au sud du Tchad.