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Commentaire sur l'actualité - Gillian Triggs, Haut Commissaire assistante du HCR chargée de la protection internationale, au sujet de la note stratégique du Secrétaire général de l'ONU sur les personnes en situation de déplacement

Communiqués de presse

Commentaire sur l'actualité - Gillian Triggs, Haut Commissaire assistante du HCR chargée de la protection internationale, au sujet de la note stratégique du Secrétaire général de l'ONU sur les personnes en situation de déplacement

3 Juin 2020
Des enfants se lavent les mains au camp de Bardarash, en Irak. Mars 2020.

Aujourd’hui, le Secrétaire général des Nations Unies a publié une note stratégique intitulée « Covid-19 et personnes en situation de déplacement » dans le cadre d’une série de documents sur les moyens dont la communauté internationale peut fournir une réponse efficace et coordonnée face à la pandémie de Covid-19, et ce tout particulièrement au bénéfice des populations les plus vulnérables au monde.


« Nous sommes confrontés à une crise sanitaire mondiale qui cause des souffrances humaines et bouleverse des vies. La pandémie de Covid-19 a déjà submergé les systèmes de santé et asphyxié les activités socio-économiques dans certains pays parmi les plus robustes au monde. Nous devons être attentifs à notre soutien envers les personnes les plus vulnérables au monde, y compris les personnes déracinées et les apatrides qui sont désormais encore plus menacés au fur et à mesure de la propagation de cette pandémie dans le reste du monde », a déclaré Gillian Triggs, Haut Commissaire assistante du HCR chargée de la protection internationale. « La pandémie de coronavirus aggrave de nombreux problèmes de longue date auxquels étaient déjà confrontés les réfugiés, menaçant tant leur santé et leur sécurité que leur survie. »

Des apatrides et des personnes forcées de fuir la persécution, les guerres ou la violence étaient déjà en danger face à des conditions de sécurité et humanitaires dévastatrices - qu’ils aient traversé des frontières internationales lors de leur fuite en exil en tant que réfugiés et demandeurs d’asile ou qu’ils aient fui au sein de leur pays en tant que déplacés internes. Ils sont désormais encore plus vulnérables du fait de la pandémie.

La crise de Covid-19 accroît de trois façons les vulnérabilités déjà existantes pour les personnes déracinées et apatrides. Tout d’abord, la crise sanitaire affecte plus sévèrement la plupart des populations de réfugiés, de déplacés internes, de demandeurs d’asile et d’apatrides vivant dans la pauvreté ou des conditions de surpeuplement, avec peu ou pas d’accès aux soins santé et à d’autres services essentiels, tels que la distribution d’eau et les installations d’assainissement. Ces contraintes peuvent être aggravées par les restrictions de voyage liées à la pandémie de Covid-19, qui remettent en question ou suspendent la fourniture d’une aide humanitaire vitale dans de nombreuses opérations clés du HCR.

Deuxièmement, les personnes en situation de déplacement et les apatrides qui subissent la crise socio-économique sont encore davantage menacés, car l’accès aux moyens de subsistance disparaît pour les êtres humains. Du fait de la quarantaine et du confinement, de nombreuses prestations de protection sociale sont mises en péril. Par exemple, les femmes et les jeunes filles peuvent être davantage exposées à la violence sexiste, aux mauvais traitements et à l’exploitation, et éprouver des difficultés à accéder aux prestations de protection et d’assistance.

Troisièmement, les réfugiés, les déplacés internes, les demandeurs d’asile et les apatrides font face à une sévère crise en matière de protection internationale, car les fermetures des frontières et d’autres restrictions de mouvement visant à freiner la propagation du Covid-19 ont de graves répercussions sur la liberté de circulation et l’accès aux systèmes d’asile. Les demandeurs d’asile peuvent ainsi se trouver dans l’incapacité de franchir des frontières internationales en quête de protection, tandis que certains réfugiés peuvent être renvoyés vers le danger et la persécution dans leur pays d’origine. Alors que la pandémie a immobilisé de nombreuses régions à travers le monde, la guerre, le conflit et la violation des droits de l’homme persistent et se sont parfois aggravés, créant des situations extrêmement précaires pour les civils et un besoin accru en termes d’asile et de protection.

La clé des efforts de réponse et du rétablissement face à la pandémie de Covid-19 est une intervention inclusive dans les secteurs de la santé publique et des activités socio-économiques. La réponse à la crise de Covid-19 ainsi que la protection des droits humains des personnes déracinées et des apatrides ne sont pas mutuellement exclusives. Au moyen du Pacte mondial sur les réfugiés, le monde a pris l’engagement collectif de veiller à ce que la responsabilité de protéger les réfugiés à travers le monde soit équitablement partagée et que la mobilité humaine demeure sécuritaire, inclusive et garantisse le plein respect des normes juridiques relatives aux droits de l'homme et aux réfugiés. Le HCR a renforcé les services de santé et la protection sociale dans l’ensemble de ses opérations pour lutter contre la propagation du Covid-19, avec une participation active et l’inclusion des communautés déracinées, apatrides et d’accueil.

Ces derniers mois, nous avons pu constater par nous-mêmes que les réfugiés, les déplacés internes, les demandeurs d’asile et les apatrides se sont mobilisés et ont contribué, au niveau local, aux activités économiques, à la main-d’œuvre et à l’intervention sanitaire de première ligne. Ils doivent - et veulent - faire partie de la solution.