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Un bénévole guatémaltèque aide les familles qui fuient les gangs de rue

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Un bénévole guatémaltèque aide les familles qui fuient les gangs de rue

Ce mécanicien, qui vit dans une ville frontalière, offre une chambre aux hommes, femmes et enfants qui fuient la violence au Guatemala, Honduras et El Salvador.
12 Janvier 2017
Le bénévole guatémaltèque, Andrés, photographié dans sa maison située près de la frontière avec le Mexique.

EL CEIBO, Guatemala – Andrés, qui vit dans une ville frontalière, ne gagne pas beaucoup d’argent avec sa petite épicerie et les petits travaux qu’il effectue comme mécanicien et électricien.

Mais cela ne l’empêche pas de faire ce qu’il peut pour aider le flot de familles fuyant les gangs de rue meurtriers au Guatemala, Honduras et El Salvador qui traversent à pied la ville d’El Ceibo en se dirigeant vers le nord en quête de sécurité au Mexique et aux Etats-Unis.

Depuis huit ans, cet homme et sa femme Francisca ont libéré une chambre dans leur petite maison familiale au toit de tôle pour offrir un abri aux hommes, femmes et enfants qui en ont besoin.

« C’est pour qu’ils se sentent un peu plus en sécurité. Certains d’entre eux sont chassés de leur pays par des gangs de rue liés à la criminalité organisée », explique Andrés. Il ressent la crainte que ces individus portent sur eux quand ils débarquent dans cette ville étouffante située au milieu de vastes étendues de forêt vierge, dans le département du Petén au Guatemala, en partance pour l’Etat de Tabasco au Mexique.

« Vous pouvez le voir sur leurs visages. Vous pouvez voir leur désespoir parce qu’ils doivent poursuivre leur chemin en quête de sécurité », ajoute-t-il.

En 2015, soit la dernière année pour laquelle nous disposons de chiffres complets, près de 110 000 personnes ont fui les pays du « Triangle du Nord » d’Amérique centrale (El Salvador, Guatemala et Honduras)  pour demander l’asile à l’étranger, principalement aux Etats-Unis et au Mexique.

Chaque mois, quelques milliers d’entre eux traversent El Ceibo, ne portant souvent qu’un habit de rechange et quelques affaires auxquelles ils tiennent entassées dans un sac en bandoulière ou dans un sac à dos. Ils se glissent de l’autre côté de la frontière avec le Mexique en empruntant les sentiers dans la forêt vierge ou franchissent informellement la frontière à bord des bateaux qui sillonnent la rivière San Pedro.

« Quand les personnes arrivent à la frontière, elles n’ont aucune idée de ce qui les attend de l’autre côté », raconte Marion, une Salvadorienne qui faisait partie des près de 50 réfugiés et migrants aidés par Andrés et Francisca le mois dernier.

Leur « aide est une bénédiction lorsqu’on se retrouve dans cette situation extrêmement difficile. Je les remercie de tout cœur pour tout ce qu’ils m’ont donné », ajoute-t-elle.

Les puissants gangs de rue ou maras sévissent dans tout le « Triangle du Nord » et ils commettent des crimes tels qu’extorsions, trafic de drogue et assassinats. Beaucoup de ceux qui entreprennent le voyage en quête de sécurité racontent avoir été volés et agressés. Les femmes sont aussi particulièrement exposées aux viols et aux agressions sexuelles.

Pour Andrés, le travail humanitaire n’est pas sans risque. A plusieurs occasions, des groupes criminels locaux se sont adressés à lui et à sa famille en exigeant qu’ils arrêtent d’aider les personnes en transit et qu’ils travaillent plutôt pour eux comme informateurs. Malgré les menaces, il refuse.

Andrés, qui n’accepte aucun argent pour la nourriture et l’abri qu’il offre, est bénévole au sein du groupe de l’Eglise catholique Pastoral Social, un partenaire local du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Afin de mieux protéger les réfugiés en transit, le HCR soutient la construction d’un abri d’une capacité de 16 personnes à El Ceibo, qui sera soutenu par Pastoral Social et géré par trois bénévoles, dont Andrés qui promet de rester engagé.

« Je travaille de tout mon cœur parce que je vois leurs souffrances. Je me bats pour ces personnes », déclare-t-il.

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