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Un avocat nigérian lauréat de la distinction Nansen 2017 du HCR

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Un avocat nigérian lauréat de la distinction Nansen 2017 du HCR

Zannah Mustapha apporte éducation et espoir aux orphelins victimes du conflit provoqué par Boko Haram.
2 Octobre 2017
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, présente la distinction Nansen pour les réfugiés 2017 à M. Zannah Mustapha.

GENÈVE – Lors d'une cérémonie de gala consacrée à la résilience et à l'espoir, Zannah Mustapha, un avocat nigérian, a reçu la prestigieuse distinction Nansen 2017 du HCR pour les réfugiés pour honorer son action d'éducation en faveur des enfants laissés orphelins par l'insurrection de Boko Haram au Nigéria.

Durant la cérémonie tenue dans la soirée du lundi 2 octobre au Bâtiment des Forces Motrices à Genève face à un parterre de célébrités, ce discret avocat devenu promoteur immobilier est devenu le dernier d'une longue lignée de « personnes ordinaires faisant des choses extraordinaires » à recevoir cette dignité annuelle.

En 2007, Zannah Mustapha a fondé une école pour les orphelins et les enfants vulnérables, ému par le nombre croissant d'enfants qui erraient dans les rues de Maiduguri, capitale de l'État de Borno et cœur de l'insurrection durant laquelle environ 20 000 personnes ont péri et 2,3 millions d'autres ont été déplacées.

UNHCR, the UN Refugee Agency
@Refugees
Renowned Afrobeat musician Tony Allen is here for tonight’s final performance - enjoy! https://t.co/MnyyAadhgE https://t.co/PxEnPdj2Im

Lors de la remise de la distinction, Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a salué Zannah Mustapha, 58 ans, « un homme de courage et un homme de paix », les qualités-mêmes qui caractérisaient Fridtjof Nansen, le premier Haut Commissaire, dont le nom a été donné à cette distinction.

Zannah Mustapha a fondé son école car il redoutait l'insécurité croissante et la sévère riposte militaire qui ne manqueraient pas de produire une génération d'enfants non éduqués, exacerbant ainsi les problèmes de cette région parmi les plus pauvres du pays.

Dans son discours de remerciement, Zannah Mustapha a dédié la distinction aux enfants, aux veuves, aux enseignants et à sa propre famille qui, dit-il, ont fait preuve d'un immense courage dans des temps difficiles.

« Nous avons été témoin des pires destructions perpétrées contre des êtres humains dans le nord-est du Nigéria. Dans toute l'histoire de la région, il n'y a jamais eu pareille désolation chez les enfants et chez les femmes, » a-t-il déclaré face à l'auditorium bondé.

Zannah Mustapha a décrit les deux écoles des Prouesses futures comme des oasis où les enfants peuvent de nouveau avoir « des espoirs, des rêves et un avenir. »

« Dans mes rêves les plus fous, je n'aurais jamais pensé voir ces enfants progresser à une période aussi traumatique de leur existence. Quand je regarde leurs visages, j'y vois de la résilience de la stabilité. Quand je passe les grilles de l'école, j'ai le cœur comblé, » a-t-il déclaré, ajoutant : « J'ai une vision de paix pour le Nigéria, c'est qu'un jour ces enfants guériront les blessures léguées par l'insurrection. »

« Quand les bombes commencent à tomber, les écoles ferment inévitablement… La réalité est cruelle, car les enfants réfugiés sont quatre fois plus susceptibles de ne pas aller à l'école primaire. Et seulement un pour cent d'entre eux parvient jusqu'à l'université, » a-t-il précisé.

Anita Rani, célèbre animatrice britannique et petite-fille de réfugiés, a animé la soirée.

Entre différents récits relatant l'héroïsme des réfugiés, elle a présenté de remarquables interprètes, dont la violoniste syrienne Mariela Shaker, Miyavi, star japonaise du rock, et Tony Allen, batteur nigérian d'Afrobeat.

Ovationné par une assemblée debout, Zannah Mustapha a conclu : « Avant de quitter cette cérémonie, j'ai un important message à vous transmettre. Notre chemin n'est pas de devenir des copies conformes les uns des autres, mais bien de comprendre nos différences et de surmonter les causes de notre adversité. Et cela, nous pouvons le faire grâce à l'éducation. »