A l'école du lauréat Nansen, les jeunes filles peuvent à nouveau construire leur avenir
A l'école du lauréat Nansen, les jeunes filles peuvent à nouveau construire leur avenir
C'est l'assemblée du matin au Collège Treasures Richfield, un petit collège d'enseignement secondaire de Maiduguri, capitale poussiéreuse et battue par les vents de l'État de Borno, au nord-est du Nigéria.
Malgré l'heure matinale, le soleil brûlant fait naître des perles de transpiration sur le front des élèves excités, rassemblés en rang devant une modeste scène en bois. Sur le côté, les haut-parleurs crachent leur musique. L'école a peu de ressources, mais beaucoup d'ambition et aujourd'hui, c’est un grand jour.
C'est aussi un jour que Fanna Moha Ali, 16 ans, a craint de ne jamais voir arriver. Elle vient juste d'être nommée meilleure élève de l'école après un rigoureux processus de sélection. Il y a cinq ans pourtant, elle a bien failli abandonner ses études.
« J'ai bien cru que ma scolarité était finie pour toujours. Et j'ai perdu espoir. »
« Mon père était soldat, comme mon frère… Ils ont tous les deux étés tués par Boko Haram, » raconte-t-elle au HCR, expliquant que sa mère a dû la nourrir, elle et le reste de la famille, en vendant du charbon de bois et du bois de feu. « J'ai bien cru que ma scolarité était finie pour toujours. Et j'ai perdu espoir. »
C'est alors qu'un ami a parlé à sa mère de Zannah Mustapha, l'École de la Fondation islamique des prouesses futures créée pour les orphelins et les autres enfants déplacés et vulnérables, victimes de l'insurrection qui a coûté des milliers de vies et chassé de chez eux des centaines de milliers de personnes.
Elle a été acceptée et n'a jamais regardé en arrière. Aujourd'hui, elle a pour ambition de devenir médecin.
« Je peux de nouveau envisager l'avenir grâce à ce qu'il fait pour nous. »
Mustapha, qui est le lauréat 2017 de la distinction Nansen du HCR pour les réfugiés, ne demande pas de frais de scolarité, fournit un uniforme aux élèves et les nourrit. Plus important encore pour nombre d'entre eux, il leur redonne espoir.
« Je peux de nouveau envisager l'avenir grâce à ce qu'il fait pour nous… Après la mort de mon père, je pensais que nous ne connaîtrions plus jamais le bonheur, mais nous voilà aujourd'hui, » dit Fanna.
La Fondation islamique des prouesses futures créée par Mustapha a réglé les frais de scolarité pour que Fanna puisse poursuivre sa scolarité au Collège Treasures Richfield. L'une de ses amies, Zeinab Ibrahim, autre orpheline de l'école de Mustapha, a également continué ses études au secondaire et a été nommée déléguée principale.
« C'est une belle journée, une journée heureuse, mais nous devons tout à M. Mustapha et nous le considérerons toujours comme notre père, » dit-elle. « Il nous a tous traités de la même manière. C'est un homme extrêmement bon. »