Timor-Leste : des solutions pour les enfants séparés de leur famille
Timor-Leste : des solutions pour les enfants séparés de leur famille
BALI, Indonésie, 14 décembre (UNHCR) - C'est dans une atmosphère émouvante que se dénoue la situation des enfants séparés de leur famille à l'époque du conflit. Retrouver leurs parents, leur assurer un cadre affectif tout en recherchant une solution à long terme n'est pas une tâche aisée.
La confusion qui s'installa lorsque Timor-Leste se détacha de l'Indonésie en 1999 fit que des milliers d'enfants furent séparés de leur famille, souvent même par une frontière, après un déplacement massif et brutal de populations. Le HCR dut alors s'employer à protéger quelque 4 000 enfants fragilisés contre la négligence et les abus tout en cherchant une solution.
Après cinq années d'effort ininterrompu du HCR, avec la collaboration du ministère indonésien des Affaires sociales et du secrétariat d'Etat du Travail et de la Solidarité de Timor-Leste, seuls 107 dossiers n'ont pas encore bénéficié d'un règlement convenable.
« Si le regroupement familial est un dénouement souhaitable entre tous, ce n'est pourtant pas là l'unique solution », a déclaré à Bali le 11 décembre Robert Ashe, délégué régional du HCR à Djakarta, lors d'une réunion gouvernementale sur la protection de l'enfance.
« Tenant compte des traditions culturelles de l'Indonésie et de Timor-Leste, nous avons placé l'intérêt de l'enfant au centre de nos préoccupations, y compris en le laissant dans sa famille d'accueil, avec l'accord de ses parents, pour lui permettre de finir ses études », a ajouté R. Ashe.
Fin novembre 2004, sur les 4 534 cas de séparation enregistrés, 2 365 enfants sont retournés dans leur famille, et il a été décidé que 1 156 resteraient dans leur famille d'accueil à Timor-Leste et en Indonésie.
« Ce travail difficile s'est souvent entouré d'une émotion intense. Je voudrais d'ailleurs exprimer ma reconnaissance aux nombreuses familles qui ont pris ces enfants en charge, en Indonésie comme à Timor-Leste, leur consacrant temps, énergie et effort financier, souvent avec amour, pour assurer leur bien-être », a encore déclaré R. Ashe.
Le délégué régional du HCR a indiqué aux membres du gouvernement que de nombreuses familles adoptives avaient accepté, après des années de prise en charge, la difficile décision du retour dans la famille.
« C'est là le signe que, pour eux, l'intérêt de l'enfant prime sur tout. Parallèlement, ces parents qui ont accepté que leurs enfants demeurent dans les familles d'accueil pour achever leurs études et bénéficier ainsi de meilleurs atouts dans la vie font montre ainsi de l'amour qu'ils leur portent », a-t-il ajouté.
Tout en résolvant avec succès ces problèmes dus à la séparation, le HCR a mis sur pied trois cellules pour la création d'une commission regroupant des représentants des deux pays, apte à s'occuper des enfants séparés de leur famille et à appliquer les principes du droit international et national.
Etape importante dans cette démarche bilatérale de protection des enfants séparés, un Mémorandum d'accord a été signé par l'Indonésie et Timor-Leste en fin de semaine à l'issue de cette réunion de Bali. Il y figure le cadre de traitement des 107 dossiers restants, des clauses concernant les enfants maintenus dans les familles d'accueil et des indications sur les moyens à mettre en place pour de futures situations analogues.
« Vos louables efforts, constatés à de nombreuses reprises, dans la recherche de solutions pour ces enfants séparés de leur famille sont la preuve de votre engagement en faveur de vos enfants, qui incarnent l'avenir de vos deux pays », a ajouté R. Ashe à l'intention des représentants officiels des deux pays réunis à Bali.