« Merci mingi », dit un rapatrié angolais à ses hôtes togolais
« Merci mingi », dit un rapatrié angolais à ses hôtes togolais
LUANDA, Angola, 2 novembre 2004 (UNHCR) - L'expression « pleins d'entrain » ne suffit pas à décrire l'ambiance régnant à l'aéroport international de Luanda ce 4 février, alors qu'un groupe de réfugiés angolais est de retour depuis la République démocratique du Congo (RDC) ce week-end.
Dimanche, un Boeing affrété par l'ONU a quitté la capitale congolaise, Kinshasa, avec à son bord 219 Angolais auparavant en exil dans les principales villes de RDC. C'est le deuxième avion de réfugiés urbains angolais rentrés de RDC durant les trois derniers mois.
« Nous ressentons beaucoup de joie. Maintenant que nous sommes de retour, nous disons merci aux Congolais, nous n'oublierons jamais votre hospitalité. Merci mingi », dit, radieuse, une rapatriée de 60 ans environ dans un mélange de français et de lingala, le dialecte national. La vieille femme dit espérer un rapprochement entre les deux pays et leurs peuples respectifs, pour qu'ils puissent se rendre visite maintenant que la paix est revenue.
Quelques heures plus tard, l'avion atterrit au milieu des sifflements, des acclamations et des applaudissements assourdissants à l'aéroport de Luanda. Les rapatriés furent accueillis par des membres du gouvernement et du personnel de l'UNHCR, dont le délégué adjoint de l'agence en Angola, Annette Nyekan.
Quatre personnes vulnérables, trois femmes et un homme, figuraient parmi le groupe. Un homme handicapé de 72 ans fut accueilli sur la piste par un véhicule spécial. Il a effectué les derniers kilomètres du voyage jusqu'à chez lui en fauteuil roulant.
Les rapatriés furent rapidement débarrassés des formalités d'immigration. Hors de l'aéroport, une foule de proches attendait à l'entrée pour embrasser leurs proches. Des hommes et des femmes, jeunes ou vieux, n'en revenaient pas de voir leurs amis de longue date et leurs familles. Il y eut de longs moments de soulagement et de joie.
Le groupe fut ensuite conduit par bus vers un complexe nommé Beiral, centre de soins financé par le gouvernement pour les personnes âgées et handicapées, situé au coeur de Luanda. Pendant que leurs proches, amis et admirateurs attendaient, les rapatriés subirent un examen de santé avant de recevoir des kits d'aide au retour comprenant une provision de nourriture comme de l'huile et des haricots, mais aussi du matériel humanitaire comme des matériaux pour construire un abri, du savon et des couvertures. Ce kit est offert par le gouvernement angolais, qui a adopté un comportement proactif pour aider ses ressortissants à se réinstaller dans des zones urbaines.
Après l'examen de santé, les adultes du groupe furent rassemblés et informés sur les modes de protection à adopter lors des relations sexuelles pour ne pas contracter le SIDA et d'autres maladies. Le groupe suivit ensuite avec beaucoup d'attention un film sur les symptômes de maladies sexuellement transmissibles ainsi que les méthodes de prévention, comme l'utilisation de préservatifs qui furent distribués à l'occasion.
Les enfants âgés de 5 à 10 ans furent eux aussi informés sur le SIDA sans leurs parents, par le biais de chants et danses portugais. « L'objectif du chant consiste non seulement à leur faire connaître les problèmes posés par le SIDA, mais aussi à les habituer à la langue portugaise pour faciliter leur adaptation », explique Francesca Bonelli, chargée des communautés pour l'UNHCR.
Plus tard le dimanche après-midi, les ressortissants furent conduits chez eux dans la banlieue de Luanda, une ville côtière de plus de 4,5 millions d'habitants. Ils furent rejoints par leurs familles et amis.
Le groupe faisait partie des 2 200 réfugiés urbains qui vivaient dans les principales villes de RDC, Kinshasa et Lubumbashi. Les Angolais constituent la majorité des réfugiés présents en RDC, à savoir environ 80 000.
Aidés par l'UNHCR, d'autres retours par avion sont en cours en provenance de l'ouest et l'est de la RDC. Depuis que les retours assistés par l'UNHCR ont repris en juillet 2004, plus de 12 000 Angolais sont revenus de la RDC et d'autres pays, soit au total 268 069 rapatriés depuis avril 2002.
On pense que 441 000 réfugiés angolais vivaient dans les pays voisins lors de la signature des accords de paix en avril 2002, mettant ainsi fin à trois décennies de guerre civile.
Cette année, les principales zones de retour en Angola sont les provinces de Moximo et Zaïre au nord, Kuando Kubango, Huambo et Cunene dans les zones du centre et du sud. Des routes en mauvais état, des ponts endommagés et des champs de mines non nettoyés ont ralenti l'opération de retour.
Par Fernando Mendes et Davis Mthengwe à Luanda, Angola
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