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Les insuffisances du centre de traitement des demandes d'asile à Nauru

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Les insuffisances du centre de traitement des demandes d'asile à Nauru

Nombreux sont les demandeurs d'asile en Australie qui ont entrepris une dangereuse traversée pour arriver sur le territoire australien. Certains attendent l'examen de leur dossier d'asile dans un centre régional à Nauru, ce qui fait l'objet d'un nouveau rapport du HCR.
14 Décembre 2012
De nombreux demandeurs d'asile en Australie ont effectué une périlleuse traversée pour atteindre ce pays. Beaucoup attendant actuellement l'examen de leur demande d'asile sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

CANBERRA, Australie, 14 décembre (HCR) - Un rapport de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés publié vendredi dernier se félicite des efforts menés pour améliorer le centre régional de Nauru, qui instruit les demandes d'asile pour l'Australie, mais qui demeure toutefois non conforme aux normes internationales en termes de protection.

Le rapport a été rédigé par une équipe de surveillance qui s'est rendue sur place du 3 au 5 décembre derniers dans le centre d'accueil de ce petit pays insulaire du Pacifique Sud. L'équipe a trouvé que les conditions d'hébergement étaient rudes, que le cadre légal était défaillant et que les capacités administratives pour traiter les demandes des réfugiés étaient insuffisantes.

L'équipe a rencontré les autorités officielles de Nauru pour leur rappeler les obligations de leur pays en vertu de de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Ils ont aussi visité le centre régional d'instruction des demandes afin de vérifier les conditions d'accueil et ont pu s'entretenir avec des demandeurs d'asile, des prestataires de service et des fonctionnaires du Ministère australien de l'Immigration et de la Citoyenneté.

« Le HCR a constaté un manque de clarté des rôles et des responsabilités aussi bien au niveau juridique qu'opérationnel des deux Etats parties à cet accord de transfert de compétences », a déclaré le porte-parole du HCR Adrian Edwards.

« Malgré le véritable engagement et le travail des fonctionnaires australiens et de Nauru, y compris l'élaboration d'un cadre légal d'instruction des demandes d'asile par les autorités de Nauru, il reste encore à faire un travail considérable pour établir un système fonctionnel de détermination du statut de réfugié », a-t-il souligné.

Le porte-parole officiel du HCR a indiqué que le manque actuel de clarté et d'efficacité des procédures pour les demandeurs d'asile pourrait aller à l'encontre de l'objectif du transfert de compétences annoncé qui était de procéder à un traitement juste, humain et rapide des demandes.

L'équipe du HCR a décrit des conditions de rétention fermée et surpeuplée comme étant très difficiles avec peu d'ombre naturelle pour s'abriter de la chaleur pendant la journée. Ces conditions sont aggravées par le bruit et la poussière liée à la construction d'un centre permanent. L'équipe a aussi remarqué également que nombre de demandeurs d'asile semblaient souffrir de traumatismes préexistants, certains ayant été victimes de tortures.

« Ceci soulève plusieurs questions aussi bien en termes de santé sur les capacités de Nauru à répondre à de tels besoins mais aussi sur l'efficacité même des évaluations de ce pré-transfert effectuées par les autorités australiennes avant la sélection et le transfert », a précisé Adrian Edwards.

Le HCR redoute que cette actuelle confusion au niveau des responsabilités de chacun aux différentes étapes de la procédure ainsi que les retards de mise en oeuvre de l'instruction aient des conséquences réelles et néfastes sur la santé physique et mentale des demandeurs d'asile transférés d'Australie à Nauru. A moins que ces questions ne soient réglées immédiatement, il est probable que cette situation soit aggravée par les conditions insatisfaisantes de rétention du centre d'accueil de Nauru.

Parmi les recommandations clés du rapport du HCR, sont indiqués la nécessité d'une clarification et d'une meilleure information des demandeurs d'asile quant à leur situation ainsi qu'un conseil juridique aux différentes étapes de la procédure, sur le cadre légal et sur le calendrier conformément aux normes internationales. Les demandeurs d'asile devraient également être hébergés correctement. Le cadre juridique, les règles et les procédures de détermination du statut des demandeurs d'asiles transférés à Nauru devraient être élaborés d'urgence. Le rapport préconise également une réforme des évaluations de pré-transfert en Australie afin que soit bien prise en compte la vulnérabilité des individus qui ont été victimes de tortures ou qui souffrent de traumatismes.

Le HCR n'est pas signataire de l'accord bilatéral entre l'Australie et l'Etat de Nauru sur l'instruction des demandes d'asile. L'agence pour les réfugiés a toujours préconisé une procédure qui permettrait à tous les demandeurs d'asiles qui arrivent en bateau sur le territoire australien que leurs dossiers soient examinés sur place. Ceci serait conforme à la pratique générale.

Cependant, le HCR continuera à remplir son rôle de surveillance et de conseil dans le cadre de la Convention relative au statut des réfugiés et reste engagé à appuyer les autorités de l'Etat de Nauru pour renforcer leur capacité à protéger les demandeurs d'asile et les réfugiés.

Les premiers transferts de demandeurs d'asile depuis l'Australie vers Nauru se sont effectués à la mi-septembre. Plus de 400 personnes ont déjà été transférées. Entre janvier et octobre de cette année, 12 279 personnes ont cherché asile en Australie.

Le rapport (en anglais) peut être consulté ici : http://unhcr.org.au/unhcr/images/2012-12-14%20nauru%20monitoring%20report%20final.pdf

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