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Le transfert des réfugiés dans le sud du Tchad s'accélère pour devancer la saison des pluies

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Le transfert des réfugiés dans le sud du Tchad s'accélère pour devancer la saison des pluies

Avec la saison des pluies qui provoque des inondations depuis quelques jours, l'UNHCR doit d'urgence réinstaller quelque 10 000 réfugiés de la République centrafricaine qui sont récemment arrivés dans plusieurs villages du sud du Tchad avec rien d'autre sur eux que leurs vêtements.
5 Juillet 2005
Quelque 3000 réfugiés centrafricains se sont regroupés dans un camp de fortune près du village tchadien de Betel, en attendant d'être transférés vers un site déjà établi.

GORE, Tchad, 5 juillet (UNHCR) - Avec la saison des pluies qui provoque des inondations depuis quelques jours, l'UNHCR se mobilise pour réinstaller quelque 10 000 réfugiés de la République centrafricaine qui sont récemment arrivés dans plusieurs villages du sud du Tchad avec rien d'autre sur eux que leurs vêtements.

Les réfugiés, dont beaucoup se sont enfuis au moment des combats en République centrafricaine début juin sans presque rien emmener dans leur fuite précipitée, sont actuellement dispersés dans quelque 17 villages aux alentours de la ville de Goré, au Tchad. Avec l'arrivée de la saison des pluies, l'UNHCR et ses partenaires craignent que les réfugiés ne se retrouvent bientôt coupés de toute aide, rendant urgent leur transfert vers un site central où il serait plus facile de leur porter assistance.

En attendant qu'ils soient transférés ailleurs, l'UNHCR a distribué aux réfugiés des bâches, des couvertures et des biscuits à haute teneur en protéines fournis par l'UNICEF. Les villageois tchadiens aident aussi du mieux qu'ils peuvent. Les réfugiés, qui ont vécu dans des abris fragiles faits de branches et de feuillage, n'ont, pour la plupart, pas apporté de nourriture et beaucoup de femmes et d'enfants montrent des signes de malnutrition. Ils boivent l'eau de la rivière la plus proche et les conditions sanitaires sont des plus précaires.

« La seule nourriture que nous avons est ce que nous pouvons trouver dans la forêt : des racines, des fruits sauvages et des feuilles », raconte un réfugié, père de cinq enfants.

« Nous avons besoin de nourriture et de médicaments », ajoute une femme réfugiée, alors qu'elle faisait la queue pour voir une infirmière dans un dispensaire mobile situé à l'extérieur du village de Goré. « Nos enfants sont malades et ils ont faim. »

L'UNHCR et ses partenaires espèrent réinstaller les réfugiés dans un site central où il serait plus facile de leur fournir de l'aide. D'ici mi-juillet, de vastes étendues de la région pourraient se retrouver isolées par les inondations. Le site le plus probable serait le camp d'Amboko près de Goré. Amboko accueille déjà quelque 13 000 réfugiés centrafricains et il aurait la capacité d'en accueillir 27 000. Il peut également fournir des services médicaux, de l'eau et des installations sanitaires.

« Nous devons faire très vite », a déclaré le porte-parole de l'UNHCR, Ron Redmond, lors d'un point de presse à Genève. « L'UNHCR au Tchad déploie 11 logisticiens, des équipes sur le terrain, des officiers de protection, et des chauffeurs supplémentaires pour aider notre bureau de Goré dans cette opération. »

Les réfugiés ont fuit le nord de la République centrafricaine au cours des trois premières semaines de juin, après un accrochage entre les forces gouvernementales et des groupes armés non identifiés. Aucune arrivée n'a été enregistrée depuis le 21 juin. Bien qu'aucune nouvelle attaque n'ait été signalée depuis le 3 juin, date de l'accrochage dans le nord de la République centrafricaine, les réfugiés ont fait savoir qu'ils n'ont pas l'intention, du moins pour l'instant, de regagner leurs villages. Quelque 3 000 de ces réfugiés se sont regroupés dans un camp de fortune près du village tchadien de Betel.

« Nous sommes pris entre deux feux », confie un réfugié arrivé il y a trois semaines. « Je ne souhaite pas retourner dans mon village avec ma famille. Nous ne savons pas ce qui pourrait arriver. »

De récentes pluies ont obligé quelques réfugiés à traverser des rivières en crue pour parvenir au centre de distribution de l'UNHCR. Diarrhée, paludisme, infection des yeux, malnutrition et deux cas de rougeole ont été recensés parmi les populations réfugiées et celles d'accueil. Une campagne de vaccination est prévue.

Il y a actuellement quelque 30 000 réfugiés centrafricains dans le sud du Tchad. La majorité d'entre eux sont arrivés en 2003 après le coup d'Etat militaire. Ils sont hébergés dans le camp d'Amboko, à Goré, et celui de Yaroungou à Danamadji. Le Tchad accueille également plus de 200 000 réfugiés soudanais du Darfour, qui se trouvent actuellement dans 12 camps, à l'est du Tchad.

Par Ginette Le Breton à Goré, Tchad