Le programme du HCR pour le logement au Sud-Kivu nécessite de nouveaux financements
Le programme du HCR pour le logement au Sud-Kivu nécessite de nouveaux financements
BARAKA, République démocratique du Congo, 18 mars (HCR) - La pression monte pour fournir de nouveaux logements dans le Sud-Kivu, alors que davantage de personnes rentrent dans cette province connaissant une situation de stabilité et de sécurité relatives en République démocratique du Congo (RDC). Cependant la capacité d'une organisation comme le HCR pour maintenir le rythme et répondre à la demande dépendra d'une générosité régulière de la part des donateurs.
« L'absence de logements appropriés est l'un des plus grands défis auxquels sont confrontés les réfugiés à leur retour au Sud-Kivu. Après des années d'absence, la plupart retrouvent leurs maisons détruites et ils n'ont nulle part où dormir », a expliqué Sébastien Apatita, responsable du bureau du HCR à Baraka, durant une récente visite.
La plupart des réfugiés rentrant au Sud-Kivu reviennent depuis des camps situés de l'autre côté du lac Tanganyika en Tanzanie. L'année dernière, l'organisation a financé la construction de quelque 500 abris dans les districts d'Uvira et de Fizi au Sud-Kivu, afin d'héberger environ 2 500 personnes parmi les 14 500 rapatriés qu'elle a aidés à rentrer, pour la plupart via cette ville portuaire située au bord du lac.
Pour ces deux prochaines années, avec des milliers de réfugiés qui devraient rentrer, le HCR espère fournir les ressources nécessaires à la construction de 1 500 nouvelles maisons à Uvira et à Fizi pour des familles parmi les plus vulnérables. Toutefois cet objectif ambitieux dépendra des fonds suffisants que recevra l'organisation dans le cadre de la récession économique.
« La situation est très critique », a indiqué Mohamed Boukry, le délégué régional du HCR. « Si nous ne recevons pas ces contributions, nous n'aurons pas d'autre choix que de réduire cette assistance pourtant cruciale pour des milliers de réfugiés congolais rentrant dans leur village d'origine depuis la Tanzanie », a-t-il ajouté.
Le HCR ne construit pas les nouvelles maisons en briques ou les abris dans le Sud-Kivu, mais l'organisation fournit le matériel et les outils, y compris la tôle ondulée pour le toit, les fenêtres et les portes, les clous, les axes, les marteaux et autres. Alors les familles construisent leurs propres maisons.
Ceux pour qui il serait difficile voire impossible de procéder à cette construction, comme les femmes seules, les personnes âgées ou malades, reçoivent une aide de la communauté. Amina*, une mère célibataire de quatre enfants, ne savait pas comme utiliser le kit d'abri qu'elle a reçu de la part du HCR après être rentrée par bateau depuis la Tanzanie via Baraka.
« Je ne savais pas que faire de ce kit mais, ensuite, grâce à l'aide de mes frères et de mes soeurs, nous avons réussi à construire une maison », a-t-elle indiqué fièrement aux visiteurs dans le village de Sebele, situé à quelques kilomètres de Baraka. Le HCR et ses partenaires vérifient ensuite que les kits d'abri sont correctement utilisés.
« C'est un miracle de rentrer dans notre village d'origine avec presque rien et quasiment immédiatement d'avoir un toit, après avoir passé plus de 10 ans dans une tente au sein d'un camp de réfugiés », s'est exclamée Amina avec enthousiasme.
Les bénéficiaires du programme sont identifiés par des membres des communautés avec le conseil du HCR et de la Commission nationale pour les réfugiés, une organisation gouvernementale.
La guerre civile dévastatrice en RDC, qui a duré des années, a officiellement pris fin en 2003, avec la signature d'un traité de paix. Toutefois, alors que des abus des droits humains continuent à être enregistrés au Sud-Kivu, la province est restée majoritairement pacifique ces dernières années contrairement à la province voisine du Nord-Kivu, où le conflit continue à générer des déracinés.
Les améliorations relatives de la situation sécuritaire dans les provinces du Sud-Kivu, de l'Equateur et du Katanga ont permis à plus de 180 000 réfugiés congolais de rentrer dans leur pays, principalement depuis la Tanzanie, le Congo et la Zambie depuis 2005, l'année de début des opérations de rapatriement menées par le HCR. En 2009, le HCR prévoit d'aider quelque 35 000 Congolais au retour dans leur village d'origine depuis la Tanzanie et la Zambie.
* Noms fictifs pour des raisons de protection
Par Francesca Fontanini à Baraka, République démocratique du Congo