Le Président du Timor-Leste Xanana Gusmão a reçu un accueil chaleureux lors de sa visite au HCR
Le Président du Timor-Leste Xanana Gusmão a reçu un accueil chaleureux lors de sa visite au HCR
GENEVE, 14 mars (UNHCR) - A l'occasion de sa visite officielle au siège de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés mardi, le Président du Timor-Leste Xanana Gusmão a été chaleureusement accueilli par le Haut Commissaire António Guterres, qui était Premier Ministre du Portugal lors de la période troublée au cours de laquelle le Timor oriental s'est séparé de l'Indonésie.
Depuis les balcons de l'atrium de l'UNHCR, les employés de l'UNHCR ont applaudi lorsque le Président Gusmão et le Haut Commissaire se sont avancés sur le tapis rouge et ont passé la garde d'honneur.
« Le Portugal a été fortement impliqué dans la question de l'autodétermination et des droits humains pour le Timor oriental ; cette réunion a été un moment chargé d'émotion », a indiqué António Guterres au terme d'une réunion d'une heure avec le Président.
En sa qualité de Premier Ministre du Portugal, António Guterres a joué un rôle important dans les négociations avec le gouvernement indonésien à propos de l'indépendance du Timor oriental. Par ailleurs, Sergio Vieira de Mello - qui fut tué lors de l'attaque contre le bâtiment des Nations Unies à Bagdad - était un ancien employé de l'UNHCR qui avait occupé le poste d'administrateur transitoire des Nations Unies au Timor oriental, autre témoignage du lien entre ce nouveau pays et l'agence pour les réfugiés.
Au cours de la réunion, le Président Gusmão a remercié le Haut Commissaire pour l'aide fournie par l'UNHCR pour le retour de plus de 220 000 Est-Timorais qui avaient fui la violence et les événements suivant le référendum sur l'indépendance organisé en août 1999 par les Nations Unies. Il a aussi demandé à l'UNHCR de laisser la porte ouverte à ceux qui souhaitent à leur tour rentrer au Timor-Leste.
Cette opération de rapatriement fut l'une des plus difficiles de l'histoire de l'UNHCR. Après le référendum, des incidents violents éclatèrent et une milice opposée à l'indépendance saccagea tout, détruisant des biens et terrorisant la population. Plus de 250 000 Est-Timorais furent forcés de fuir dans le Timor occidental. Un nombre identique se déplaça dans les forêts et les montagnes du Timor oriental.
Pendant deux ans environ après le référendum, les gangs des milices ont exercé une influence et un pouvoir considérables au Timor occidental dans les camps de réfugiés pour les Est-Timorais, en essayant de les empêcher de rentrer chez eux. Organiser un rapatriement dans une telle atmosphère d'hostilité et d'intimidation a été une tâche extrêmement éprouvante et difficile pour l'UNHCR. Le meurtre brutal de trois employés de l'UNHCR par des milices anti-indépendantistes dans la ville d'Atambua, au Timor occidental, en septembre 2000 a traumatisé le personnel et la communauté humanitaires.
« Nous ne pourrons jamais oublier les employés de l'UNHCR morts à Atambua dans d'atroces conditions », a indiqué António Guterres.
Peu à peu, les milices ont perdu de leur influence. Et lorsque le Timor oriental a rejoint officiellement les Nations Unies en tant que pays indépendant en septembre 2002, quelque 220 000 Est-Timorais étaient déjà rentrés chez eux. Le Président Gusmão a aidé l'UNHCR dans ses efforts pour persuader les réfugiés est-timorais habitant dans le Sud-Sulawesi et le Timor occidental à rentrer.
Au total, plus de 225 000 réfugiés est-timorais sont rentrés chez eux au Timor-Leste indépendant, dans le cadre de l'opération de l'UNHCR pour le rapatriement volontaire qui a démarré en octobre 1999. L'agence pour les réfugiés a aussi assisté plus de 28 000 personnes voulant rester au Timor occidental en Indonésie à conserver leur nationalité indonésienne. Parmi elles, 16 000 personnes ont reçu une aide directe de l'UNHCR, notamment un abri et ont pu bénéficier de divers projets communautaires et favorisant l'autosuffisance.
Un défi particulier auquel ont dû faire face le Timor-Leste, l'Indonésie et l'UNHCR consistait à trouver des solutions appropriées pour les enfants qui avaient été séparés de leur famille pendant la crise post-référendaire. En décembre 2004, des solutions avaient été trouvées pour une grande majorité des 4 500 cas.
En décembre 2005, l'UNHCR a clôturé ses opérations humanitaires au Timor occidental, mettant fin à six ans de présence dans la région. Au Timor-Leste, l'UNHCR dispose maintenant d'une présence limitée pour aider les rapatriés rentrés par leurs propres moyens depuis l'Indonésie, en moyenne 400 à 500 personnes par an, et soutenir le développement et la mise en oeuvre de lois et de régulations sur l'asile.
Le Timor-Leste a ratifié la Convention de 1951 et le Protocole de 1967 relatifs au statut des réfugiés en décembre 2002. C'est la 145ème nation à avoir signé cette Convention.