Le HCR met à jour son Plan d'Action en Dix Points pour la protection des personnes déracinées à travers le monde
Le HCR met à jour son Plan d'Action en Dix Points pour la protection des personnes déracinées à travers le monde
GENÈVE – Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a adapté son « kit d’outils » de protection destiné aux personnes vulnérables en déplacement forcé afin de répondre à l’augmentation des flux de réfugiés et de migrants dans le monde au cours des dix années qui ont suivi sa publication.
Le HCR avait publié son premier Plan d’Action en Dix Points en 2006 ; ce plan dressait un cadre visant à appuyer les pays pour identifier et venir en aide aux personnes ayant besoin d’une protection internationale, et qui se déplacent dans le cadre de vastes mouvements migratoires.
La mise à jour de ce plan a été publiée aujourd'hui. Elle présente un ensemble révisé de bonnes pratiques destiné aux Etats, aux organisations de la société civile et aux autres partenaires des Nations Unies, et tient compte des flux plus importants et plus complexes de personnes dans le monde d'aujourd'hui.
« Ce Plan d’Action en Dix Points sur les mouvements mixtes est un recueil de bonnes pratiques, de bons exemples et de démarches pour gérer le phénomène de la mobilité humaine dans toutes ses dimensions, qu’il s’agisse de réfugiés mais aussi de migrants », explique Volker Türk, le Haut Commissaire assistant chargé de la protection.
Il souligne que, depuis 2006, le nombre de personnes déracinées dans le monde à cause des conflits, des violences et de la persécution a presque doublé pour atteindre 65 millions, dont plus de 21 millions de réfugiés.
Cette augmentation a vu une accélération de certaines dynamiques émergentes de la mobilité humaine. Il y a par exemple l'augmentation du nombre de personnes qui recherchent la sécurité au-delà du premier pays d’asile — en Europe, et dans d'autres parties du monde comme dans les trois pays du Triangle du nord de l'Amérique centrale et en Asie du Sud-Est — ainsi que le recours croissant aux réseaux de contrebande et de traite d’êtres humains par les réfugiés, les demandeurs d'asile et les migrants se déplaçant dans les flux mixtes.
« Il est évident que les pays et des organisations comme le HCR et les ONG vont devoir faire face à ces nouvelles réalités », explique Volker Türk. « L’ajout de plus de 100 nouveaux exemples dans le Plan d’Action en Dix Points montre bien que l’on peut gérer et intervenir dans le cadre de ces évolutions », ajoute-t-il.
Ce document stratégique apporte une approche « technique » pour aider les Etats et les travailleurs humanitaires tout d’abord à identifier les personnes vulnérables en déplacement forcé et nécessitant une protection internationale, et ensuite pour répondre correctement à leurs besoins, ajoute-t-il encore.
A titre d'exemple, Volker Türk évoque l'identification et la protection des femmes victimes de la traite d’êtres humains, de façon à ce qu'elles puissent témoigner contre les passeurs. Parmi d’autres exemples, il y a des alternatives pour la garde d’enfants, en particulier dans le cas d'enfants non accompagnés et séparés, et pour répondre aux besoins particuliers des personnes vulnérables, notamment des réfugiés traumatisés.
« Parfois, nous avons affaire à des gens fortement traumatisés par ce qu'ils ont vécu et nous devons y répondre de manière appropriée. Il est nécessaire que leur prise en charge soit adaptée », indique Volker Türk.
« Nous espérons ainsi que tous les exemples repris dans ce document aideront les employés sur le terrain à travers le monde entier à gérer les conséquences de la mobilité humaine avec humanité et dans un esprit positif. Nous pouvons, tous ensemble, relever les défis », conclut-il.