Le HCR a d'urgence besoin de fonds pour aider les Maliens déracinés
Le HCR a d'urgence besoin de fonds pour aider les Maliens déracinés
GENÈVE, 19 avril (HCR) - Le HCR a renouvelé vendredi un appel de fonds de plusieurs millions de dollars pour aider à répondre aux besoins de dizaines de milliers de réfugiés et près de 300 000 déplacés maliens.
« Le HCR a besoin de 144 millions de dollars pour couvrir leurs besoins fondamentaux en termes de protection et d'assistance. A ce jour, nous n'avons reçu que 32% de cette somme », a déclaré le porte-parole Adrian Edwards aux journalistes à Genève. « Les besoins financiers et les activités présentées dans l'Appel spécial ne s'additionnent pas à ceux qui avaient été approuvés par notre Comité exécutif en 2012. Il reflète l'établissement de nouvelles priorités pour le budget du HCR sur la base des tout derniers développements dans la région », a-t-il ajouté.
Les fonds recherchés par le HCR seront destinés à agrandir et construire des centres de transit, à fournir des suppléments alimentaires et de l'alimentation thérapeutique, des abris et d'autres articles de secours, ainsi qu'à assurer des services essentiels comme les soins de santé, la distribution d'eau potable, les installations d'assainissement et l'éducation.
On compte actuellement plus de 175 000 réfugiés maliens dans les pays voisins. Ceci inclue 75 850 réfugiés en Mauritanie, plus de 49 000 au Burkina Faso et environ 50 000 au Niger. « L'Appel spécial que nous publions aujourd'hui couvre les besoins de cette population et d'une population supplémentaire allant jusqu'à 45 500 réfugiés par anticipation pour 2013 - sur la base du nombre observé actuellement pour les arrivées », a indiqué Adrian Edwards.
En plus de la population réfugiée, on compte plus de 282 000 déplacés internes. Des fonds sont également nécessaires d'urgence pour eux. Le HCR est l'agence chef de file dans la coordination des groupes de travail dans les secteurs de la protection et des abris.
Le déplacement depuis le Mali vers les pays voisins continue. Plus de 35 000 personnes sont devenues des réfugiés depuis l'intervention militaire française en janvier (et, selon les statistiques des Nations Unies, on compte 60 000 déplacés supplémentaires).
« Selon notre personnel sur le terrain, beaucoup de récents arrivants se trouvent dans des conditions pires que les réfugiés qui étaient arrivés l'année dernière, ce qui nécessite une attention et des soins immédiats. La situation humanitaire est également aggravée par l'insécurité alimentaire, qui résulte de la poursuite de la sécheresse et des mauvaises récoltes, affectant toute la région du Sahel », a indiqué Adrian Edwards.
En Mauritanie - qui accueille la population la plus importante de réfugiés maliens - à la fin de l'année, on comptait plus de 54 000 Maliens. L'intervention militaire dans le nord du Mali a généré un nouvel afflux de réfugiés, avec une moyenne de 500 nouveaux arrivants par jour en janvier et en février - soit plus de 21 000 personnes. L'afflux continue, mais en plus petit nombre.
Le nouvel afflux impose une réponse plus large dans les secteurs de l'aide vitale, comme les vivres et les articles non alimentaires, l'eau potable, les installations d'assainissement, la nutrition, les soins de santé, l'éducation, l'abri et les préoccupations environnementales.
Plusieurs mesures ont été mises en oeuvre pour traiter et prévenir la malnutrition au camp de réfugiés de Mbera, y compris avec la distribution de suppléments alimentaires et d'alimentation thérapeutique aux enfants, l'organisation de séances de sensibilisation pour les mères, un accès accru aux dispensaires, le lancement d'une campagne de vaccination contre la rougeole et l'installation de meilleures infrastructures pour la distribution d'eau et l'assainissement. Ces mesures ont déjà donné des résultats. Les taux de malnutrition aigüe parmi les enfants réfugiés (âgés de moins de cinq ans) ont baissé de 20% à 13%. Des fonds supplémentaires sont nécessaires pour améliorer les mécanismes de prévention et de réponse.
Au Niger, la toute dernière vague de réfugiés (environ 2 700) arrivés dans une région isolée du nord du pays à la fin mars et début avril est principalement composée de femmes et d'enfants, qui ont fui les opérations militaires à Kidal et Menaka à pied ou à dos d'âne. Les conditions de réception sont précaires, ce qui est principalement dû à une pénurie d'eau et de dispensaires.
Le HCR et le Programme alimentaire mondial leur ont déjà fourni des vivres et des articles de première nécessité, tout en redéployant du personnel et des ressources dans cette région reculée. « Une récente évaluation interagence sur les programmes d'aide alimentaire montre des résultats positifs, mais des efforts continus sont nécessaires pour faire cesser la malnutrition dans les quatre camps de réfugiés au Niger », a noté Adrian Edwards du HCR.
Au Burkina Faso, la majorité des nouveaux arrivants a été installée au camp de Goudébou, où une récente évaluation sur la situation nutritionnelle organisée par le HCR, le PAM et les autorités nationales de santé a montré un taux de malnutrition aigüe alarmant de 24,5%. Le HCR et ses partenaires ont examiné tous les enfants âgés de moins de cinq ans et ont commencé le traitement pour les cas de malnutrition.
La préparation est en cours pour des programmes de nutrition supplémentaire, y compris des céréales enrichies et de la poudre contenant des oligoéléments nutritifs pour toutes les femmes enceintes et allaitantes.
L'une des principales priorités dans le domaine de la protection au Burkina Faso et au Niger concerne le transfert de réfugiés hors des sites formels et informels qui sont localisés trop près de la frontière ou des installations militaires.