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Le HCR concentre son travail de l'après-tsunami sur la côte ouest d'Aceh

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Le HCR concentre son travail de l'après-tsunami sur la côte ouest d'Aceh

Après trois mois d'une vaste opération de secours dans la province d'Aceh en Indonésie immédiatement après le tsunami du 26 décembre 2004, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés est retournée à Aceh en juin 2005 pour aider à la reconstruction des communautés sur la côte ouest de cette province gravement dévastée.
14 Décembre 2005
Une maison modèle construite par l'UNHCR est quasi-terminée, au village de Keude Krueng Sabee, à quelque 100 km au sud de Banda Aceh.

BANDA ACEH, décembre (UNHCR) - Après trois mois d'une vaste opération de secours dans la province d'Aceh en Indonésie immédiatement après le tsunami du 26 décembre 2004, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés est retournée à Aceh en juin 2005 pour aider à la reconstruction des communautés sur la côte ouest de cette province gravement dévastée.

Pendant la phase d'urgence de l'opération de janvier à mars 2005, l'UNHCR a transporté par hélicoptère des biens de secours tels que des tentes, des couvertures, des kits de cuisine et des bâches en plastique pour environ 100 000 survivants du tsunami le long de la côte ouest. Il était alors évident que tout l'effort de reconstruction devait avoir une approche à la fois individuelle et communautaire, permettant de prendre en compte les besoins sociaux et physiques des communautés dévastées, dont beaucoup d'entre elles avaient perdu une partie substantielle de leurs populations dans cette terrible catastrophe.

Le nombre de morts provoqué par le tsunami en Indonésie et par le tremblement de terre sur l'île de Nias le 28 mars est de 131 934 avec un demi-million de personnes sans abri, selon des statistiques datant de juin collectées par l'agence gouvernementale de reconstruction pour Aceh et Nias, BRR.

Dans la seconde phase de reconstruction, l'UNHCR concentre son travail le long d'une bande de 200 km sur la côte ouest d'Aceh où la priorité est une reconstruction communautaire intégrée, impliquant les membres de la communauté dans cette reconstruction. Des écoles, des cliniques, des lieux de culte, des bureaux administratifs et des maisons familiales font partie de ce programme. L'agence pour les réfugiés travaille en étroite coopération avec le BRR indonésien, et le département des travaux publics.

Le village de Krueng Sabee, où plus de la moitié de la population a été emportée par le tsunami et 4 000 personnes sont déplacées, est un projet pilote pour la reconstruction. De nombreux villageois ont pu voir l'implication de l'UNHCR dans les jours désespérés après le tsunami quand l'agence pour les réfugiés leur a envoyé des biens de secours par hélicoptère.

« Nous étions si heureux de voir nos prières exaucées quand nous avons entendu que l'UNHCR allait revenir à Krueng Sabee. Les gens ont attendu ce moment pendant si longtemps », dit Pak Yusof, chef de l'unité de coordination locale de Krueng Sabee.

Avec l'aide de RedR - une organisation humanitaire australienne d'ingénieurs spécialisés dans l'après-catastrophe - l'UNHCR construit plus de 1 000 maisons permanentes en pierre à Krueng Sabee, prévues pour résister à un tremblement de terre d'une magnitude de 6,5 et à une vague de tsunami de 1,50 m. Les maisons correspondent au style d'Aceh et peuvent être aisément divisées ou étendues par leurs propriétaires. Pour les déplacés, avoir à nouveau une maison est extrêmement important physiquement et psychologiquement.

« Ce sera bien d'avoir une maison qui nous donnera le sentiment qu'aucune tempête ne peut nous atteindre à nouveau », dit Ibu Jalinar, veuve de 31 ans qui vit actuellement dans une tente de l'UNHCR à Krueng Sabee. « Ce sera plus confortable et donc plus facile pour moi de chercher un travail quand je serai dans une maison », ajoute-t-elle.

Il est très important de souligner que les villageois participent à la reconstruction, qu'ils aident au travail, qu'ils apportent leur expertise. C'est aussi une opportunité de gagner de l'argent et d'apprendre un nouveau métier.

Le travail a déjà commencé sur 129 sites de Krueng Sabee, qui compte 6 villages - ces sites ont été délimités et les fondations ont été creusées. Le rythme du travail s'accélère. D'ici le 26 décembre, premier anniversaire du tsunami, la construction de 1 022 maisons, dont Krueng Sabee a besoin, seront soit sous-traitées soit à diverses étapes de leur édification. Les premières 200 familles qui recevront leur maison ont été sélectionnées en fonction de leurs besoins, grâce à un processus de consultations de la communauté.

L'une des premières demandes des habitants de Krueng Sabee à l'UNHCR et à RedR était de construire quatre lieux communautaires à temps pour le mois sacré du Ramadan. Cela fut rapidement réalisé et le travail de réparation du seul lycée dans le département est pratiquement achevé. Le coeur de la communauté a commencé à battre de nouveau. Là où il y a encore des carences que l'UNHCR peut combler, les autres agences des Nations Unies et des ONG ont été approchées pour fournir de l'assistance telle que la construction de routes, le drainage ou des projets générateurs de revenus.

A 8 km de Calang, la capital du district d'Aceh, Jaya, l'UNHCR a également commencé à reconstruire 272 maisons pour les survivants du tsunami dans le cadre d'un effort interagences pour la reconstruction dans cette zone. Et, dans la capitale provinciale de Banda Aceh, l'UNHCR aide le gouvernement local à planifier et concevoir des appartements à louer pour ceux des déplacés du tsunami qui n'étaient pas propriétaires de leur maison. D'autres agences reconstruiront des maisons.

Une certaine normalité est de retour à Aceh avec les marchés à nouveau bondés, les boutiques et les échoppes réouvertes. L'accord signé en août entre le gouvernement et les rebelles du Mouvement pour un Aceh libre (GAM) pour mettre fin à presque 30 ans de conflit, a également permis de faire progresser la confiance des communautés locales.

Cependant, un an après la tragédie, beaucoup reste encore à faire pour reconstruire les infrastructures, les maisons et les moyens de subsistance.

Lors de l'appel d'urgence pour l'océan Indien de janvier 2005, l'UNHCR a demandé 60 millions de dollars pour les opérations du tsunami en Indonésie et ce sont deux tiers de ces fonds, soit 39 millions de dollars, qui ont été utilisés pour les opérations de secours après le tsunami parmi les contributions affectées. Les derniers chiffres, clos fin octobre 2005, montrent qu'à ce jour 11,23 millions de dollars ont été dépensés, notamment pour les opérations de secours sur l'île de Nias, qui a été frappée gravement par un tremblement de terre d'une magnitude de 8,7 sur l'échelle de Richter le 28 mars 2005.

Pour mémoire, l'UNHCR s'est retiré de la province d'Aceh après les trois premiers mois d'opérations de secours après le tsunami. Il y est retourné pour une seconde phase d'opérations en juin 2005 après la signature d'un accord avec le gouvernement indonésien.

Par Géraldine Ang à Banda Aceh

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