Le HCR appelle l'UE à aider la Grèce d'urgence
Le HCR appelle l'UE à aider la Grèce d'urgence
GENÈVE, 16 juin (HCR) - Les conditions de réception s'aggravent pour les réfugiés arrivés en Grèce dans les îles du Dodécanèse et du nord de la mer Egée, malgré les efforts considérables déployés par les autorités locales et la société civile. Des centaines de réfugiés continuent d'arriver chaque jour à bord de canots pneumatiques ou de bateaux en bois, ce qui met à rude épreuve les communautés hôtes insulaires, a déclaré le HCR mardi.
Le HCR a indiqué que la police, les garde-côtes et les autorités locales (régionales et municipales) ont déployé du personnel et engagé des ressources supplémentaires. Toutefois, la réponse demeure insuffisante au regard des besoins.
« Le HCR est particulièrement préoccupé par les réfugiés ayant des besoins spécifiques, comme les enfants non accompagnés, les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes handicapées et les victimes de la torture, car ils ne peuvent pas recevoir des soins appropriés », a indiqué le porte-parole du HCR William Spindler lors d'un point de presse à Genève.
Les particuliers, les bénévoles locaux et les ONG distribuent de la nourriture, de l'eau, des chaussures et des vêtements aux réfugiés.
« Le HCR est prêt à continuer à travailler avec les autorités grecques et la société civile afin de répondre à ces problèmes. Toutefois, un soutien accru des Etats membres et des institutions de l'UE est nécessaire de toute urgence pour éviter une crise humanitaire », a ajouté William Spindler.
Depuis début 2015, plus de 55 000 réfugiés sont arrivés en Grèce par la mer depuis la Turquie. Les îles principales qui les reçoivent sont Lesbos (environ 21 600 arrivants), Chios (9400), Kos (8900), Leros (3900) et Samos (3500).
Il y a également des arrivants dans d'autres îles. Plus de 90 pour cent d'entre eux sont originaires de pays en proie à la guerre et au conflit, principalement la Syrie (plus de 60 pour cent des arrivants en 2015), l'Afghanistan, l'Iraq et la Somalie.
Lesbos est le théâtre de la plupart des arrivées. Des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants débarquent sur la côte nord de l'île. Ils sont obligés de marcher jusqu'à 70 kilomètres vers la capitale de l'île, Mytilène, pour y être identifiés et enregistrés. Agalia, une ONG locale dirigée par un prêtre dans le village de Kalloni, au milieu des montagnes à l'intérieur de l'île, distribue de la nourriture, de l'eau, des médicaments et fournit un logement aux réfugiés qui traversent l'île à pied.
Le HCR a également distribué des sacs de couchage et des kits d'hygiène à certaines personnes parmi les plus nécessiteuses. Parallèlement, des informations vivement préoccupantes font état de bénévoles locaux à Lesbos ayant été menacés d'arrestation par la police car ils aident les réfugiés en route. Le HCR a soulevé ce problème avec la police et a demandé à la municipalité de Lesbos d'assurer le transport des réfugiés vulnérables qui marchent dans les montagnes du nord de Lesbos vers Mytilène.
Le HCR a déclaré avoir soulevé ce problème avec la police et a demandé à la municipalité de Lesbos d'assurer le transport des réfugiés vulnérables qui marchent dans les montagnes du nord de Lesbos vers Mytilène.
A Chios, le centre d'examen médical à Mersinidi demeure surpeuplé. Il abrite trois fois plus de personnes. Sa capacité initiale d'accueil est de 98 personnes. De plus, environ 400 personnes sont hébergées dans des tentes sur un site près du centre d'examen médical. Les tentes, montées par la municipalité locale, étaient destinés à accueillir 100 personnes.
« Les conditions à l'intérieur et à l'extérieur du centre d'examen médical sont précaires. Le HCR, MdM, METAction et des bénévoles locaux distribuent des articles de secours aux réfugiés les plus nécessiteux. Le HCR fournit une aide juridique sur les deux sites et assiste les autorités dans l'identification des personnes ayant des besoins spécifiques », a déclaré William Spindler, qui revient récemment d'une mission sur place en Grèce. Des problèmes similaires surviennent dans les îles de Kos, Leros et Samos ainsi que dans d'autres lieux d'arrivées.