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Des femmes témoignent de leurs craintes d'abus sexuel dans les centres d'accueil en Grèce

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Des femmes témoignent de leurs craintes d'abus sexuel dans les centres d'accueil en Grèce

Le HCR est particulièrement préoccupé par la situation dans les centres surpeuplés des îles grecques de Lesbos et Samos.
9 Février 2018
Deux fillettes syriennes puisent de l'eau au centre d'accueil surpeuplé de Vathy, sur l'île de Samos en mer Égée.

GENÈVE – Les témoignages de harcèlement et de violence sexuelle dans quelques centres d'accueil grecs sont préoccupants et une femme a déclaré qu'elle n'avait plus pris de douche depuis deux mois de peur d'être agressée, a annoncé aujourd'hui le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Selon le communiqué, plus de 600 demandeurs d'asile hébergés dans les îles grecques ont fait état de cas de violence sexuelle et sexiste en 2017 ; plus d'un quart d’entre eux ont subi des abus après leur arrivée en Grèce, en dépit des efforts du gouvernement qui tente de remédier à la surpopulation et aux mauvaises conditions de vie.

Cécile Pouilly, la porte-parole du HCR, a déclaré au cours d'une conférence de presse au Palais des Nations de Genève que la situation était particulièrement préoccupante dans les centres d'accueil de Moria, sur l'île de Lesbos, et de Vathy, sur Samos, où des milliers de réfugiés vivent dans des abris inadaptés, offrant une sécurité insuffisante.

« Prendre une douche, même en pleine journée, peut être dangereux. »

Ces centres accueillent quelque 5 500 personnes, le double de leur capacité prévue.

« Dans ces deux centres, une fois la nuit tombée, les douches et les latrines sont des zones à éviter à tout prix pour les femmes et les enfants, à moins d'être accompagnés », a expliqué Cécile Pouilly. « Prendre une douche, même en pleine journée, peut être dangereux. À Moria, une femme a raconté à nos équipes qu'elle n’avait pas pris de douche depuis deux mois parce qu'elle avait peur. »

Les survivants hésitent à dénoncer ces attaques parce qu'ils ont peur ou honte, qu'ils se sentent désarmés, qu'ils craignent la discrimination ou la stigmatisation, ou encore parce qu'ils ne font pas confiance. Le nombre réel d'incidents est probablement bien plus élevé que celui qui est communiqué, a-t-elle déclaré.

Les transferts vers la Grèce continentale se sont accélérés et la surpopulation a diminué au cours des dernières semaines, mais la promiscuité persiste et entrave les efforts de prévention.

Ainsi à Moria, 30 fonctionnaires grecs de santé - des médecins, des psychologues et des travailleurs sociaux - se partagent trois pièces pour leurs examens et les évaluations qui s’effectuent sans aucune intimité.

Les patrouilles de police sont insuffisantes, surtout de nuit, et il n’y a personne pour assurer la sécurité à la périphérie des centres de réception, où des personnes vivent sous la tente, a encore ajouté Cécile Pouilly.

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