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Ban Ki-moon se rend au camp de Kibati auprès des déplacés congolais

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Ban Ki-moon se rend au camp de Kibati auprès des déplacés congolais

Dans un camp situé dans la province congolaise du Nord-Kivu en proie à des troubles, Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations Unies, affirme son engagement à oeuvrer pour apporter une assistance à des milliers de personnes déplacées.
2 Mars 2009
Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations Unies, avec sa femme à Kibati.

KIBATI, République démocratique du Congo, 2 mars (UNHCR) - Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a affirmé son engagement à oeuvrer pour apporter une assistance à des milliers de personnes déplacées, lors d'une visite dans un camp situé dans le Nord-Kivu, une province congolaise en proie à des troubles.

« Vous avez le droit de recevoir toute l'assistance [dont vous avez besoin] », a indiqué Ban Ki-moon aux personnes déplacées dimanche au camp de Kibati I, qui est situé à environ 15 kilomètres au nord de Goma, la capitale provinciale. « En tant que Secrétaire général des Nations Unies, je ferai mon possible pour vous apporter une assistance », a-t-il ajouté durant une réunion organisée par le HCR.

Des représentants des personnes déplacées ont demandé à leur honorable visiteur de les aider à rentrer dans leur village d'origine et de leur fournir une aide, comprenant de la nourriture pour six mois, des articles domestiques, des kits pour la production agricole ainsi que du matériel et des outils pour la construction d'abris.

On compte quelque 14 000 personnes déplacées internes qui sont hébergées à Kibati I et 4 000 autres dans le camp voisin de Kibati II. La plupart de ces personnes ont fui vers cette zone dans les tout derniers mois de l'année dernière, lors de l'escalade des combats entre les forces gouvernementales et les troupes rebelles. La situation sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) reste fragile.

Le but principal de la visite du Secrétaire général à Goma et à Kibati consistait à faire connaître la situation désespérée des civils déplacés dans le Nord-Kivu, et notamment les violences sexuelles généralisées ainsi que les sombres perspectives d'avenir pour les jeunes.

« Nous sommes malheureux du fait que nos enfants n'aillent pas à l'école », a indiqué une femme déplacée à Ban Ki-moon. « En tant que femmes dans le camp, nous sommes devenues des cibles pour les viols. Nous voulons rentrer dans notre village », a-t-elle ajouté.

Le chef des Nations Unies a souligné que les déplacés avaient le droit de vivre dans la dignité au même titre que toute autre personne. Il a par ailleurs fait part de sa préoccupation au sujet des jeunes. « Je sais qu'ils devraient avoir de meilleures perspectives d'avenir que celles qu'ils ont actuellement », a-t-il dit, en ajoutant qu'il était cependant positif d'entendre que certains déplacés rentraient chez eux. « Il y a des signes positifs qui permettent d'espérer », a-t-il indiqué aux journalistes.

Cependant Ibrahima Coly, le chef du bureau auxiliaire du HCR à Goma, a indiqué à Ban Ki-moon que des défis importants dans les domaines de la sécurité et de l'aide humanitaire subsistaient pour les déplacés au Nord-Kivu et pour ceux qui leur viennent en aide, y compris l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Il a indiqué que ces défis concernaient le viol et d'autres abus des droits humains perpétrés par des groupes armés, alors que des groupes humanitaires étaient confrontés à des problèmes pour se rendre auprès des nécessiteux et pour maintenir le caractère civil des sites accueillant des personnes déplacées.

Alors qu'Ibrahima Coly faisait part des signes encourageants sur le retour de la paix, il a indiqué que des déplacements avaient eu lieu très récemment à la suite des attaques menées en début de cette année sur les populations civiles par les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), une milice composée principalement de Hutus rwandais qui sont arrivés en RDC lors du génocide de 1994 au Rwanda. Les forces armées de la RDC et du Rwanda ont lancé une opération militaire conjointe contre les rebelles des FDLR.

« Quelque 100 000 personnes sont devenues des déplacés dans la province à cause des FDLR », a affirmé Ibrahima Coly. Le HCR a aussi fait part de sa préoccupation sur le fait que les FDLR pourrait se regrouper et intensifier leurs attaques de représailles contre des villageois.

La situation humanitaire au Nord-Kivu est déjà dramatique, avec environ un million de personnes déplacées internes. Parmi elles, quelque 250 000 ont été forcées de fuir depuis août dernier, et un grand nombre ont été déplacées plusieurs fois. Quelque 40 000 personnes ont par ailleurs traversé la frontière vers l'Ouganda voisine où elles sont réfugiées.

En décembre, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a lancé sa campagne « Gimme shelter » (Donne-moi un abri) pour attirer l'attention de la communauté internationale sur la crise humanitaire continue en RDC et afin de collecter des fonds pour les opérations du HCR menées dans le pays. La campagne comprend une vidéo réalisée par l'acteur américain Ben Affleck et la bande-son originale « Gimme shelter » des Rolling Stones.

Par David Nthengwe à Kibati, République démocratique du Congo