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Une montée de violence au Nigéria pousse des civils à fuir en exil au Niger

Communiqués de presse

Une montée de violence au Nigéria pousse des civils à fuir en exil au Niger

4 mars 2021 Egalement disponible ici :
Saratou et ses sept enfants ont fui leur village au Nigéria vers la zone frontalière de Maradi, au Niger, après des attaques commises par des gangs criminels. © HCR/Selim Meddeb Hamrouni

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est alarmé par la montée de la violence dans le nord-ouest du Nigéria, qui génère des déplacements vers la zone frontalière de Maradi au Niger voisin, où l’insécurité s’accroit également.

Par crainte des groupes armés et des affrontements communautaires, plus de 7660 réfugiés ont déjà fui le Nigéria vers Maradi cette année et 3500 Nigériens sont également déplacés à l’intérieur de leur pays. La plupart sont des femmes et des enfants, qui ont été déplacés à la suite des récentes attaques dans l’État de Sokoto au Nigéria.

La région de Maradi, au sud du Niger, accueille désormais près de 100 000 personnes déracinées, dont 77 000 réfugiés nigérians, qui ont fui les attaques incessantes dans les États de Katsina, Sokoto et Zamfara.

Le HCR remercie le Niger pour sa générosité. Ce pays continue d’accorder l’accès aux réfugiés, et ce malgré les restrictions frontalières dues à la pandémie de Covid-19.

Les équipes du HCR au Niger ont enregistré un pic de violence meurtrière également dans la ville de Maradi, avec davantage de victimes et d’incidents graves signalés en janvier et février 2021 par rapport au second semestre 2020. Les réfugiés décrivent des meurtres effroyables, des enlèvements contre rançon et des villages pillés. Beaucoup ont également été pris au piège dans des affrontements entre agriculteurs et éleveurs ainsi que dans des actes d’autodéfense, alors que des groupes d’autodéfense ont été créés dans la plupart des villages.

Les personnes qui fuient ont d’urgence besoin d’eau, de nourriture, d’abris et de services de santé. La plupart sont partis en hâte les mains vides pour sauver leur vie.

Le HCR fournit une assistance et une protection vitales et a intensifié ses activités de suivi de la situation aux frontières. Les équipes du HCR enregistrent également les nouveaux arrivants afin d’identifier les personnes vulnérables et ayant d’autres besoins spécifiques.

Nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités nigériennes pour transférer les réfugiés vers des lieux plus sûrs, loin de la frontière et dans des localités où une assistance et des services essentiels sont déjà disponibles. Depuis octobre 2019, quelque 11 320 réfugiés ont déjà été relocalisés dans d’autres villages où le HCR et ses partenaires ont renforcé les infrastructures pour la distribution d’eau, les soins de santé, l’assainissement et l’éducation pour les personnes déplacées et leurs hôtes, contribuant ainsi à alléger la pression portée sur les communautés locales qui font preuve d’une grande générosité mais qui ont peu de moyens.

Les groupes armés qui écument les régions du Sahel et du lac Tchad alimentent l’une des crises de déplacement et de protection à la croissance la plus rapide au monde. A ce jour, plus de 3,2 millions de personnes sont déracinées par les violences dans la région du bassin du lac Tchad.

Les efforts des organisations humanitaires en réponse à cette situation d’urgence sont mis à rude épreuve. L’opération du HCR dans le bassin du lac Tchad nécessite 128,6 millions de dollars, mais elle est actuellement financée à hauteur de 10 pour cent seulement. Le HCR exhorte la communauté internationale à renforcer son soutien envers la région et à aider les gouvernements à éradiquer les causes de ce déplacement forcé et à stimuler un développement stratégique et durable.