Un tir de roquette tue 12 réfugiés hébergés dans une maternelle à Aden, Yémen
Un tir de roquette tue 12 réfugiés hébergés dans une maternelle à Aden, Yémen
GENEVE, 7 juillet (HCR) - Le HCR a renouvelé son appel mardi (7 juillet) aux parties au conflit au Yémen à respecter la vie des civils, après qu’un tir de roquette ait visé ce week-end un jardin d’enfants à Aden et qui a causé la mort de 12 réfugiés.
En fin de journée, samedi 4 juillet, une roquette a détruit une partie du jardin d’enfants d’Al Tadamon à Aden, a pénétré plusieurs murs et causé la mort de 12 réfugiés : 11 Somaliens et un Ethiopien. Parmi les morts, il y avait cinq enfants.
« 12 autres réfugiés ont été blessés et ils sont soignés à l’hôpital. Plusieurs familles dormaient sur le toit lors du tir de roquette mais, heureusement, elles n’ont pas été blessées », a déclaré le porte-parole du HCR Adrian Edwards lors d’un point de presse à Genève. « Le HCR condamne les attaques contre les civils au Yémen. »
Plus tôt samedi, l’équipe mobile d’un partenaire local du HCR, Charitable Society for Social Welfare (CSSW), s’était rendue au jardin d’enfants d’Al Tadamon où 94 réfugiés, dont 40 adultes et 54 enfants - qui vivaient en milieu urbain et qui étaient déplacés depuis Basateen - avaient trouvé refuge depuis mai dernier.
L’équipe médicale a mené des évaluations de santé pour les 10 familles, en traitant des cas d’infection de la peau et en fournissant une alimentation thérapeutique pour les enfants.
Les visites médicales sur le terrain sont devenues nécessaires car la Clinique de Basateen gérée par le CSSW avait été contrainte de fermer ses portes en date du 15 juin dernier après que trois projectiles aient détruit le laboratoire. Depuis lors, une équipe médicale mobile se rend auprès des communautés déplacées et de réfugiés à Aden.
Le jardin d’enfants d’Al Tadamon est financé par le HCR et géré par le partenaire local Solidarity Association for Development (SAD) depuis 2011. Depuis la fermeture des écoles à travers le pays à la fin mai, les 12 salles de l’école maternelle servaient à héberger des familles de réfugiés. Il était bien connu dans la région environnante que la maternelle d’Al Tadamon était utilisée en tant que refuge pour les familles déracinées.
Des milliers de réfugiés vivant en milieu urbain à Aden ont trouvé refuge dans des bâtiments inachevés ou des écoles, au camp de réfugiés de Kharaz ou dans d’autres villes à travers le Yémen. Beaucoup ont spontanément regagné leurs pays d’origine, en ayant décidé de tenter un voyage risqué pour un retour vers l’insécurité.
« Les familles déplacées et de réfugiés sont parmi les plus vulnérables au Yémen et le HCR appelle toutes les parties au conflit à respecter et à protéger la vie et les droits de ces civils », a ajouté Adrian Edwards.
Le HCR réitère son appel à un accès sans entrave et à une liberté de mouvement pour les travailleurs humanitaires et le transport les articles de secours afin que l’aide vitale puisse atteindre les personnes dans le besoin.
Actuellement, il y a plus d’un million de personnes déplacées à l’intérieur du Yémen (1 019 762), quelque 250 000 réfugiés et plus de 21 millions de personnes environ qui sont dans le besoin à travers tout le pays. Plus de 46 000 personnes, dont des Yéménites et des réfugiés en provenance de pays tiers, ont fui le Yémen, principalement vers Djibouti et la Somalie, depuis le début du conflit en mars dernier.
Parallèlement, depuis début 2015, quelque 35 000 personnes sont arrivées au Yémen par bateau à travers le golfe d’Aden.