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Un avocat serbe spécialisé dans les droits humains défend les droits des réfugiés et des demandeurs d’asile

Communiqués de presse

Un avocat serbe spécialisé dans les droits humains défend les droits des réfugiés et des demandeurs d’asile

8 octobre 2021 Egalement disponible ici :

L’avocat Nikola Kovačević entame sa journée de travail non pas en costume, mais en T-shirt et en baskets. Jour et nuit, il se tient prêt à sauter dans sa voiture pour aider les demandeurs d’asile et les réfugiés en difficulté.


Cet homme de 32 ans a consacré sa vie à aider les demandeurs d’asile et les réfugiés. Il ne se contente pas d’offrir une assistance juridique gratuite, mais les aide également à introduire leur demande d’asile et à trouver un logement, un emploi et à avoir accès à l’éducation et aux soins médicaux, dans l’espoir qu’ils puissent avoir une chance de démarrer une nouvelle vie en Serbie.

Nikola Kovačević, qui travaille dans le domaine de la protection des réfugiés depuis 2012, a représenté près de 30% des demandeurs d’asile auxquels une protection a été accordée en Serbie. Il suit les dossiers longtemps après leur résolution et reste proche de ses clients, partageant leurs repas et apprenant à connaître leur culture.

En raison de son dévouement exceptionnel et de sa contribution significative à l’amélioration du système d’asile en Serbie, il a été choisi comme lauréat régional pour l’Europe de la distinction Nansen du HCR pour les réfugiés, un prix annuel prestigieux qui honore ceux qui ont fait preuve d’une détermination sans faille pour soutenir les personnes déracinées et les apatrides. Il est le premier lauréat serbe de cette distinction.

« Le travail de Nikola a contribué à d’importantes améliorations apportées à la procédure d’asile en Serbie, avec une augmentation consécutive du nombre de réfugiés bénéficiant d’une protection internationale », souligne Francesca Bonelli, représentante du HCR en Serbie. « Son dévouement à la cause des réfugiés en Serbie montre l’importance de l’implication et de la contribution de chacun à la protection des personnes contraintes de fuir leur foyer. L’exemple de Nikola sert d’inspiration à tous ceux, en particulier les jeunes, qui sont prêts à se dépasser pour apporter leur soutien aux réfugiés en difficulté. »

« Ce à quoi nous assistons est tout bonnement la fin de l’Etat de droit aux frontières. »

Pour les réfugiés, pouvoir accéder au territoire d’un pays est une condition préalable pour pouvoir déposer une demande d’asile. Les États ont le droit de contrôler leurs frontières mais, en vertu du droit international des réfugiés, ils doivent également veiller à ce que les réfugiés puissent bénéficier d’une protection. Ce principe n’est pas toujours respecté. De nombreux clients de Nikola Kovačević ont été exposés à la violence durant leur périple en quête de sécurité. Certains ont même été renvoyés par les autorités alors qu’ils tentaient de franchir la frontière.

« Ce à quoi nous assistons, c’est tout bonnement la fin de l’État de droit aux frontières. Si nous perdons cette lutte concernant les frontières, nous perdrons aussi celle concernant l’ensemble du système d’asile », déclare Nikola Kovačević.

Beaucoup parmi les demandeurs d’asile qu’il a aidés ont été profondément affectés par l’expérience d’avoir été violemment renvoyés à la frontière.

Récemment, il a rencontré Abas, un demandeur d’asile originaire d’Afghanistan, qui avait subi de graves blessures aux côtes et à la colonne vertébrale lors d’un tel renvoi. Nikola Kovačević lui a offert une aide juridique et a organisé un examen médical.  Il continue à travailler avec Abas pour l’aider à accéder à l’asile et à faire de la Serbie son nouveau foyer.

« Malheureusement, c’est une journée comme une autre au bureau », explique Nikola Kovačević. « C’est quelque chose que nous voyons régulièrement. Il est très important de continuer à faire ce que nous faisons, car il faut trouver un moyen pour que cela cesse. »

« J’étais complètement perdu, c’est comme si personne ne pouvait m’entendre. »

Bilal, un demandeur d’asile syrien, se souvient avoir rencontré Nikola Kovačević à un moment sombre de sa vie, en 2016. « J’étais complètement perdu, c’est comme si personne ne pouvait m’entendre », raconte Bilal, qui était sans abri à l’époque. « Mais ensuite, il y avait cette lumière au bout du tunnel et il y avait Nikola. »

L’avocat lui a offert une assistance juridique gratuite et l’a aidé à trouver un logement en Serbie, en se portant garant pour lui auprès du propriétaire. Il l’a ensuite orienté vers le HCR et vers un psychologue pour bénéficier d’un soutien. Il a également utilisé le cas de Bilal pour aider d’autres personnes, en faisant jouer son dossier dans une action juridique a visée stratégique.

« C’est l’une des personnes les plus courageuses que j’ai jamais rencontrées », affirme Nikola Kovačević à propos de Bilal. « En nous permettant de plaider son cas, il a immensément contribué à la protection d’innombrables autres personnes. »

En plus de son travail auprès des demandeurs d’asile, Nikola Kovačević travaille à la création d’une communauté de jeunes avocats intéressés par les droits humains grâce à son rôle de professeur adjoint de droit à l’Université de Belgrade.

Jana, une ancienne élève, explique comment son exemple l’a inspirée à se lancer dans le domaine des droits humains. « Voir quelqu’un qui croit autant en ce qu’il fait a été ce qui m’a inspiré et m’a donné envie de faire la même chose », explique-t-elle.

En ce qui concerne Nikola Kovačević, ce sont ses interactions avec les réfugiés et les demandeurs d’asile qui lui permettent de rester motivé. « Lorsque vous parlez avec quelqu’un dans une situation désespérée, que vous expliquez qui vous êtes, ce que vous faites... ils se détendent et apprécient qu’il y ait quelqu’un qui veuille parler avec eux », raconte-t-il.

« C’est là le cœur du travail que nous faisons, mettre en avant l’humanité de tous et traiter chaque être humain avec dignité. »

Tous les noms des demandeurs d’asile et des réfugiés mentionnés dans cet article ont été modifiés pour des raisons de protection.