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Sans aide internationale, le Burundi risque de «tomber dans l’oubli»

Communiqués de presse

Sans aide internationale, le Burundi risque de «tomber dans l’oubli»

6 février 2018 Egalement disponible ici :
Réfugiés burundais à un point d'eau dans le camp de réfugiés de Lusenda, en République démocratique du Congo. © HCR/Colin Delfosse

GENÈVE — Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés a lancé un appel de 391 millions de dollars, soutenu par 26 organisations partenaires, pour venir en aide à 430 000 réfugiés burundais cette année.

Dans une déclaration, le HCR a rappelé que cet appel est nécessaire pour aider les réfugiés qui luttent pour leur survie dans les pays voisins, où les efforts entrepris sont bien en deçà «des normes humanitaires acceptables». Cette déclaration appelle à poursuivre les efforts en vue de parvenir à «une solution réelle et durable» à la crise burundaise.

On peut y lire que «l’insuffisance de financement humanitaire pour faire face à cette crise reste très préoccupante» et que «à peine 21 pour cent des fonds nécessaires pour les réfugiés burundais ont été mobilisés - ce qui la place au rang de l’intervention en faveur de réfugiés la moins bien financée au monde.»

« Les rations alimentaires ont été réduites dans de nombreux pays voisins. »

Au lancement de cet appel, Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a rappelé que de nombreux besoins ne sont pas satisfaits en raison de l’insuffisance des contributions.

« Les rations alimentaires ont été réduites dans de nombreux pays voisins », a-t-il déclaré. « Et les femmes, qui sont souvent victimes de violences dans un tel contexte de tensions, ne peuvent pas obtenir le soutien dont elles auraient besoin. Elles continuent donc, de ce fait, de souffrir de violences sexuelles et sexistes malgré les efforts entrepris à cet égard. »

Depuis 2015, plus de 400 000 réfugiés et demandeurs d’asile ont fui le Burundi.

Expliquant que cet appel est destiné à ramener l’attention sur l’une des crises de réfugiés les plus oubliées au monde, le Haut-Commissaire a ajouté : «Les conditions restent fragiles, pour le moment, et j’espère que le monde n’oubliera pas que l’aide aux pays d’accueil reste une priorité.»

Depuis 2015, plus de 400 000 réfugiés et demandeurs d’asile ont fui le Burundi pour échapper aux violations des droits humains, à l'incertitude politique et à la crise humanitaire qui en découle.

Les efforts entrepris dans la région pour résoudre la crise politique qui sévit dans le pays n’ont fait aucun progrès significatif et on s’attend à ce que plus de 50 000 personnes supplémentaires viennent accroître les rangs des réfugiés burundais cette année.

La situation des droits humains au Burundi reste préoccupante. A moins que la situation politique et les conditions socio-économiques ne s'améliorent, les burundais devraient continuer à fuir en 2018 – principalement en direction des pays voisins – bien qu’à des niveaux probablement inférieurs.

La Tanzanie accueille le plus grand nombre de Burundais, soit 254 000 réfugiés. Ils sont 89 000 au Rwanda, 44 000 en République démocratique du Congo et quelque 40 000 en Ouganda. Un plus petit nombre de réfugiés a trouvé refuge au Kenya, en Zambie, au Mozambique, au Malawi et en Afrique du Sud.

En 2017, plus de 61 000 réfugiés sont arrivés dans les pays voisins du Burundi. Bien que ces chiffres aient diminué par rapport à 2016 (environ 123 000 personnes avaient fui le pays cette année-là), des milliers de personnes continuent à passer la frontière à la recherche de sécurité dans les régions voisines du Burundi.

En raison des besoins humanitaires croissants et de l’insuffisance des ressources à disposition, il n’est actuellement plus possible de soutenir la région de manière suffisante, malgré l’engagement sans relâche des acteurs humanitaires.

Étant donné que la majorité des réfugiés (85%) vivent dans des camps, le sous-financement a un impact sur tous les domaines de leur existence – en résultent des coupures de l'approvisionnement alimentaire, des logements délabrés, des écoles surpeuplées et des capacités insuffisantes pour répondre à la violence sexuelle.

Le sous-financement a aussi pour conséquence de diminuer les investissements réalisés en matière de sécurité sociale, de perspectives de vie, de protection de l’environnement et de réparation des dommages environnementaux. En 2017, ce manque de moyens a par ailleurs empêché la réalisation d’une révision du recensement de la population, de former les fonctionnaires publics aux procédures de détermination de l’asile et de mettre à leur disposition une documentation adaptée sur ces questions, comme cela avait été prévu initialement.

Au cours des dernières années, certains réfugiés burundais se sont par ailleurs décidé à un retour volontaire dans leur pays et désirent désormais recommencer à bâtir leur vie dans les communes concernées. Celles-ci souffrent cependant souvent de pénuries alimentaires et de difficultés économiques.

A l’heure actuelle, le retour de réfugiés au Burundi n’est pas préconisé ou encouragé par le HCR et ses organisations partenaires. Nous travaillons cependant avec les autorités concernées afin de garantir que les réfugiés désireux de rentrer chez eux, sur la base d’une décision libre et informée, puissent le faire dans la sécurité et la dignité.

Nous soulignons par ailleurs l’appel adressé aux pays voisins du Burundi afin qu’ils respectent leurs obligations et responsabilités internationales eu égard à l’accueil et à la protection internationale des personnes concernées. Le HCR rappelle à ces États que les réfugiés ne doivent en aucun cas être renvoyés contre leur volonté au Burundi.