Plus de quatre millions de Syriens ont fui la guerre et la persécution
Plus de quatre millions de Syriens ont fui la guerre et la persécution
GENÈVE, 9 juillet (HCR) - Le nombre total de réfugiés ayant fui le conflit en Syrie vers les pays voisins s’élève désormais à plus de quatre millions, confirmant que cette crise de réfugiés est la plus importante au monde depuis près d’un quart de siècle dans le cadre du mandat du HCR.
Les tout derniers chiffres publiés ce jour (jeudi 9 juillet) par le HCR portent le nombre total de réfugiés syriens dans les pays voisins à plus de 4 013 000 personnes.
« C’est la plus importante population de réfugiés générée par un seul conflit en une génération. Cette population a besoin d’un soutien de la part du reste du monde mais, au lieu de cela, elle vit dans des conditions désastreuses et s’enfonce dans la pauvreté », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres.
Selon un communiqué de presse du HCR, ce nouveau chiffre est basé sur les
toutes dernières arrivées en Turquie et une récente mise à jour des statistiques par les autorités turques concernant les réfugiés déjà présents dans ce pays. Par ailleurs, au moins 7,6 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de la Syrie. Nombre d’entre elles sont dans des situations précaires et des lieux difficiles d’accès.
« La dégradation des conditions mène un nombre croissant de réfugiés à rejoindre l’Europe et au-delà, mais l’écrasante majorité reste dans la région », a-t-il ajouté. « Nous ne pouvons pas nous permettre de les laisser tomber dans un profond désespoir, ainsi que les communautés hôtes qui les accueillent. »
L’exode depuis la Syrie est le plus important qui ait jamais été enregistré depuis 1992, lorsque le nombre de réfugiés afghans avait atteint un pic spectaculaire de 4,6 millions. En réalité, le nombre de quatre millions de réfugiés syriens est largement dépassé puisque plus de 270 000 demandes d’asile déposées par des Syriens en Europe ne sont pas inclues dans ces statistiques, et des milliers d’autres ont été réinstallés ailleurs depuis la région.
Sans aucune fin en vue à la guerre de la Syrie qui est désormais dans sa cinquième année, la crise s’intensifie et le nombre de réfugiés augmente. Le cap des quatre millions survient à peine 10 mois après que celui des trois millions ait été atteint. Au rythme actuel, le HCR prévoit que le chiffre d’environ 4,27 millions pourrait être atteint d’ici la fin 2015.
Lors d’un récent afflux de réfugiés en juin 2015, plus de 24 000 personnes étaient arrivées en Turquie depuis Tel Abyad et d’autres régions du nord de la Syrie. La Turquie accueille désormais environ 45 pour cent de tous les réfugiés syriens dans la région.
Le chiffre de quatre millions comprend 1 805 255 réfugiés syriens en Turquie, 249 726 en Iraq, 629 128 en Jordanie, 132 375 en Egypte, 1 172 753 au Liban et 24 055 en Afrique du Nord.
Le financement de l’aide aux réfugiés syriens est devenu un problème tout aussi pressant à la fois pour les réfugiés et les agences d’aide humanitaire.
Pour 2015, le HCR a estimé que la somme de 5,5 milliards de dollars est nécessaire pour l’aide internationale dans les domaines de l’assistance humanitaire et du développement. Cependant, à la fin juin, seulement un quart environ de cet appel de fonds humanitaire avait été reçu. Cela signifie que des réfugiés sont confrontés à de nouvelles coupes dans l’aide alimentaire, et qu’ils luttent pour pouvoir payer des services de santé ou envoyer leurs enfants à l’école.
Une part du financement avait également pour objectif d’empêcher les principaux pays hôtes de la région d’être dépassés par la situation et de subir eux-mêmes une instabilité.
La vie pour les Syriens en exil est de plus en plus difficile. Quelque 86 pour cent des réfugiés hors des camps en Jordanie vivent en dessous du seuil de pauvreté de 3,2 dollars par jour. Au Liban, 55 pour cent des réfugiés vivent dans des logements insalubres.
Depuis toute la région, l’espoir de retour en Syrie décroit avec la poursuite de la crise. Les réfugiés deviennent de plus en plus démunis. Les pratiques négatives d’adaptation sont à la hausse, comme par exemple le travail des enfants, la mendicité et les mariages d’enfants. La concurrence pour l’emploi, les terrains, l’eau, les logements et l’énergie dans des communautés hôtes déjà vulnérables met à rude épreuve leur capacité à faire face à de nombreux arrivants et à maintenir leur soutien envers eux.