Méditerranée: L’UE doit prioritairement sauver des vies, garantir les droits et la dignité
Méditerranée: L’UE doit prioritairement sauver des vies, garantir les droits et la dignité
Genève, 23 avril (HCR) - L’agence des Nations Unies pour les réfugiés a appelé jeudi - conjointement avec d’autres organisations - les dirigeants européens à prioritairement sauver des vies ainsi que garantir les droits et la dignité, dans leur réponse commune à la crise humanitaire en Méditerranée.
« Une tragédie d’ampleur phénoménale se déroule en Méditerranée », peut-on lire dans cette déclaration conjointe, qui a été signée par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Al Hussein, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour les migrations internationales et le développement Peter Sutherland, et le Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations William Lacy Swing.
Soulignant que l’Union européenne (UE) a été fondée sur les principes fondamentaux d’humanité, de solidarité et de respect des droits humains, il est indiqué dans la déclaration : « Nous exhortons les États membres de l’UE à faire preuve de détermination morale et politique en adoptant un plan d’action global, tourné vers l’avenir et centré sur ces valeurs. »
On peut également lire que la réponse de l’Union européenne « doit aller au-delà de l’approche minimaliste tendue par le Plan d’action en 10 points » annoncé lundi. Ce Plan d’action vise principalement à endiguer l’arrivée de migrants et de réfugiés sur ses côtes.
« En tant que principe fondamental, la sécurité des personnes, leurs besoins de protection et les droits humains de tous les migrants et les réfugiés devraient être la priorité de la réponse de l’UE. Les dirigeants européens doivent aller au-delà de la situation actuelle ainsi que travailler en étroite collaboration avec les pays de transit et d’origine à la fois pour améliorer dans l’immédiat le sort des migrants et des réfugiés et mieux répondre aux nombreux facteurs qui les poussent désespérément à ces traversées périlleuses. Les actions coercitives ne suffiront pas à résoudre le problème de la migration irrégulière. Par contre, elles pourraient augmenter les risques et les abus subis par les migrants et les réfugiés.
La déclaration conclut : « Nous encourageons par conséquent une action collective et courageuse pour élargir l’éventail des mesures envisagées afin d’inclure :
- La mise en place - urgente et sans délai - d’une opération robuste, proactive, dirigée par les Etats et dotée de ressources suffisantes pour la recherche et le sauvetage, ainsi que d’une capacité similaire à celle de Mare Nostrum avec la mission précise de sauver des vies humaines.
- La création de canaux pour la migration sûre et légale, en nombre suffisant, notamment pour les travailleurs migrants peu qualifiés et les personnes voulant rejoindre leur famille ainsi que des voies d’accès à la protection en cas de besoin, comme alternatives sûres plutôt que de recourir à des passeurs.
- L’engagement ferme de recevoir un nombre significativement plus élevé de réfugiés à travers toute l’UE pour la réinstallation, en plus des quotas actuels, et à une échelle qui aura un impact réel, combiné avec d’autres moyens légaux pour que les réfugiés puissent être protégés.
- Le renforcement de l’appui aux pays recevant le plus grand nombre d’arrivants (l’Italie, Malte et la Grèce) et un partage plus équitable de la responsabilité au sein de l’Union européenne pour sauver des vies humaines et protéger toutes les personnes dans le besoin.
- La lutte contre la rhétorique raciste et xénophobe qui vilipende les migrants et les réfugiés.
Les dirigeants européens devaient tenir un sommet d’urgence jeudi à Bruxelles sur les moyens d’endiguer le nombre de personnes qui risquent leur vie en tentant la traversée de la Méditerranée vers l’Europe.
Consultez la déclaration (en anglais)