Le HCR se félicite de la décision du Conseil fédéral d’accueillir 3000 réfugiés syriens supplémentaires

Genève – Le HCR se félicite vivement des mesures supplémentaires adoptées aujourd’hui par le Conseil fédéral en faveur des réfugiés syriens. Celles-ci permettront à la Suisse d’accueillir 3.000 réfugiés syriens, sur une période de trois ans. Le nouveau programme s’appuie sur les 500 places du contingent précédent en l’élargissant considérablement.

Avec ce nouveau programme, la Suisse contribue à la réalisation des objectifs définis par le HCR, notamment de pouvoir offrir un total de 130.000 places, jusqu’en 2016, dans le cadre d’un programme de réinstallation durable ou d’admission humanitaire pour les réfugiés syriens les plus vulnérables. Ces programmes d’accueil peuvent empêcher que des personnes à protéger soient contraintes de se rendre en Europe par des voies dangereuses et illégales. Ils contribuent ainsi à la lutte contre la traite et le trafic d’êtres humains.

Quatre ans après le début de la guerre civile en Syrie, un dénouement de la crise n’est toujours pas en vue. Près de quatre millions de personnes originaires de Syrie vivent en tant que réfugiés dans les États voisins qui les ont généreusement accueillis. De plus, 12 millions de personnes restées en Syrie, dont des millions de déplacés internes, sont dépendantes de l’aide humanitaire. La guerre civile en Syrie a engendré la plus importante catastrophe humanitaire de notre époque.

«Grâce aux mesures de réinstallation, qui prévoient l’accueil de « réfugiés de contingent », la Suisse permet à des réfugiés particulièrement vulnérables de mener à nouveau une vie sûre et digne. C’est le cas, par exemple, pour les femmes et les enfants exposés à des risques particuliers ou pour les victimes de torture et de violence» souligne Anja Klug, directrice du Bureau du HCR pour la Suisse et le Lichtenstein. L’admission à titre humanitaire fait également partie des mesures prévues par le Conseil fédéral. Celles-ci profiteront en première ligne aux personnes qui ont déjà des membres de leur famille en Suisse, mais qui ne peuvent pas bénéficier d’un regroupement familial, car les membres de leur famille n’ont été admis qu’à titre provisoire.

La création de places d’accueil supplémentaires dans le cadre du programme de réinstallation est particulièrement urgente, notamment au Liban qui accueille à lui seul plus d’un million de réfugiés syriens. Les réfugiés représentent désormais un quart de la population libanaise. Cette situation place un petit pays comme le Liban face à des difficultés démographiques, économiques, politiques et sociales importantes.

En comparaison avec les pays limitrophes de la Syrie, l’Europe n’a été que marginalement touchée par la crise des refugiés syriens. Seuls cinq pourcent des refugiés syriens ont fui vers l’Europe, dont une infime partie vers la Suisse. Ce nombre relativement faible regroupe les réfugiés venus en Europe par leurs propres moyens, ainsi que les quelques 47.000 personnes provenant des Etats voisins de la Syrie, pour lesquelles plusieurs Etats européens, dont la Suisse, ont créé des places d’accueil depuis 2013. Le HCR espère que l’annonce du nouveau programme d’admission suisse encouragera d’autres pays européens à accueillir davantage de réfugiés syriens.

«La guerre en Syrie continue de s’envenimer et les défis humanitaires vont perdurer. Les réfugiés et déplacés internes ont épuisé l’ensemble de leurs ressources financières et humaines. Les pays d’accueil font face à une épreuve décisive.», précise António Guterres, le Haut-Commissaire pour les Réfugiés.

Outre l’aide humanitaire sur place, l’accueil généreux de réfugiés syriens par des Etats tiers est essentiel pour soulager les pays limitrophes de la Syrie.