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Le HCR s’oppose au projet britannique visant à transférer des demandeurs d’asile au Rwanda

Communiqués de presse

Le HCR s’oppose au projet britannique visant à transférer des demandeurs d’asile au Rwanda

19 avril 2022 Egalement disponible ici :
Gillian Triggs, Haut-Commissaire assistante chargée de la protection. ©UNHCR/Mark Henley

Suite aux annonces publiques de ce jour, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, exprime sa forte opposition et ses préoccupations quant au projet du Royaume-Uni externaliser ses obligations en matière d’asile et a exhorté le Royaume-Uni à s’abstenir de transférer les demandeurs d’asile et les réfugiés vers le Rwanda pour le traitement de leur demande.

« Le HCR demeure fermement opposé aux initiatives d’externalisation qui impliquent le transfert forcé des réfugiés et des demandeurs d’asile vers des pays tiers en l’absence de garanties et de normes suffisantes. De tels dispositifs ne font que déplacer les responsabilités en matière d’asile, constituent un manquement aux obligations internationales et sont incompatibles avec la lettre et l’esprit de la Convention relative au statut des réfugiés », a déclaré Gillian Triggs, Haut Commissaire assistante du HCR en charge de la protection internationale.

« Les personnes fuyant la guerre, les conflits et les persécutions méritent compassion et empathie. Elles ne devraient pas être échangées comme des marchandises et transférées de force à l’étranger. »

Le HCR a exhorté les deux pays à repenser leurs projets. Il a également averti qu’au lieu de dissuader les réfugiés de recourir à des voyages périlleux, ces accords d’externalisation ne feront qu’amplifier les risques, poussant les réfugiés à chercher des itinéraires alternatifs et exacerbant les pressions sur les États en première ligne.

Alors que le Rwanda offre généreusement un havre de paix aux réfugiés fuyant les conflits et les persécutions depuis des décennies, la majorité d’entre eux vivent dans des camps avec un accès limité aux opportunités économiques. Le HCR estime que les nations plus riches doivent faire preuve de solidarité en soutenant le Rwanda et les réfugiés qu’il accueille déjà, et non l’inverse.

Le Royaume-Uni a l’obligation de garantir l’accès aux procédures l’asile pour les personnes ayant fui en quête de protection. Ceux qui sont considérés comme des réfugiés peuvent être intégrés, tandis que ceux qui ne le sont pas et n’ont aucune autre base légale pour rester, peuvent être renvoyés en toute sécurité et dignité dans leur pays d’origine.

Au lieu de cela, le Royaume-Uni adopte des dispositions qui cèdent la responsabilité à d’autres et menacent ainsi le régime international de protection des réfugiés, qui a résisté à l’épreuve du temps et sauvé des millions de vies au fil des décennies.

Le Royaume-Uni a soutenu le travail du HCR à de nombreuses reprises dans le passé et fournit des contributions importantes qui aident à protéger les réfugiés et à soutenir les pays en conflit comme l’Ukraine. Cependant, le soutien financier à l’étranger pour certaines crises de réfugiés ne peut remplacer la responsabilité des États et l’obligation d’accueillir les demandeurs d’asile et de protéger les réfugiés sur leur propre territoire - indépendamment de la race, de la nationalité et du mode d’arrivée.

Si le HCR reconnaît les défis posés par les déplacements forcés, les pays développés n’accueillent qu’une fraction des réfugiés dans le monde et disposent des ressources nécessaires pour gérer les demandes d’asile de manière humaine, équitable et efficace.