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L’interception en mer n’est pas la solution pour les traversées de la Manche

Communiqués de presse

L’interception en mer n’est pas la solution pour les traversées de la Manche

14 août 2020 Egalement disponible ici :
Des réfugiés et des migrants arrivent au port à bord d’un zodiac des gardes-frontières après avoir été interceptés lors de la traversée de la Manche depuis la France à bord de petites embarcations le 11 août 2020 à Douvres, en Angleterre. © Leon Neal/Getty Images/AFP

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) sont préoccupées par la proposition d’intercepter les bateaux et de renvoyer les personnes qui tentent de traverser la Manche de façon irrégulière. Le déploiement prévu de grands navires de guerre pour dissuader ces traversées et bloquer de petites embarcations de faible tonnage peut entraîner des incidents dommageables et potentiellement fatals.

Bien qu’un nombre croissant de personnes aient traversé la Manche en bateau cet été, ce nombre demeure faible et gérable. Les personnes contraintes de fuir leur foyer à cause des guerres et de la persécution et les personnes en mouvement s’embarquent fréquemment pour des traversées et des périples risqués dans de nombreuses régions du monde. Sauver des vies devrait être la première priorité, tant sur terre qu’en mer. Le HCR et l’OIM réitèrent leur appel aux gouvernements en Europe et ailleurs afin qu’ils augmentent les efforts de recherche et de sauvetage et luttent contre les réseaux de traite d’êtres humains.

« Les mouvements irréguliers dans la Manche représentent un défi pour tous les Etats concernés, tout comme des situations similaires dans d’autres régions d’Europe. Ces défis aux multiples facettes nécessitent des solutions pratiques et une coopération », a déclaré Pascale Moreau, directrice du HCR pour l’Europe. « Notre réponse collective doit être globale et complémentaire – allant de sauver des vies jusqu’à lutter contre les réseaux de passeurs, élargir les options juridiques et garantir que tous ceux qui ont besoin de protection puissent effectivement y accéder. »

Des solutions peuvent être trouvées pour les personnes qui ont besoin de protection par le biais du système d’asile et de mécanismes complémentaires pour ceux qui ont besoin d’autres formes de protection, comme les victimes de la traite d’êtres humains et les enfants non accompagnés. Parallèlement, les obstacles au retour dans les pays d’origine des personnes qui souhaitent y retourner et/ou qui n’ont pas besoin de protection internationale doivent être systématiquement levés, notamment par une coopération avec ces pays soutenue par l’UE.

L’une des priorités doit consister à veiller efficacement à ce que les demandeurs d’asile et les migrants soient conscients de leurs options au niveau juridique et qu’ils bénéficient d’un soutien approprié pour en bénéficier. Il convient également de redoubler d’efforts pour identifier et protéger les plus vulnérables, en particulier les enfants non accompagnés.

Cela devrait aller de pair avec une coopération visant à garantir que les personnes ayant des motifs d’entrée régulière, notamment pour rejoindre leur famille, puissent le faire rapidement et efficacement sans devoir recourir à un périple aussi dangereux. Selon des recherches effectuées par le HCR, les retards et les obstacles administratifs au regroupement familial augmentent la probabilité que les personnes ont recours aux passeurs comme alternative. Des règles moins restrictives et moins lourdes en matière de regroupement familial sont donc nécessaires.

« La préoccupation immédiate concerne les dangers présentés par les traversées, en particulier pour les plus vulnérables - y compris de nombreux enfants », a déclaré Ola Henrikson, directeur du bureau régional de l’OIM à Bruxelles. « La coopération frontalière est très importante, mais elle doit être équilibrée, proportionnée et s’inscrire dans le cadre d’une réponse plus large et globale. »

A la suite du départ du Royaume-Uni de l’Union européenne, des mécanismes viables doivent continuer à garantir que les personnes, et avant tout les enfants non accompagnés qui se trouvent dans divers pays de l’UE et qui ont de la famille ou d’autres liens importants avec le Royaume-Uni, puissent continuer à voyager ou à être transférés en toute sécurité.