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L’industrie automobile allemande met les réfugiés sur la bonne voie

Communiqués de presse

L’industrie automobile allemande met les réfugiés sur la bonne voie

13 décembre 2019 Egalement disponible ici :
Mastura Ekhlas (au centre), Mohamad Al Jaser (à gauche) et Mustafa Hussain (à droite) dans l’usine Volkswagen de Baunatal, en Allemagne. © HCR/Gordon Welters
Lorsque Volkswagen - le plus grand constructeur automobile au monde - a proposé à Mastura Ekhlas une place dans un programme qui pouvait mener à contrat à durée indéterminée, elle a su que c’était une chance unique.

Elle est arrivée en Allemagne en 2013 en tant que réfugiée afghane. Peu après, elle a donné naissance à son troisième enfant alors qu’elle vivait dans un refuge pour demandeurs d’asile. C’était une période difficile.

«Au début, c’était si difficile de repartir de zéro», dit Mastura. «Mais je savais au fond de mon coeur que je ne devais pas abandonner. J’ai fourni tous les efforts nécessaires pour améliorer ma situation.»

La famille de Mastura a trouvé un appartement à Baunatal, non loin de l’usine Volkswagen de Kassel, au centre de l’Allemagne. Elle a appris l’allemand et a trouvé du travail dans un magasin, puis une pharmacie. Mais elle rêvait d’un emploi qui garantirait une certaine stabilité à sa famille.

«J’avais l’habitude de passer devant l’usine Volkswagen et de contempler l’enseigne sur le bâtiment», raconte-t-elle. Elle s’est renseignée auprès de l’agence pour l’emploi et a découvert que Volkswagen proposait un programme de formation d’un an pour les réfugiés dans son immense usine et centre logistique à Baunatal. Une fois acceptée, elle a tout donné pour impressionner ses supérieurs.

«J’ai travaillé comme un homme, croyez-moi», dit-elle. Les hommes disaient : «Mastura, tu n’as pas besoin de soulever ce paquet», explique-t-elle. «Mais je voulais montrer à tout le monde que je pouvais le faire aussi. Je savais que je devais m’améliorer et faire mes preuves si je voulais réussir ici en Allemagne.»

Sa détermination témoigne du désir qu’ont les réfugiés de s’assurer un avenir meilleur. Elle démontre également l’intérêt de mettre en place ces programmes visant spécifiquement les réfugiés et offerts par des entreprises telles que Volkswagen. Ceux-ci permettent non seulement de combler les manques de main-d’œuvre en Allemagne, mais sont surtout susceptibles de changer concrètement la vie des réfugiés.

Le programme de Volkswagen a débuté en 2017. Il combine une formation traditionnelle avec des cours de langue allemande pour aider les nouveaux arrivants à trouver leur place.

Lors du Forum mondial sur les réfugiés qui se tiendra à Genève les 17 et 18 décembre, les États, le secteur privé et d'autres acteurs annonceront des engagements concrets. Ceux-ci viseront à réduire la dépendance des réfugiés à l'égard de l'aide, à leur donner la possibilité d'utiliser et d'améliorer leurs compétences et à contribuer à l'économie du pays d'accueil.

Le Forum mettra à l’honneur le programme proposé par Volkswagen parce qu’il illustre bien comment l’intégration permet aux réfugiés de mener une vie épanouissante dans leurs pays d’accueil.

Le travail acharné de Mastura a payé. Le mois dernier, elle a commencé une formation de deux ans chez Volkswagen pour devenir spécialiste de la logistique d’entrepôt. A la fin, un emploi permanent l’attend.

«Nous voulions offrir aux réfugiés des perspectives à plus long terme», explique Stefan Kreher, directeur des ressources humaines chez Volkswagen Kassel, qui a lancé le programme en collaboration avec l’agence allemande pour l’emploi et le groupe Volkswagen.

«Le programme est un excellent exemple de la façon dont l’intégration peut fonctionner», a-t-il dit. «Il y a un besoin de travailleurs qualifiés dans le secteur de la logistique dans cette région, donc c’est une situation qui est gagnante pour tous.»

Le programme a fait ses preuves. La plupart des participants ont par la suite eu accès à des stages ou des emplois chez Volkswagen ou chez d’autres opérateurs logistiques de la région. Un élément clé réside dans l’enseignement de la langue et le soutien à ceux qui se recyclent et acquièrent de nouvelles compétences.

«Nous partons de zéro ici, en Allemagne, sans parler la langue, et devons donc faire de gros efforts pour pouvoir espérer réussir les examens», déclare Mohammad Al Jaser, stagiaire syrien. «Mais je suis motivé, et je pense que je peux le faire.»

Lorsqu’il est arrivé en Allemagne en 2015, il espérait poursuivre sa carrière en tant qu’informaticien, mais il s’est bien vite rendu compte que la barrière de la langue l’obligerait à suivre une nouvelle formation. Il a suivi le programme chez Volkswagen avant de décrocher le contrat de formation tant recherché. Maintenant dans sa deuxième année, Mohammad est sur la bonne voie pour réussir ses examens et obtenir un contrat à durée indéterminée.

«Quand je suis arrivé, je ne voulais pas rester à attendre dans le refuge, je voulais faire quelque chose. Aujourd’hui, je paie des impôts en Allemagne et mes voisins sont fiers de moi», dit Mohammad, qui, grâce à l’allocation financière dont il bénéficie, peut subvenir aux besoins de sa femme et de sa fille de 18 mois.

Pour des stagiaires comme Mohammad et Mastura, les perspectives de carrière signifient davantage qu'un simple revenu, explique Ariane Kilian, responsable de Volkswagen Group Refugee Aid, une entité fondée lors de l’arrivée de nombreux réfugiés en 2015. L’entreprise affirme qu'elle a depuis lors aidé 5000 réfugiés sur l’ensemble de ses sites.

«Nous avons pris un engagement à long terme, et aujourd’hui l’accent est mis sur l’éducation et les rencontres, parce que nous voulons aider les réfugiés à trouver un stage ou un emploi en Allemagne», dit Kilian.

Plus vite les réfugiés trouvent du travail, plus vite ils peuvent subvenir aux besoins fondamentaux de leur famille et envisager l’avenir en tant que membres à part entière de la société.

«Tout ce travail, c’est pour l’avenir de mes enfants», dit Mastura. «C’est assez pour moi, que mes enfants sachent que j’ai atteint quelque chose. C’est tellement important pour nous d’avoir un travail stable en Allemagne. Ce pays est devenu notre chez-nous.»