Il faut agir sur les causes profondes des déplacements massifs de populations
Il faut agir sur les causes profondes des déplacements massifs de populations
GENÈVE, 26 juin (HCR) - Suite à l’accord des dirigeants de l’Union européenne pour transférer 40 000 personnes ayant besoin de protection internationale et pour réinstaller 20 000 réfugiés, le HCR a appelé à une action accrue pour faire cesser la crise mondiale ayant forcé un nombre record de personnes à fuir leurs maisons.
« C’est une étape importante pour trouver des réponses à cette crise mais, de toute évidence, davantage doit être fait, y compris traiter les causes profondes », a déclaré le porte-parole du HCR Adrian Edwards lors d’un point de presse vendredi à Genève.
« Il est essentiel que les Etats travaillent conjointement pour trouver des réponses et que l’Europe fasse preuve d’initiative politique et de clairvoyance pour relever les défis en matière de protection internationale pour des milliers de réfugiés », a-t-il ajouté.
Durant des entretiens de fin de soirée jeudi à Bruxelles, les dirigeants européens ont convenu de transférer 40 000 arrivants en Grèce et en Italie ayant besoin d’une protection internationale vers d’autres Etats de l’UE d’ici deux ans.
Selon le HCR, la participation de tous les États membres sera la clé de la réussite de cette initiative. Par ailleurs, l’agence pour les réfugiés a réitéré sa volonté de collaborer avec les États membres et les institutions de l’UE sur ces mesures de soutien - ainsi que d’autres - au bénéfice des personnes ayant un besoin en matière de protection internationale.
« Ces mesures devront être étendues afin de répondre aux besoins actuels, et le fait que des arrivées par la mer se déroulent en nombre accru désormais en Grèce. Cette initiative peut aider à atténuer la pression sur l’Italie et la Grèce, mais elle doit également être accompagnée d’un meilleur fonctionnement du système de Dublin », a ajouté Adrian Edwards.
Le système de Dublin vise à déterminer rapidement l’État membre de l’UE qui est responsable [pour une demande d’asile] et prévoit le transfert d’un demandeur d’asile vers cet État membre. Habituellement, l’État membre responsable est l’Etat dans lequel le demandeur d’asile est entré dans l’UE.
Concernant la proposition spécifique pour toute l’UE sur la réinstallation de 20 000 réfugiés, le HCR a exhorté les Etats de l’UE à prendre des engagements concrets au-delà des quotas de réinstallation existants.
« Nous appelons également les États membres à proposer d’autres alternatives juridiques pour les personnes ayant un besoin en matière de protection internationale - y compris une mise en oeuvre plus efficace, opportune et cohérente des procédures de regroupement familial, comme proposé dans l’Agenda européen de la Commission sur les migrations », a déclaré Adrian Edwards.
Il a ajouté qu’il faut créer des alternatives réalistes et d’importante capacité pour les personnes en quête de sécurité. Ce serait également le moyen de soutenir les efforts internationaux pour lutter contre la traite d’êtres humains.
Le HCR reconnait depuis longtemps l’importance des programmes de retour pour les personnes n’ayant aucun besoin en matière de protection internationale afin de préserver l’intégrité des systèmes d’asile et, à cet égard, l’agence pour les réfugiés fait remarquer que ces politiques devraient être mises en oeuvre en conformité avec les droits fondamentaux et le principe de non-refoulement.
« Grâce à une assistance plus ciblée, y compris le renforcement des initiatives de développement, la résilience et l’autosuffisance des réfugiés et des populations déplacées internes, les personnes déracinées pourraient retrouver l’espoir et vivre dans la dignité », a ajouté Adrian Edwards.
De plus, le HCR a souligné que des opérations majeures d’aide humanitaire, comme la Syrie et la République centrafricaine, sont gravement sous-financées.
Le rapport du HCR sur les Tendances mondiales : World at War, publié à la fin du mois de mai, (disponible en version anglaise à l’url : http://unhcr.org/556725e69.html) a montré que les déplacements de populations à travers le monde avaient atteint un niveau jamais encore enregistré.
Selon le rapport, le nombre de personnes déracinées à la fin 2014 du fait de la guerre, des conflits et de la persécution avait atteint un pic de 59,5 millions comparativement à 51,2 millions un an plus tôt et de 37,5 millions il y a une décennie.