Environnement, catastrophes naturelles et protection des réfugiés
Environnement, catastrophes naturelles et protection des réfugiés
Ces derniers interagissent par ailleurs de plus en plus souvent avec les causes des déplacements de population, ce qui impacte également le travail du HCR.
Partout dans le monde, des populations sont contraintes de quitter leur foyer en raison des changements climatiques et des catastrophes naturelles. Les effets négatifs du changement climatique se font notamment ressentir par le biais d’inondations, de tempêtes, de feux de forêt ou encore de températures extrêmes. Des pans entiers de population peuvent ainsi se retrouver sans abri du jour au lendemain. Dans les pires des cas, ils peuvent également être privés d’accès à l’eau potable et à une alimentation de base. De telles situations, aux conséquences dévastatrices, ont par exemple été occasionnées par les vagues de sécheresse de 2011 et 2012 en Somalie, les inondations de 2010 à 2012 au Pakistan ainsi que les tremblements de terre au Népal en 2015.
La plupart des personnes déplacées par les catastrophes naturelles et le changement climatique sont ainsi contraintes d’abandonner leur foyer, mais elles ne quittent pas forcément leur pays d'origine. Cela signifie que leur État d'origine reste en première ligne responsable de leur apporter protection et soutien. Sur demande, la communauté internationale peut cependant fournir une assistance supplémentaire et une aide humanitaire afin de contribuer à la résolution de telles situations. Le HCR participe fréquemment à des opérations humanitaires onusiennes de ce type.
Il arrive cependant également que certaines personnes soient contraintes de chercher protection dans d’autres pays en raison de changements climatiques ou de catastrophes naturelles. Cela n’est souvent nécessaire que pendant une durée limitée, mais peut parfois s’étendre à plus long terme.
Le HCR a par conséquent soutenu l’Initiative Nansen, lancée en 2012 par les gouvernements norvégien et suisse, en vue de développer des solutions adaptées à ce type de situations. Cette initiative s’est achevée en 2015 avec l'adoption d’un programme de protection (Volume I, Décembre 2015 – en anglais). Ces conclusions et recommandations fournissent aux gouvernements des outils permettant de répondre de manière adéquate et prévisible aux besoins de protection des personnes concernées. La Platform on Disaster Displacement, créée à la suite de l'initiative Nansen, soutient en outre les États dans la mise en œuvre de ces recommandations.
Certaines personnes originaires de pays et régions touchés par les changements climatiques et les catastrophes naturelles peuvent être reconnus comme réfugiés au sens de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés. C'est par exemple le cas lorsque des catastrophes telles que sécheresse ou famine s’avèrent liées à des conflits armés ou à des affrontements à motivation raciale, ethnique, religieuse ou politique. Une persécution au sens de la Convention de Genève peut également exister si certains groupes de population spécifiques sont exposés de manière disproportionnée à de telles catastrophes, par exemple s’ils sont privés d’accès aux mesures d’aide et de protection y relatives.
Adopté en décembre 2018, le Pacte mondial sur les réfugiés (Décembre 2018 – Partie II) propose également des mesures pouvant être mises en œuvre dans des situations de déplacement liées aux catastrophes naturelles ou aux effets des changements climatiques. En font partie la prévention et la lutte contre les causes de déplacements forcés; une coopération améliorée entre les acteurs politiques, humanitaires, du développement et de la promotion de la paix ainsi que le développement d'instruments de protection adaptés, tels que l’octroi d’une protection temporaire ou d’un droit de séjour pour motifs humanitaires.
En collaboration avec des experts scientifiques, le Brookings Institute et l'Université de Georgetown, le HCR a également élaboré un Guide sur la relocalisation planifiée (Octobre 2015) en relation au transfert des personnes concernées à l’intérieur des frontières de leur pays d’origine. Ces directives doivent permettre de garantir que les mesures de réinstallation prévues soient conçues dans le plein respect des droits humains. Depuis 2008, le HCR soutient enfin la mise en œuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (United Nations Framework Convention on Climate Change, UNFCCC), notamment en assurant la coordination du Groupe consultatif sur les changements climatiques et la mobilité humaine (Advisory Group on Climate Change and Human Mobility).
Le HCR contribue par ce biais aux efforts de la communauté internationale visant à répondre aux déplacements de population dans le contexte des changements climatiques et des catastrophes naturelles.