Le HCR répare des maisons endommagées par des frappes aériennes et des bombardements en Ukraine afin que les habitants puissent passer l’hiver.
Par Victoria Andrievska et Saorlaith Ni Bhroin à Kiev
L’hiver est arrivé à Tchernihiv, une ville du nord de l’Ukraine. Le sol est recouvert par une épaisse couche de neige et la température est tombée en dessous de zéro.
La petite Melaniia, âgée de six ans, s’est réveillée tôt pour découvrir un paysage hivernal merveilleux depuis la fenêtre de sa chambre. Elle s’est rapidement levée, s’est habillée chaudement avec sa luge rose sous le bras, et est sortie avec ses amis pour construire un bonhomme de neige et faire de la luge dans leur rue.
Le groupe d’enfants jouant dans la neige est considérablement réduit par rapport à l’année dernière à la même période. En mars et avril 2022, la ville a été la cible d’intenses bombardements qui ont entraîné la mort, la dévastation et la destruction. Les habitants terrifiés se sont réfugiés dans des bunkers souterrains ou ont rapidement pris leurs biens les plus essentiels et se sont enfuis en quête de sécurité.
Melaniia joue dans son jardin. © UNHCR/Victoria Andrievska
La famille de Melaniia a quitté sa maison fin février et n’est rentrée chez elle qu’en été, lorsqu’ils ont estimé qu’il était possible de le faire en toute sécurité.
Tamara, grand-mère de 65 ans, raconte : « Le père de Melaniia – mon gendre – a emmené sa femme et ses enfants dans un autre village plus éloigné d’ici le 25 février. »
Malgré de lourds bombardements, Tamara n’a jamais quitté la maison où elle a grandi. Elle regarde par-dessus une clôture blanche et désigne une maison voisine. « Ma mère de 85 ans, Kateryna, et mon frère vivent ici. Mon frère a un handicap et ma mère a des difficultés à marcher. Je ne pouvais pas les abandonner. »
Rester en surface était trop dangereux à cause des attaques. « J’ai installé des lits de fortune dans notre sous-sol, où nous nous sommes cachés pendant les attaques », raconte Tamara. « Les escaliers du sous-sol étaient trop raides pour ma mère, alors j’ai utilisé un manteau comme traîneau pour la faire descendre. Nous y sommes restés pendant deux longues semaines. »
Chaque jour, la famille entendait des bombardements et des explosions autour d’elle. Les journées étaient longues pour Tamara, sa mère et son frère, pendant que le froid, l’obscurité et l’humidité s’installent autour d’eux. Au cours de cette période, la jambe de la mère de Tamara s’est gravement infectée, et l’infection s’est rapidement propagée à d’autres parties de son corps. « Ma mère est tombée gravement malade et nous n’avons eu d’autre choix que de nous rendre dans un hôpital local au milieu des bombardements. C’était le seul moyen de lui sauver la vie. » À l’hôpital, sa mère a reçu les soins urgents dont elle avait désespérément besoin et a pu se rétablir.
Lorsque les hostilités se sont calmés, Tamara et sa famille ont enfin pu évaluer les dégâts subis par leur maison et leur rue. Par miracle, les deux maisons de leur famille étaient encore debout, malgré des dégâts considérables.
À l’automne dernier, la famille a été inscrite au programme d’hébergement du HCR par l’intermédiaire des autorités locales. Peu après, les deux maisons familiales ont été réparées et de nouvelles fenêtres, toits et portes ont été installés pour conserver la chaleur.
Assise dans sa cuisine chaleureuse à côté d’un réfrigérateur décoré de dessins d’enfants colorés, Tamara explique ce que ces réparations signifient pour elle : « « Comme nous avons des personnes âgées et des personnes avec un handicap dans la famille, cela aurait été impossible de faire ces réparations nous-même. » Assise à côté de Tamara, se trouve sa mère, qui a également survécu à la Seconde Guerre mondiale.
Confort
Malgré les souffrances inimaginables, la famille de Tamara se remet peu à peu. Tamara reste active en s’occupant de ses petits-enfants. Contre toute attente, elle trouve un peu de réconfort au milieu de la violence. « J’ai l’impression que le monde ne nous a pas abandonnés. Cela me donne de la force et de l’espoir dans l’humanité », dit-elle avec un sourire mélancolique.
« Plus de 150 000 personnes ont fui la région de Tchernihiv au début de la guerre à la recherche de sécurité », explique Karolina Lindholm Billing, représentante du HCR en Ukraine. « Et plus de 9 000 maisons et infrastructures civiles ont été détruites. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le HCR a aidé environ 4 millions de personnes à travers le pays en leur fournissant des conseils juridiques, un soutien psychosocial, de l’aide en espèces, et un soutien pour réparer les maisons endommagées. Avec l’arrivée de l’hiver, notre priorité absolue est bien évidemment de fournir une assistance qui aide les gens à rester en sécurité et au chaud chez eux pendant ces mois de froid glacial. »
Le HCR travaille en étroite collaboration avec le gouvernement ukrainien et les autorités locales de la région de Tchernihiv pour aider les personnes les plus vulnérables par le biais de programmes d’hébergement et en fournissant une aide humanitaire, un soutien juridique et psychosocial.
Publié par le HCR Ukraine le 28 décembre 2022.
Partager sur Facebook Partager sur Twitter