Urgence au Yémen

La guerre entre le gouvernement yéménite et les groupes armés dure depuis huit ans et est considérée comme l'une des pires crises humanitaires au monde. Bien qu'une trêve ait été instaurée en avril 2022 entre les parties en conflit, la situation reste critique : plus de 21,3 millions de personnes, soit 70 % de la population, dépendent de l'aide humanitaire pour survivre, et 4,5 millions ont été déplacées à l'intérieur du pays. Le Yémen compte ainsi la quatrième plus grande population de déplacés internes au monde. L'économie du pays s'est effondrée, seuls la moitié des établissements de santé sont encore en activité, et plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Actuellement, seulement 50 % des établissements de santé et 65 % des écoles fonctionnent, laissant plus de 2 millions d'enfants sans école. Près de 90 % de la population n'a pas accès à l'électricité fournie par l'État. Les employés des services publics essentiels, y compris les travailleurs de la santé yéménites et les deux tiers de tous les enseignants yéménites, n'ont pas reçu de salaire régulier depuis des années.

Les changements climatiques, la dégradation de l'environnement et les événements météorologiques extrêmes sont des moteurs importants des besoins et du déplacement au Yémen, et ces phénomènes continuent de s'aggraver en termes de gravité et de fréquence d'année en année. La saison des pluies de 2024 a provoqué des inondations sans précédent dans toutes les gouvernorats, affectant 100 000 familles et aggravant gravement les besoins en matière d'abris, d'infrastructures et de protection. En même temps, le Yémen fait partie des pays confrontés aux pires crises de l'eau au monde. La pénurie d'eau est une préoccupation croissante, avec une baisse constante du niveau des nappes phréatiques. Cela pourrait aggraver encore les tensions dans le pays, à mesure que la compétition pour l'accès à des ressources en eau de plus en plus limitées s'intensifie.

Malgré les difficultés que nous rencontrons au Yémen, notamment en matière de sécurité, des difficultés logistiques ainsi qu’un accès limité, le HCR mène avec succès ses missions humanitaires sur place et fournit une protection ainsi qu’une assistance à travers le pays. 

Nous fournissons des abris d’urgence, des matelas, des couvertures, des ustensiles de cuisine et d’autres articles dont les gens ont besoin. Notre aide atteint les populations des 20 provinces touchées par le conflit. Les familles peuvent réparer leurs maisons avec du matériel du HCR tel que des bâches. Nous rénovons des bâtiments publics afin de pouvoir y accueillir les personnes en fuite. 

À la suite de la guerre, de nombreux établissements de santé yéménites, mais également des égouts et des canalisations d’eau, ont été en partie détruits. Cela a malheureusement conduit à ce que les maladies se propagent rapidement. Nous essayons d’aider les réfugiés, les demandeurs d’asile et les Yéménites touchés par le conflit en leur fournissant des soins médicaux. Nous apportons également une aide psychologique aux personnes qui ont été contraintes de fuir. 

Nous continuons également d’assurer la protection et de venir en aide à plus de 100'000 réfugiés et demandeurs d’asile d'autres pays qui restent au Yémen malgré le conflit et dont la vie est particulièrement menacée. 

Dans ce contexte d'urgence humanitaire, face à un conflit qui ne finit pas, la situation se détériore rapidement.

Mais en raison des financements limités - près de 25% des appels de fond - le HCR n'est pas en mesure de couvrir l'ensemble des besoins massifs de la population au Yémen.

Sans aide, beaucoup d’autres vies seront perdues à cause des violences, de maladies curables ou de pénuries de nourriture, d’eau et d’abris.