Le HCR cherche 10 millions de dollars pour poursuivre son rapatriement vers l'Afghanistan
Le HCR cherche 10 millions de dollars pour poursuivre son rapatriement vers l'Afghanistan
GENEVE, 10 août (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a demandé, vendredi, aux donateurs 10 millions de dollars supplémentaires pour couvrir le coût de l'assistance au rapatriement fournie aux Afghans, qui sont plus nombreux que prévu à quitter le Pakistan pour rejoindre leur patrie cette année.
« L'UNHCR a pu assister plus de 300 000 Afghans à rentrer dans leur patrie cette année. Malheureusement, les fonds alloués seront bientôt épuisés et nous lançons un appel urgent pour 10 millions de dollars additionnels », a indiqué la porte-parole de l'UNHCR, Jennifer Pagonis. « Cette somme nous permettra de soutenir le retour et la réintégration du nombre total, et révisé, de 400 000 Afghans cette année. »
Les rapatriés reçoivent une allocation pour leur transport et leur réintégration. Ils bénéficient aussi de contrôles médicaux et les enfants sont vaccinés contre la poliomyélite et la rougeole. Ils reçoivent, par ailleurs, une formation destinée à les sensibiliser aux dangers des mines dans un centre de transit en Afghanistan.
Cet appel de fonds supplémentaires fait suite à la demande, lancée en avril 2007, pour recevoir 15 millions de dollars additionnels. Il porte le budget révisé pour l'ensemble de l'opération afghane - qui couvre les activités en faveur des Afghans menées en 2007 par l'UNHCR en Iran, au Pakistan et en Afghanistan - à un montant total de 108 373 526 dollars.
Le rapatriement volontaire a essentiellement eu lieu depuis le Pakistan, où le nombre total de 306 000 Afghans rapatriés a été franchi. Seuls quelque 4 200 réfugiés ont été rapatriés d'Iran par l'UNHCR cette année.
Ces chiffres dépassent les prévisions initiales, principalement en raison d'une forte hausse des rapatriements depuis le Pakistan en début d'année. L'UNHCR a offert de rapatrier les Afghans qui n'avaient pas participé à l'enregistrement obligatoire organisé par le gouvernement, qui avait à cette occasion fourni un document permettant à ses détenteurs de rester sur son sol jusqu'à la fin 2009. Les Afghans n'ayant pas été enregistrés tombent désormais sous la loi pakistanaise normale sur les étrangers. Quelque 206 000 d'entre eux avaient profité de l'offre d'aide au rapatriement faite par l'UNHCR à la fin du sursis qui s'est terminé à la mi-avril.
Les principales raisons à l'origine du retour actuel des réfugiés sont liées aux conditions qui existent dans les pays d'accueil et aux politiques des gouvernements de ces pays. L'UNHCR continue à surveiller les développements dans les deux pays d'accueil et dans le pays d'origine, afin de déterminer si le rapatriement est volontaire et progressif, des principes inscrits dans les accords tripartites signés par l'UNHCR et les gouvernements concernés et qui établissent le cadre légal du rapatriement volontaire.
Depuis le lancement de l'opération de rapatriement en 2002, plus de cinq millions d'Afghans sont rentrés en Afghanistan - 3,2 millions depuis le Pakistan et 1,8 millions d'Iran. L'an passé, le programme de rapatriement volontaire est tombé à son niveau le plus bas depuis 2002, avec 139 000 Afghans.
« La détérioration de la situation sécuritaire et les conditions sociales et économiques prévalant en Afghanistan contribuent à cette baisse », a déclaré Jennifer Pagonis. « Toutefois, il est à noter que la moitié des trois millions d'Afghans enregistrés qui vivent encore dans la région sont nés hors de leur patrie d'origine. La plupart des personnes rapatriées depuis 2002 avaient quitté leur pays pour des périodes relativement courtes. »
Judy Cheng-Hopkins, la Haut Commissaire assistante de l'UNHCR, a souligné, lors d'une visite en Afghanistan, au Pakistan et en Iran ce mois, que la clef d'un retour réussi et durable vers l'Afghanistan résidait dans l'amélioration de la sécurité, dans l'élévation des standards de vie et dans l'accroissement des opportunités d'emploi grâce aux programmes de reconstruction et de développement en Afghanistan.
« Manifestement, les gens ne rentreront chez eux et n'y resteront de manière durable que s'ils disposent d'un hébergement et qu'ils ont un moyen de gagner leur vie. Sinon, comme vous pouvez l'imaginer, ils traverseront à nouveau la frontière », a déclaré Judy Cheng-Hopkins depuis le Pakistan.
Lors de sa visite, le Pakistan, l'Afghanistan et l'UNHCR ont prolongé leur accord tripartite régissant le rapatriement volontaire et progressif des Afghans encore au Pakistan. Un accord tripartite distinct existe entre l'UNHCR et les Gouvernements de l'Afghanistan et de l'Iran.
« Je pense qu'il est très important de souligner que les trois parties sont tombées d'accord pour que les retours soient volontaires et progressifs. Pourquoi progressifs ? Parce que les conditions sont telles en Afghanistan, avec le manque d'infrastructure, l'insécurité et le manque de moyens d'existence, qu'il est difficile pour ce pays d'absorber des millions de rapatriés », a ajouté Judy Cheng-Hopkins.