Le HCR regrette de devoir quitter l'Ouzbékistan par ordre du gouvernement
Le HCR regrette de devoir quitter l'Ouzbékistan par ordre du gouvernement
Genève, 20 mars 2006
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés exprime ses regrets suite à la décision du gouvernement d'Ouzbékistan, qui a donné un mois à l'UNHCR pour mettre un terme à sa présence dans le pays.
La Haut Commissaire assistante pour la protection Erika Feller a indiqué que l'agence a été informée de cette décision le 17 mars par un communiqué du ministère des Affaires étrangères déclarant que, « l'UNHCR a pleinement rempli sa tâche ; il n'y a donc plus de raison évidente pour que (l'agence) prolonge sa présence en Ouzbékistan. Par conséquent, le ministère demande à l'UNHCR de fermer son bureau à Tachkent d'ici un mois ».
L'UNHCR se conformera à l'ordre du gouvernement et cherchera d'autres arrangements pour répondre aux besoins toujours existants des réfugiés et des demandeurs d'asile en Ouzbékistan, a dit Erika Feller.
« Nous sommes pleinement satisfaits d'avoir mené à bien nos projets en Ouzbékistan, en accord avec le mandat que nous avons reçu de l'Assemblée générale des Nations Unies pour protéger et trouver des solutions pour les réfugiés », a-t-elle ajouté. « Les principes élémentaires de la protection des réfugiés continueront à guider notre action en faveur des réfugiés partout où nous sommes présents, même lorsqu'il peut en résulter des conséquences négatives dans nos relations avec un Etat. »
Suite à l'incident d'Andijan en mai 2005, l'UNHCR a procédé à l'évacuation humanitaire vers la Roumanie de 439 réfugiés ouzbeks qui avaient fui vers le Kirghizistan voisin. Plus de 200 personnes parmi les réfugiés transférés en Roumanie ont été réinstallés dans des pays tiers, alors que 228 autres attendent encore leur départ.
L'UNHCR reste préoccupé par le sort de quatre réfugiés ouzbeks détenus au Kirghizistan, dont deux se sont vus refuser l'asile après une décision de la Cour suprême à la mi-février. L'UNHCR a appelé le gouvernement kirghize à n'entreprendre aucune action qui viserait au retour forcé des réfugiés vers l'Ouzbékistan. De même, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés reste inquiète au sujet du sort d'un nombre croissant de demandeurs d'asile ouzbeks qui ont été détenus dans les pays de la CEI et qui ont été expulsés contre leur gré vers l'Ouzbékistan.
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a ouvert son bureau en Ouzbékistan en 1993 pour soutenir ses opérations durant la guerre civile de 1992-93 au Tadjikistan et dans le nord de l'Afghanistan.
Le travail de l'UNHCR en Ouzbékistan concerne actuellement le rapatriement volontaire et la réinstallation d'environ 2 000 réfugiés, afghans pour la plupart.
Un petit nombre de demandeurs d'asile originaires d'autres pays sollicitent aussi notre bureau de Tachkent, où l'UNHCR s'occupe de déterminer le statut des réfugiés.
L'Ouzbékistan est le seul pays de la CEI qui n'est signataire ni de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, ni de son Protocole de 1967. Ce pays ne dispose par ailleurs d'aucune législation nationale et d'aucune procédure administrative concernant l'asile.
L'UNHCR compte deux employés internationaux en Ouzbékistan.