Le HCR lance un appel en faveur des déplacés colombiens
Le HCR lance un appel en faveur des déplacés colombiens
Le 20 février 2007
GENEVE - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés, l'UNHCR, a déclaré aujourd'hui avoir besoin de plus de 14 millions de dollars pour financer ses activités en faveur des centaines de milliers de personnes déplacées par le conflit armé en Colombie.
Depuis 1990, le conflit interne complexe qui sévit en Colombie, a causé la mort de plus de 40 000 personnes, dont la majorité sont des civils. Plus de trois millions de personnes ont été forcées de fuir leur maison suite aux violences, aux persécutions ou aux violations flagrantes de droits de l'homme. Pour la seule année 2006, plus de 170 000 personnes ont été contraintes d'abandonner leur foyer. Des centaines de milliers de gens ont fui vers les pays voisins ou encore plus loin.
« En Colombie, les violations des droits humains sont courantes, y compris les meurtres extrajudiciaires et les disparitions. Les groupes armés irréguliers recrutent des enfants dans plusieurs zones du pays - souvent de force », explique le directeur du bureau de l'UNHCR pour les Amériques, Philippe Lavanchy. « Plus d'un million d'enfants ne vont pas à l'école, et 77 pour cent de ceux qui étaient inscrits ne peuvent continuer leurs études, principalement pour des raisons financières. Vraisemblablement, les populations déplacées vont continuer à augmenter en 2007, les indigènes et les Afro-Colombiens étant les groupes les plus menacés. »
L'UNHCR cherche à collecter une somme de 14 436 364 dollars pour financer ses programmes en Colombie en 2007. L'année dernière, les besoins financiers pour couvrir les opérations de l'agence en Colombie se chiffraient à environ 12,8 millions de dollars. En 2007, les fonds vont financer les programmes de l'UNHCR en matière de protection et d'assistance aux personnes déplacées, dont bénéficieront directement quelque 350 000 personnes. Le travail de l'agence pour la protection des droits de toutes les personnes déplacées bénéficie indirectement quelque trois millions de déplacés.
« La Colombie possède un cadre institutionnel et légal très élaboré pour répondre aux besoins des déplacés », indique Philippe Lavanchy. « Il existe néanmoins un écart important entre la législation et sa mise en application, surtout au niveau local. »
Cet écart existant entre la loi et sa mise en application a été maintenant reconnu par la Cour constitutionnelle. La Cour a ordonné au gouvernement de fournir une assistance de base minimum aux déplacés, d'allouer des ressources supplémentaires à cette fin et d'établir des rapports complets sur les progrès accomplis, y compris sur les compensations offertes aux victimes du conflit. L'UNHCR travaille avec le gouvernement afin d'améliorer la réponse aux déplacements internes et le respect des lois existantes.
L'objectif global de l'UNHCR en Colombie est de promouvoir une action concertée et exhaustive pour répondre à ce qui est décrit comme l'une des crises humanitaires les plus graves au monde. Il s'agit d'éviter que les déplacements n'aient lieu, d'assurer la protection et l'assistance humanitaire pour les personnes déplacées et de trouver pour ces dernières des solutions durables, en gardant à l'esprit les besoins spécifiques des différents groupes. Pour atteindre cet objectif, il faut favoriser une réponse plus efficace de l'Etat et de la société civile à cette crise qui touche des millions de Colombiens.
Dans certaines régions de Colombie, il est très difficile pour les agences humanitaires d'assister les communautés touchées à cause du conflit armé. La présence de groupes armés serait plus importante dans les zones frontalières, sans compter l'autre contrainte importante représentée par la présence de mines terrestres.