Le pont aérien organisé par le HCR ravitaille les camps de réfugiés dans le nord-est du Kenya
Le pont aérien organisé par le HCR ravitaille les camps de réfugiés dans le nord-est du Kenya
NAIROBI, Kenya, 20 novembre (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a commencé à acheminer par un pont aérien l'aide d'urgence destinée à des dizaines de milliers de réfugiés déplacés par les graves inondations au nord-est du Kenya.
Dimanche, un avion cargo bimoteur Buffalo DeHavilland C-8 a effectué trois rotations entre Nairobi et Dadaab pour livrer 2 500 bâches plastiques, 28 kits médicaux d'urgence et 4 400 litres de carburant pour avion. Lundi, l'avion a fait deux voyages supplémentaires pour acheminer 10 000 litres de gasoil et 200 pelles, qui seront utilisées pour remplir des sacs de sable.
Les bâches en plastique serviront aux réfugiés pour reconstruire leurs abris, tandis que les sacs de sable seront utilisés pour consolider les digues anti-inondations dans trois camps de réfugiés près de Dadaab, dont deux ont été gravement endommagées par les inondations. Le gasoil servira aux véhicules et aux générateurs qui alimentent les pompes à eau et alimentent en électricité les bureaux, les hôpitaux et les cliniques dans les camps.
Le pont aérien s'est avéré nécessaire lorsque la seule route existante entre Dadaab et Nairobi - utilisée par les convois de ravitaillement - a été rendue impraticable par les pluies diluviennes. Les inondations ont provoqué le déplacement de plus de 100 000 réfugiés, principalement des Somaliens, sur les 160 000 environ qui se trouvent dans les camps de Dadaab.
Les employés de l'UNHCR à Dadaab ont indiqué que la situation a continué à se détériorer dans les camps durant le week-end. Alors que seulement trois personnes sont décédées depuis le début des inondations, trois enfants ont été portés disparus samedi.
La santé et les installations sanitaires constituent une source de préoccupation importante. « L'état de santé général de la population s'est détérioré à cause des mauvaises conditions, du manque de nourriture et de sommeil ainsi que de la difficulté d'accéder aux soins médicaux », indique un rapport sur la situation.
Les latrines des camps ont été inondées, ce qui a contaminé les eaux stagnantes et pose un sérieux risque pour la santé. Les fièvres, les diarrhées, les infections oculaires et dermatologiques sont fréquentes. L'UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'enfance) et d'autres agences vont livrer des vaccins et d'autres fournitures pour combattre le risque d'épidémie.
A Ifo, le plus grand camp, qui accueille quelque 54 000 réfugiés, un hôpital a été presque entièrement inondé dimanche. Les patients ont dû être transférés vers le seul pavillon qui n'avait pas été touché. Des inondations soudaines convergeant vers la zone ont parfois fait augmenter le niveau d'eau de plus de cinquante centimètres en une heure. Trois des 10 véhicules de l'UNHCR ont été perdus dans les inondations, ainsi que d'autres équipements.
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a commencé à transférer des réfugiés depuis Ifo vers Hagadera, qui a été moins durement touché par les inondations que les camps d'Ifo et Dagahaley. Hagadera se situe à environ 20 kilomètres d'Ifo.
Des négociations sont en cours entre les employés de l'UNHCR et les autorités locales pour permettre aux réfugiés de s'installer dans des zones sèches durant cette période d'urgence. Les personnes vulnérables seront prioritaires lors de l'évacuation, qui devrait se dérouler prochainement. Les équipes de l'UNHCR ont commencé à identifier les réfugiés vulnérables qui auront besoin d'être transportés vers Hagadera. Les autres devront s'y rendre à pied.
Par Emmanuel Nyabera à Nairobi, Kenya